Le génial Coluche commençait toujours ses blagues par "C'est l'histoire d'un mec...". Ici nous resterons plus sérieux, mais c'est quand même l'histoire d'un mec, un mec parmi tant d'autres, qui décide d'aller voir un match de coupe d'Europe dans l'incroyable Stadio Giuseppe Meazza. Suivez le guide!
Arrivée en fin d'après-midi dans le quartier San Siro de Milan, l'organisation est carrée: Parcheggio Via Novara pour poser la voiture, il vous en coûtera maximum 10€ la soirée (contre 30€ aux abords du stade) puis 15-20minutes de marche. On est immédiatement dans l'ambiance, le parking est bleu et noir, les gens chantent le long du trajet et les premiers stands de merchandising viennent garnir les trottoirs. Cette promenade en guise d'échauffement, on tombe rapidement sur notre sainte Cathédrale, illuminée au crépuscule de la nuit qui tombe.
Plus on s'approche, plus la nuit tombe, et plus cette enceinte est belle! Immense par sa taille, impressionnante par son histoire, comment ne pas rester subjugué devant cette architecture si iconique?
Les grilles n'ouvrent qu'à 19h? Pas grave, c'est l'occasion de flâner sur l'allée Merchandising qui devance le stade (et d'acheter une veste pour ma part 😎), mais surtout de partager un verre avec mes compagnons d'un soir: @Jazzi, @lepacha31et son fils. Quel plaisir de rencontrer des membres de ce beau forum autrement que derrière notre clavier!
19h00, les grilles s'ouvrent! L'organisation est parfaite et les nombreux spectateurs entrent en un temps record, y compris les 5.000 supporters portugais qui circulent en toute sécurité. Et c'est parti pour la randonnée dans cet incroyable labyrinthe. Les Loges VIP, l'entrée est belle mais ce n'est malheureusement pas par là. Ces longs colimaçons grimpent jusqu'aux 3e anneaux, pas par là non plus. Ces écharpes blanches et bleues, définitivement pas par là! Ca y est, 2e anneau rouge, secteur 224. Le scan de mon billet confirme que je suis au bon endroit, il ne reste plus qu'à gravir ces interminables escaliers.
On y est, tout est bien indiqué, les Stadiers sont là au besoin et on se retrouve dans un univers très familial, où femmes et enfants accompagnent sans souci les messieurs les plus passionnés. On est très loin de l'époque où des scooters descendaient les tribunes. Le seul engin pyrotechnique sera d'ailleurs déployé dans la tribune visiteurs.
Le stade se remplit progressivement, et l'échauffement commence. Le hasard a voulu que les Portugais soient les premiers à fouler la pelouse, Pepe en tête. L'occasion parfaite pour voir à quel point ce stade sait donner de la voix. Les sifflements viennent couvrir la musique d'ambiance.
20h45: Le stade est comble, le Tifo se déploie. Il est aussi magnifique que censé. Le message est clair: Nous [Supporters] devons toujours être la lumière qui guidera le club malgré ses difficultés, et ça doit passer par notre amour [notre soutien]. Outre le message de la Curva, chaque siège dispose d'un carré de couleur noire ou bleue à afficher. La machine est en marche, le stade devient Nerazzurro en quelques secondes et il faut vraiment avoir un œil aiguisé pour encore distinguer du blanc dans cette arène... Cerise sur le Panettone: cette douce mélodie du Mercredi soir qui vient envahir les enceintes.
Chair de poule, larmes aux yeux, bouche bée,... Je vous laisse choisir votre camp. Personnellement j'ai encore les 3 en même temps à la relecture de cet extrait (que je connais pourtant par cœur). Si moi piètre amateur assis je suis galvanisé, je n'ose imaginer ce qu'il se passe dans la tête des professionnels sur le terrain.
C'est parti! Le match commence. Je ne m'attarderai pas sur le résumé du match et des performances individuelles, puisque nos rédacteurs ont déjà merveilleusement fait le boulot . Je peux néanmoins vous documenter quelques Off, ce qu'on n'entends pas, ou ce qu'on ne voit pas à la télé car la caméra s'attarde ailleurs (faute, replay, joueur au sol, gros plan,...).
