BENITEZ : "DE LA CONFIANCE ET DE LA CONVICTION"

APPIANO GENTILE - A la veille du match Inter-Werder Brême au Stade "Giuseppe Meazza", match comptant pour la 2ème journée du groupe A de la Ligue des champions, Rafael Benitez a rencontré les journalistes dans la salle de conférence de presse du centre sportif "Angelo Moratti" à Appiano Gentile.

Internazionale a le plaisir de vous faire partager les déclarations de l’entraîneur nerazzurro

Pouvons-nous parler de crise en ce moment à l’Inter?

"En regardant le classement général, je ne vois vraiment pas où vous voyez une crise. Juste avant d’entrer dans la salle de conférence, je regarde toujours le classement."

Le Werder Brême est arrivé en Italie avec de nombreuses absences...

"Nous pouvons faire une liste de leurs absences, mais aussi des nôtres également. Mais ça n’enlève aucunement le fait que le Werder Brême est une équipe forte, avec des joueurs d’expérience et de qualité. Ils ont des joueurs blessés et nous en avons aussi, c’est normal dans le football moderne, qui est beaucoup plus intense. Dans tous les cas, ce sera un match difficile."

Comment fait Rafael Benitez pour parler si bien l’italien? Que pouvez-vous nous dire sur Thomas Schaaf, l’entraîneur du Werder Brême?

"Je ne le connais pas personnellement, mais je sais que c’est un bon entraîneur: on voit qu’il a de l’expérience. Concernant mon italien, il n’est pas si bon que ça, je m’améliorerais surement et j’espère pouvoir le faire en restant de nombreuses années ici. Merci quand même de m’avoir dit que je le parlais bien."

Lors du premier match de Ligue des Champions contre Twente, vous aviez fait match nul. Ressentez-vous de la pression pour ce deuxième match?

"Dans notre groupe, toutes les équipes ont fait match nul, donc la situation est la même pour tout le monde. Nous jouerons ce match à domicile avec confiance et avec la conviction que nous pouvons l’emporter, il n’y a pas plus de pression qu’auparavant."

Après avoir entraîné de nombreuses années en Angleterre, pensez-vous emmener ici un style anglais du football?

"Je pense que le plus important est de s’intéresser uniquement à notre équipe. Ensuite, nous ne devons pas oublier le fait que nous sommes en Italie, où il s’y joue un football particulier. Je pense qu’on peut peut-être apporter une touche anglaise en Italie en effet, mais je le répète, ce qui passe avant tout c’est notre équipe et le football italien."

Comment vont Diego Milito et Goran Pandev?

"Nous verrons demain quand je ferais un autre entraînement."

En ce moment, on parle beaucoup de ce qui est arrivé à Cristian Chivu et certains disent qu’il y a un certain manque de discipline...

"Je n’ai rien entendu de tout cela. J’ai cru entendre Chivu pendant le match mais j’étais trop loin. Evidemment, nous avons tout résolu dans le vestiaire, ce sont des choses qui arrivent dans le football. La chose la plus importante pour moi, c’est de savoir s’il avait raison ou non. Nous avons parlé de tout ça et tout va bien maintenant. La discipline était de rigueur lorsque nous avions joué à Bari et je ne comprends pas pourquoi il n’y en aurait plus maintenant, ça n’a pas de sens."

Il semblerait qu’il y ait un peu de tension.

"C’est sûr qu’il y a toujours quelque chose, toutes les équipes ont plus ou moins leurs problèmes. Que l’on gagne ou que l’on perde, on cherche toujours quelque chose. Nous sommes l’Inter, un grand club, tout le monde en parle et la regarde, c’est normal. Je répète, après le match contre Bari, beaucoup de gens discutaient à propos de la discipline des joueurs et de leur travail, mais on parlait aussi du pénalty, car on trouve toujours quelque chose à dire. En tout cas, notre équipe a la bonne mentalité: c’est certain que si l’on gagnait toujours, ce serait beaucoup plus facile, tandis que lorsque l’on perd à la dernière minute, c’est normal d’être un peu énervés."

Vous avez dit que le problème de Chivu a été résolu dans les vestiaires: avez-vous assuré à Chivu qu’il serait plus couvert dorénavant?

"Cristian sait quelles sont les choses que nous faisons bien et lesquelles nous pouvons améliorer. Nous sommes une équipe qui possède de nombreux joueurs offensifs et ce n’est pas toujours évident de trouver le juste équilibre. Contre Bari et Palermo, l’équipe a très bien joué, mais tous les matchs ne peuvent pas se jouer au même niveau. J’ai revu le match contre la Roma hier et nous avions pourtant assez bien joué, nous aurions pu gagner: si nous rejouions ce match 100 fois, nous le gagnerions 99 fois. C’est l’unique fois où nous n’avons pas gagné et nous devrons résoudre cela."

Benitez, pensiez-vous que la Lazio allait être si bien placée au classement?

"Je dis la même chose que je disais auparavant lorsque vous disiez que l’Inter s’échappait au classement: il est encore trop tôt pour dire quoi que ce soit. La Lazio a fait un très bon début de championnat, c’est une équipe de qualité, qui a de l’envie, mais nous avons le temps pour commenter cela. S’ils sont encore dans la même situation dans trois moins, on pourra alors dire que c’est une chose fantastique pour eux. Je les complimente tout de même pour leur bon classement."

