Comment cette rencontre a-t-elle pu nous échapper ? Ici nous allons nous concentrer sur la seconde mi-temps. Quarante-cinq minutes où nous avons montré deux visages totalement opposés. Tentative d'explication :
Dès la 45' nous pouvons voir que l'intention et l'intensité sont passées un cran au dessus. Les joueurs sont plus agressifs et laissent moins respirer les romains. L'équipe est plus compacte avec notamment un Barella plus libre et plus offensif. Effet domino, Brozovic joue plus haut et oblige Veretout a jongler entre le marquage de l'italien et du croate. Les phases de jeu sont plus fluides, la profondeur plus vite trouvée et les lignes sautent. Nous avons une prédominance à jouer sur le côté de Hakimi, l'homme en forme du moment. Il met à mal la défense romaine depuis le début sauf qu'en première mi-temps il jouait à contre-temps et n'était pas précis dans ses centres. Il rectifie de suite le tir en seconde période.
Notre premier but arrive sur un coup de pied arrêté certes, mais il fait suite à de longues minutes de domination et d'installation dans le terrain adverse. La Roma tente de limiter la casse et joue plus bas. Elle n'arrive pas aligner plus de quatre passes et son jeu long et vite verrouillé. Brozovic est un pion essentiel, sorte de piston qui alterne l'aide aux défenseurs axiaux et surnombre lorsqu'il monte aux abords de la surface. Le second but en est l'illustration. Après un changement de côté il fait le lien entre Lautaro et Hakimi, avec au départ Barella qui joue beaucoup plus haut. Le marocain s'est chargé du reste pour la finition.
Que s'est-il passé ensuite ?
L'AS Roma a repris le ballon petit à petit, ou plutôt nous leur avons laissé. L'agressivité s'est perdue et le mental s'est certainement reposé sur les acquis des deux buts marqués. Lentement nous nous sommes éteints et les premiers changements sont arrivés. Le mano à mano entre Conte et Fonseca s'est fait entre la 73' et la 82'. C'est d'abord Bruno Peres qui a remplacé Spinazzola. Le brésilien, plus rapide, joue plus haut et tente de faire reculer Hakimi. Antonio Conte réagit en changeant son modulo quatre minutes après, avec l'arrivée de Perisic à la place de Lautaro. Dans cette configuration, sorte de 5-4-1, nous reculons d'instinct. Paulo Fonseca continue son chantier pour rendre son équipe plus offensive avec l'entrée de Cristante à la place de Veretout. Il accentue la pression sur notre milieu qui subit directement la montée d'un cran sur la pelouse de l'équipe adverse.
Pour finir à la 82' Gagliardini succède à un Vidal perdu depuis la première minute, et surtout, Kolarov remplace Hakimi. Ce changement est fondamental. Young passe à droite tandis que le serbe tente de survivre physiquement aux assauts successifs de Villar, Karsdrop et Pellegrini. Notre milieu est aux abois, toute l'équipe est déséquilibrée et il n'y a plus aucune agressivité sur le porteur du ballon. Ajoutez à cela un Perisic qui ne sait pas où se placer exactement dans ce modulo et vous avez la recette pour prendre le bouillon.
Le but viendra après une action conclue par Mancini, défenseur central, où Kolarov dégage le ballon en corner. Corner vite joué pour encore nous laisser moins respirer. Brozovic se retrouve à marquer deux joueurs, Villar a alors toute latitude pour centrer parfaitement dans la surface. Mancini, encore lui, finit le travail et égalise.
Nous avons eu besoin de vingt minutes pour renverser le score, avec un jeu construit et très correct. Mais ensuite a eu lieu le blackout total où tous les joueurs se sont perdus. Ce match laisse énormément de frustration, qui plus est face à une Rome prenable. Dire qu'il faut retenir la leçon est trop simple. Cela fait des années que nous montrons plusieurs profils en 90 minutes, c'est limite devenu une routine chaque weekend. Pourquoi cette irrégularité dans nos performances perdurent-elles depuis si longtemps, c'est une énigme et une équation qu'il faudra régler obligatoirement pour gagner des trophées. La régularité au plus haut niveau c'est la clef de la réussite.
®gladis32 - internazionale.fr
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