La vraie définition du verbe Supporter:
Le sentiment qui saute immédiatement aux oreilles est la bienveillance infinie de la part des supporters. Chaque geste est applaudi, même une course loupée, même un ballon dégagé en touche, même un tir qui finit dans le 2e anneau, même un dribble qui ne donne rien,... Ils sont derrière les joueurs quoi qu'il arrive, comme si c'étaient leurs propres enfants, toujours! Aucun mal n'est dit de nos joueurs, l'unique intention est de motiver, rien d'autre. Est-ce ça "être un phare"? En tout cas cette attitude est assez différente de certains Topics Live sur notre cher forum, et elle contribue à maintenir un niveau d'excitation maximale (dans un match avec pourtant des temps faibles).
En revanche, nos adversaires et l'arbitre (qui nous était très défavorable) ont subi la colère des tribunes, parfois avec un soupçon de mauvaise foi plutôt amusant.
Les premiers soupirs côté Inter sont apparus après 55min, quand nous avons vraiment accumulé les maladresses.
C'est qui le patron:
J'ai été véritablement bluffé par ce qu'il s'est passé sur notre ligne défensive hors-caméra. Acerbi, en plus d'être intraitable en gagnant tous ses duels dans le jeu, agit en véritable patron de la défense (homme du match selon moi). A chaque arrêt de jeu, il interagit, motive et conseille ses coéquipiers et/ou Onana. A l'inverse, Skriniar était comme un jeune enfant, perdu et ne sachant pas quoi faire. J'ai surpris Acerbi lui dire au moins 10 fois ce qu'il aurait du faire (monter, presser, écarter, redescendre, arrêter de reculer,...), comme s'il parlait à un débutant. J'ai trouvé ça très étrange, venant de notre défenseur le plus ancien au club, ex-capitaine, et soi-disant "parmi les meilleurs d'Europe".
Le travailleur de l'ombre:
Similaire au cas Acerbi, à un degré moindre, j'ai trouvé Mkhitaryan très intéressant pour son jeu sans ballon. Pendant que le jeu se fait sur un autre secteur, Mkhitaryan se replace énormément. Le but est de presser, couper les possibilités de passes offensives et freiner le départ des contre-attaques portugaises. Il a tenu avec brio un rôle ingrat, prenant des coups (et en distribuant quelques uns), faisant les fautes tactiques et récupérant des ballons précieux. Tout cela ne s'est clairement pas ressenti "face-caméra", où il a alterné le bon et le moins bon lors de la construction avec le ballon. Je garde en tête ma très bonne opinion de lui "en direct", alors qu'effectivement il semble "quelconque" lorsque j'ai revu le match à la TV.
Toujours faire confiance:
Voyant tous les acteurs, y compris Inzaghi, à 100% du temps; l'on sent un climat de sérénité et de confiance chez les supporters. Certes le stress augmente au fur et à mesure des actions loupées, mais la compréhension des décisions est bien plus grande. Par exemple, les tifosi très bavards derrière moi ont immédiatement compris que l'échauffement de D'ambrosio avec Dumfries était un bluff pour perturber Conceiçao dans ses choix tactiques. On est loin du haut de cœur lorsque l'ont voit le visage de Danilo en gros plan sur notre téléviseur.
Selon moi, la meilleure action du match reste le quadruple arrêt Skriniar + Onana + Onana + Barella. D'abord parce qu'elle a eu lieu sous mes yeux, ensuite parce qu'elle vaut largement un but, enfin parce qu'elle nous a instantanément chargé en adrénaline. Cette action fut célébrée comme un but et applaudie par tout le stade (y compris quelques portugais) pendant des dizaines de secondes... frissons garantis.
Vient enfin la délivrance, avec ce but tardif de Romelu Lukaku! Le stade explose, on devient sourd, on se prends dans les bras entre inconnus, on saute de joie partout, et le nom de Romeluuuuu LU-KA-KUUU fait une dizaine de va-et-vient entre le Speaker et le public... Incroyable.
Le match se termine sous les meilleurs chants interisti, on voit les joueurs faire un tour de parade pour féliciter le public et revoit le résumé du match sur le grand écran. Il est malheureusement temps de redescendre, tant en ambiance que les nombreuses marches d'escaliers. Un débrief détaillé jusqu'au parking avec les acolytes du jour et il est déjà l'heure de se dire au revoir, ou plutôt "à la prochaine"
J'espère que vous aurez eu autant de plaisir à lire ce récit, que moi à le revivre pour le rédiger. Je ne peux que vous recommander d'aller voir l'Inter lorsque vous en aurez l'occasion, ou de provoquer cette occasion ; qui plus est dans notre Meazza. Forza Inter, Amala 💙🖤
Récit par @QG1989. Le texte, les photos et vidéos restent la propriété de QG1989 et Internazionale.fr©
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