Bonjour mister, Partons de ce 5-2 contre l’Udinese.
" Nous n’avions plus aucun objectif et nous avions rencontré l’une des équipes les plus en forme du championnat, ils étaient très motivés. Cette défaite n’a rien changé."
Ton destin était déjà écrit ?
"Le vendredi après Inter Lazio, j’ai rencontré Moratti. Il m’a dit qu’il allait vendre, j’ai compris que j’étais fini moi aussi. Il avait du mal à en parler, l’inter est sa vie."
Quel était ton rapport avec Moratti ?
"Intense, quotidien, quasi paternel. je suis sa création. Après le 2-2 contre le Torino il a étrillé le vestiaire, quelques heures plus tard, en pleine nuit, il m’a téléphoné pour m’inviter chez lui le lendemain. Nous étions comme ça."
S’il était resté, il t’aurait confirmé ?
"Je pense que oui. Tout s’est précipité après la décision de vendre. C’est allé trop vite. Il connaissait bien la situation. Jusqu’à janvier nous allions tous dans la même direction. Après le chamboulement de la vente, nous avions tous perdu cette unité d’intention.
Un vendredi, je lui parlais de mon plan pour la nouvelle inter, les choses à changer. Il m’a révélé alors qu’il avait vendu, parce qu’il savait qu’il ne pourrait plus mener ce plan à bien de la bonne manière. Après, il était juste que le nouveau président aie choisi son propre entraineur."
Et ce plan, c’est Thohir qui l’a réalisé, des regrets ?
"Un seul. Celui de n’avoir pas réussi à donner de la continuité après la phase aller. Nous avions battu la Juve, Milan, Napoli et Fiorentina. Nous étions dans le haut du classement et jouions bien. Puis il m’est arrivé de compter jusqu’à 16 blessés pour un seul match. C’est dur de ne pas pouvoir répondre aux critiques sur le terrain."
Mazzarri a trouvé des cendres.
"La meilleure réponse, c’est l’Udinese qui l’a donnée en me confiant un projet important qui concerne aussi les jeunes. L’estime des adeptes du travail me suffit."
Tu as emmené Stankovic avec toi.
"Notre rapport est fort. Il est né après Parma-Inter. Nous perdions, et je l’ai sorti. Le guerrier qu’il était voulait rester à la bataille, et il s’est énervé. Le lendemain il est venu me dire "Mister, c’est toi qui avait raison. Je me fais opérer du tendon." et nous nous sommes pris dans les bras. Sa seconde blessure après Catane a été déterminante: j’ai perdu un homme dans le vestiaire."
La rixe avec Cassano, elle est fondée ?
"Antonio est très bien parti. En janvier, quand les difficultés ont commencé, quelque chose s’est rompu. Nous nous sommes tout dit en face, comme nous le faisions toujours. Nous étions comme ça."
Tu as vu Kovacic ?
"Mateo est le plus grand talent du championnat. Je suis content d’avoir cassé les pieds à Moratti pour qu’il l’achète, et d’avoir laissé un beau cadeau aux tifosi."
Les tifosi de l’Inter ?
"Même dans les moments les plus durs ils ne m’ont jamais sifflé, jamais contesté. Je pense qu’ils ont apprécié ma sincérité. Je n’hésitais à mettre la tête pour défendre ces couleurs contre toute l’Italie. Je conserve toujours le maillot avec écrit : "sciaquatevi la bocca." L’Inter restera toujours dans un coin précieux de mon cœur."
Après le licenciement ?
"J’ai étudié les plus grands. Le Real d’Ancelotti, le Bayern de Guardiola. A Carlo j’ai demandé pourquoi il changeait autant de schéma, et il m’a répondu que le bon entraineur est celui qui taille le schéma sur mesure en fonction de son équipe. Pour Pep, j’admire ses efforts pour ramener la culture footballistique espagnole dans un contexte aussi différent, nous nous sommes aussi échangé des conseils pour le mercato."
Et Spaletti ?
"Lui c’est mon entraineur. Après la victoire contre le Napoli de mazzarri, avec le but de guarin sur schéma de corner, il m’a appelé pour me dire : "ça y est, tu es désormais un véritable entraineur." Ses conseils m’ont été très précieux, aussi pour l’approche avec l’Udinese. Il viendra pour Udinese-Napoli.
