Alessandro Bastoni s’est livré à la Gazzetta Dello Sport suite à la qualification en demi-finale de la Ligue des Champions qui verra l’Inter défier Barcelone, comme lors de l’année 2010….
Bastoni, avez-vous bien dormi après le Bayern ?
"Non, pas tellement, l’adrénaline était à son maximum, mais je repasserai bien volontiers de tells nuits d’insomnie, je n’ai rien à rêver et il y a peu à rêver car la réalisé est si belle en elle-même et je me concentre là-dessus."
Dans votre géographie cardiaque, où placez-vous une telle nuit ?
"Dans le Top 5 des plus belles que j’ai vécu avec l’Inter, avant de disputer cette phase de la compétition, tout le monde avait donné pour acquis la qualification du Bayern, un favori à la victoire finale : L’avoir éliminé signifie que nous sommes vraiment une grande équipe."
Ce but à but à Munich après leur égalisation, deux buts qui suivent celui de Kane à Milan….. Lautaro a-t ’il raison avec cette histoire de Couilles ?
"Oui, nous les avons, mais par-dessus tout, nous sommes ceux qui avons le plus cru en nous-même et cela va même plus loin que la perception qu’est l’Inter vue de l’extérieur, ici chez nous à l’intérieur, nous avons énormément confiance en nous-même, nous savons que, pris individuellement, nous ne sommes peut-être pas les meilleurs, mais qu’ensemble, nous pouvons donner un sérieux fil à retordre à tout le monde."
Avez-vous vacillé à un moment face au Bayern ?
"Non, j’ai toujours pensé que nous serions parvenu à le faire au final, nous avions cette envie de prouver à tout le monde que nous n’avions pas atteint ce niveau par hasard qui s’est enclenchée, nous sommes monté sur le terrain avec cette envie, conscient que nous étions capable de nous qualifier."
Est-ce que retenter votre chance après Istanbul est un boost supplémentaire ?
"Oui, car nos carrières ne sont pas infinies et qui sait combien d’autre fois il faudra attendre pour qu'il nous soit possible de jouer à nouveau une demi-finale de Ligue des Champions, c’est une occasion à saisir, nous voulons revivre les émotions ressenties à Istanbul mais vu de l’autre côté, nous feront tout pour ce qui est possible pour que cela se reproduire."
"Ce n’était déjà pas dit d’arriver déjà ici, dans le Top 4, c’est un concept qui ne circule que très peu car cela n’arrive pas souvent qu’une équipe italienne y parvienne, mais nous y travaillons depuis quatre années sans interruptions, et avoir eu que vingt jours de repos l’été dernier n’était certainement pas des vacances."
Inter-Bayern en une seule image, la vôtre…
"Je reviens au match aller, le but du 1-2 reste au fond de moi alors qu’ils étaient tout en pleine déconcentration : D’un point de vue psychologique, nous avions envoyé un signal fort : Le 1-1 ne nous suffisait pas, et je crois que le Bayern l’a aussi compris et un peu subi."
Qu’est-ce que l’Inter a de si spéciale, mise à part ses deux Grosses Couilles comme l’a dit Lautaro ?
"De grandes qualités et une grande technique; Personne, ces dernières années, ne nous avait aussi pressé que ce Bayern, mais nous en sommes ressortis comme des Grands, aussi bien à l’aller qu’au match retour, nous sommes parvenu lorsque l’on avait le ballon à créer des problèmes à une équipe exceptionnelle : Il y avait cette volonté de souffrir tous ensemble attaquants compris, et il y a aussi son beau jeu."
Dans les 4 équipes restantes, l’Inter est la seule à savoir jouer de plusieurs façons, vous êtes d’accord ?
"Oui, je suis d’accord mais j’élargirais le discours : Au niveau individuel, nous sommes inférieur aux trois autres demi-finalistes, mais comme équipe, nous pouvons toutes les battre. Et cela vaut dans l’autre sens, si nous arrêtons de nous entraider collectivement, nous aurons bien présent le risque de s’effondrer."
Dans votre secteur va se présenter Lamine Yamal : Comment le stopper lui et ce super Barcelone ?
"Je n’en sais rien car la dernière fois cela s’est assez mal passé à l’Euro.....il rit. Barcelone a une identité de jeu bien précise, peut-être qu’ils concèderont certaines choses, mais face à eux, tu te dois de savoir défendre en équipe. J’ai déjà défié de grands ailiers : Olise et Sané du Bayern et ceux d’Arsenal."
"Il faudra être à 100% au niveau de l’attention et à 100% au niveau de notre condition physique, ce n’est que de cette façon que nous pourrons les mettre en difficultés."
D’où aviez-vous vu le Barcelone-Inter, la demi-finale de 2010 ?
"A ma maison pour l’aller et le retour, je me souviens juste que de l’agonie, une agonie totale."
A présent, il y a ce jeu de trouver des similitudes entre vous et l’Inter du Triplé, voulez-vous y participer ?
"Il y aura toujours en commun l’envie de souffrir, je me souviens de Samuel Eto’o comme défenseur, et ce travail est fait par Lautaro et Thuram. Nous avons aussi la même capacité de rester unis dans la difficulté et de savoir faire mal au bon moment, de comprendre tellement de partie à l’intérieur d’une même partie."
Selon Transfermarkt, vous êtes le défenseur le plus cher du Monde : 85 millions d’euros et comme défenseur central gauche, vous êtes admiré de tous ou quasiment : Ce n’est pas étrange qu’en Nazionale, vous ne jouez pas à votre poste et que vous retrouviez placé dans l’axe ?