Tu as passé l’hiver aux USA, c’est juste ?
"A Los Angeles, de janvier à mars. J’ai eu un contact avec équipe de Premier et j’ai compris que je devais travailler mon anglais. Je suis retourné à l’école, de 8h30 à 12h30 du lundi au vendredi en cours avancé à UCLA. Un matin se présente à moi un jeune Turc, supporter de Galatasaray: "Tu es Stramaccioni ?", je lui réponds : "Non, je lui ressemble ?". Le lendemain il revient vers moi avec une photo sur son téléphone tout triomphant."
C’est beau Los Angeles ?
"Nous retournerons y vivre un jour, j’ai des projets en tête. Et puis Los Angeles m’a ramené un fils. Sur le test je lisais "pregnant", ça a été une très belle attente. Je suis d’habitude toujours sûr de moi, mais cette fois là, j’étais très ému.
Comment te sens-tu à Udine ?
"Très bien. Les gens vivent le sport de la bonne façon, avec équilibre et respect. De ma terrasse je vois la bannière d’Udine sur la tour de Castello, elle s’illumine la nuit et je me dis "c’est ma bannière maintenant.""
L’udinese ?
"Les Pozzo transmettent les valeurs du travail et de la passion. Ici le mot projet n’est pas vide de sens. J’ai la sensation d’être au sommet d’une organisation étudiée dans les moindres détails. Les systèmes de scouting et la technologie pour la préparation sont à des niveaux d’avancement étonnants, qu’on ne trouve ni à la Roma ni à l’Inter. Et puis, pour la première fois, j’ai un staff bien à moi. A l’Inter j’avais collaboré avec ceux qui étaient déjà là bas."
Les sénateurs d’udine te préoccupent ?
"Au contraire, Di natale, Domizzi, Danilo et Pinzi sont l’âme de cette équipe."
Toto a l’air d’avoir encore beaucoup d’envie...
"Oui, le premier signal a été quand il s’est présenté au premier jour du rassemblement. En général, il arrive plus tard. Je lui ai expliqué: "toto, tu es mon capitaine. Quand je commencerai, je te veux à mes cotés." Puis je pensais qu’il prendrait mal les entrainements matinaux. Moi je veux toujours y être avant tout le monde pour la séance de 8h30, mais quand j’arrive, toto est déjà là à prendre son petit déjeuner."
Et Muriel ?
"Un attaquant de top club. Vu que je le vois de près maintenant, j’en suis certain. Mais mon pari, c’est lui qui doit le gagner. La seule limite qu’il peut avoir, c’est celle qu’il s’imposera lui même."
C’est vrai que c’est Kanezis qui jouera et non Scuffet ?
"La société a mis au point un programme de croissance graduelle pour éviter de trop brusquer un jeune talent. Simone a compris que c’est dans son intérêt. Même Buffon après son début étincelant à Parme s’est retrouvé derrière Bucci. Et puis, j’en ai parlé avec Conte et nous sommes tombés d’accord. En fait, Simone sera convoqué avec les U19 pour croitre graduellement avec les Azzurri aussi."
Que penses-tu de Conte c.t. ?
"C’est le meilleur choix. Ça me plait qu’il suive en personne les jeunes talents italiens."
L’Empoli ?
"Si Sarri arrive à refaire ne serai-ce que 60% de ce qu’il a fait la saison dernière en série B, ils pourront créer la surprise."
Un souvenir de ce 3-1 à Turin ?
"La mi-temps. Dans le vestiaire, nous étions tous furieux contre l’arbitre. Je Hurlais aussi. Puis je leur ai dit: ragazzi, nous avons la semaine pour nous lamenter, mais nous n’avons que 45 minutes pour gagner. Retournons sur le terrain et gagnons a la grande."
Des contacts avec Moratti ?
"Cet été, nous rigolions. Je lui ai dit "achète un club et recommençons ensemble". Il m’a dit de me tenir prêt. Il m’a appelé quand j’ai signé à Udine, il était très content. je veux bien faire aussi pour lui, pour pouvoir lui dire un jour: "tu as vu pres. que tu ne te trompais pas ?""
Rédigé par Intersnake (Gazzetta.it)
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