"A mon poste, il y a aussi Calafiori qui est très très bons et l’idée du Sélectionneur National Spalletti est de mettre sur le terrain toutes les qualités possibles et nous devons nous adapter à ses croyances, Riccardo est un très brave garçon et nous sommes un groupe très sain chez les Azzurro, il n’y a aucun problème."
Vous avez muselé Olise à Milan, Kane à Munich : Cela vous dérange-t-il que quelqu’un doute encore sur vous en tant que défenseur pur ?
"C’est un jugement très italien, ici il y a beaucoup de jalousie, surtout quand il s’agit de "nos" joueurs. Je regarde beaucoup de matchs à l’étranger et je remarque que beaucoup de personnes définies comme des Monstres dans le marquage font bien plus d’erreurs que moi. Ce discours aurait pu être dit il y a deux ou trois ans, lorsque certaines de mes lacunes étaient évidentes, mais j’ai travaillé dessus et je me suis amélioré : aujourd’hui, cette définition de doute ne m’appartient plus."
Comment et sur quoi avez-vous travaillé en défense ?
"Je voyais ce que je faisais de mal en vidéo, mais c’était aussi et surtout mental : C’était un problème mental, je perdais souvent ma concentration, je n’arrivais pas à rester sur la bonne voie et à rester concentré pendant 90 minutes. Je viens d’avoir 26 ans et j’ai encore du temps pour grandir, mais j’étais loin d’être à 100% prêt à tout point de vue lors de ma première saison à l’Inter."
"Ce qui me rend « différent », c’est ma capacité de toujours créer du jeu offensivement : Je ne sais pas à quoi ressemblera le défenseur du futur, mais je suis fier d’avoir été l’un des premiers à le changer de rôle. Cela dit, je sais aussi défendre, Être très proche de durs à cuire comme Skriniar, Acerbi, De Vrij et Pavard m’a aidé, mais c’est mentalement que j’ai changé."
Et même physiquement, vous semblez bien plus costaud.....
"En ajoutant la Nazionale, j’ai déjà joué 54 matchs. Un turnover est nécessaire, nous l’avons tous compris car jouer un match décisif avec un maximum de tous les 3 jours est tout simplement impossible. Inzaghi ne regarde pas qui tu es lorsqu’il fait les rotations et c’est cette mentalité nous a amenés ici où nous sommes. En général, je pense que même physiquement ma maturation n’est pas encore complète, j’atteindrai le sommet à 28-29 ans."
Mais la fatigue se fait-elle toujours sentir ou avec l’effet de l’adrénaline, il vous est possible de reprendre le dessus pour aller plus loin ?
"Oui, plus vous jouez, plus vous êtes excité, en forme. Au début de la saison, nous aurions signé pour être en demi-finale de la Ligue des Champions et de la Coppa Italia et être premiers du championnat en ce moment. Bien sûr, vous pouvez ressentir la fatigue, mais c’est tellement agréable de choisir... de ne pas choisir. On s’est dit en début d’année que l’on voulait tenter le tout pour le tout."
Le prochain mois pourrait être celui de la Gloire mais aussi celui des poussières, si aucun titre n’est décroché, est-ce qu’il s’agira tout de même d’une saison à célébrer ?
"Nous pourrions potentiellement arriver second dans chacune des compétitions, mais une saison de ce calibre ne peut pas être considérée comme une désillusion, regardez à quel point l’équipe se dépense tellement : Sans coupe, je le reconnais, il y aurait ce gout d’amertume en bouche."
En attendant place à la reprise du championnat : Comment sera la Pâques de Bologne ?
"Nous allons nous y rendre avec de l’enthousiasme et nous ferons aussi preuve d’une très grande attention car il s’agit d’une équipe forte et physique, ce sera dur, très dur"
"Nous avons tous des mauvais souvenirs en tête à Bologne, mais, au-delà de ceux-ci, ils ont toujours démontré en long et en large leur valeur dans le haut du tableau au classement."
En parlant de Scudetto, l’un des plus heureux de votre qualification au tour est Antonio Conte, qui vous veut sur les rotules pour le sprint final.....
"Vous me dites qu’il était sur la Piazza Duomo en train de faire la fête..... (Il se tape une barre de rire) ? Je plaisante, je dois beaucoup à Conte. Il joue son rôle, même d’un point de vue dialectique, peut-être veut-il se cacher un peu pour nous mettre la pression, mais nous prenons le tout très sereinement. Notre force est de regarder ce qu’il se passe chez nous, dans notre propre maison, et ce même quand tout le monde nous massacrait de l’extérieur. Nous voulons conserver ce Scudetto, mais nous savons que Naples se battra avec nous jusqu’à la fin et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de points en cours de route."
Au-delà de ce que nous voyons, quelle est la qualité que nous ne connaissons pas d’Inzaghi ?
"Il est parvenu à être l’Uno di Noi à tous les égards : Quand vous le voyez entrer sur le terrain, crier, ce sont des signaux forts pour nous, des signaux qui nous aident. Il nous le montre tous les jours même à l’entraînement : Il a cette passion, ce cran et un enthousiasme contagieux. Quand vous êtes un peu plus fatigué ou en colère, il vous balance des vannes qui apaisent les choses."
L’appelez-vous aussi Demone dans le secret du Vestiaire ?
"Non, non, pour l’amour du ciel....."
Et aimeriez-vous que l’on vous surnomme Bastonbauer?
"Pourquoi pas, mais je tiens aussi au Gerry inventé par Dimarco à Parme : Il est allé me balancer que je suis aussi long qu’une girafe ! allez-le comprendre !"
®Antony Gilles – Internazionale.fr
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