Tout à l’heure, en parlant de Chivu, vous aviez dit que le plus important était de comprendre qui avait raison. Selon vous, qui avait donc raison?

"Il a dit une chose, mais ce n’était pas la meilleure façon de le faire. Malgré tout, c’était simplement une question tactique et tout est réglé maintenant."

Samedi, Claudio Ranieri a peut-être fait de meilleurs choix sur le banc par rapport à l’Inter. Cela vous a-t-il déplu d’entendre dire que Ranieri avait eu plus de courage que vous? Etes-vous d’accord avec cette considération?

"Je n’ai jamais entendu ça et je ne comprends pas de quoi on parle. Qu’entendez-vous par plus de courage?"

Dans les remplacements effectués.

"Pourquoi? Je n’ai pas fait de bons changements? J’aurais du jouer avec Milito qui était blessé et Pandev aussi? Je ne peux pas jouer avec neuf joueurs sur le terrain, je devais donc les remplacer tous les deux, ils étaient blessés. En tout cas, ces considérations ne me préoccupent pas."

Pouvons-nous dire qu’il y a peu de choix disponibles? Le banc de l’Inter est-il réduit?

"La longueur du banc est toujours la même (ndlr, il sourit). Plus sérieusement, nous avons de jeunes joueurs qui ont besoin de temps, ce temps nous devons le donner, aussi bien nous que les joueurs d’expérience. Nos jeunes pousses ont de grandes qualités, c’est sûr qu’il faut trouver le bon moment pour eux, afin qu’ils montrent tout leur talent."

Où sont passées les chaussettes porte-bonheur que vous avait offert votre fille?

"Vous avez des enfants vous? Si un fils ou une fille te dit "porte ceci", un père ne peut pas faire autrement que de les porter. Maintenant, après ce match, nous verrons ce que je ferai, il me faut peut-être une paire de rechange... (ndlr, il sourit)

Contre la Roma et Palermo, vous avez fait en tout 35 tirs pour seulement 2 buts marqués. Contre Bari en revanche, vous aviez fait 4 tirs pour 4 buts marqués. Pourquoi? Est-ce une coïncidence?

"Pour moi, ça en ait une. Et je l’ai dit tout à l’heure, si nous avions joué 100 fois le match contre la Roma, je suis convaincu que nous le gagnerions de nombreuses fois. En tant qu’entraîneur, je pense que si l’équipe peut faire ce genre de match à l’extérieur, elle peut remporter beaucoup de victoires."

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vos joueurs ont raté autant d’occasions malgré leur nombre de tirs cadrés contre la Roma? Pourriez-vous changer le module de jeu dès demain ?

"Faire beaucoup de tirs est une chose, mais nous ne devons pas oublier de faire la chose la plus importante: c’est à dire marquer. Quelques fois, on peut mieux jouer, d’autres fois c’est plus difficile. Mais nous nous améliorerons en travaillant et en nous entraînant. C’est juste une question de temps qui vaut pour toutes les équipes. Concernant votre deuxième question, nous avons trois ou quatre joueurs qui sont très indispensables pour nous qui sont blessés. C’est pour cela que je pense que les jeunes joueurs pourront avoir leur chance et faire la différence. Si Motta, Zanetti ou Mancini peuvent jouer, les autres joueurs auront plus de temps pour s’améliorer et accroître leur expérience."

A l’Inter, il y a un jeune joueur qui a déjà un peu d’expérience: c’est Davide Santon. Quand pourra-t-il être à nouveau dans votre équipe?

"Il y a deux semaines, j’ai répondu à peu près à la même question. Maintenant, je peux dire qu’il s’entraîne très bien. Il a bien joué durant ces dix derniers jours, il s’améliore. Quand nous avons parlé de crise tout à l’heure, j’ai dit que l’équipe avait très bien joué contre Bari et Palerme, donc nous ne pouvons pas changer de module et de joueurs chaque semaine. Santon est en train de revenir petit-à-petit et il s’améliorera encore, ensuite, tout le reste dépendra de la qualité de son travail et de la forme des autres joueurs. Nous n’avons pas un temps prédéfini pour le voir sur le terrain, ça pourrait être demain, dimanche, ou dans quinze jours. Tout ce que je peux dire c’est que je suis très content car il s’améliore de jour en jour."

Vu les problèmes physiques de Diego Milito, regrettez-vous la vente de Mario Balotelli?

"Quand on décide de quelque chose, on fait toujours une analyse. Maintenant, nous ne regardons plus en arrière, il faut regarder droit devant soi. Nous avons des joueurs tels que Milito, Eto’o, Pandev en attaque, ne soyons pas pessimistes."

Dans l’équipe adverse, il y a Marko Marin, un joueur qui pourrait être comparé à Wesley Sneijder. Marin est en train de progresser très vite et il a toute la responsabilité de son équipe sur lui, tandis que Sneijder n’est pas dans sa meilleure période. Que pensez-vous de la comparaison entre ces deux joueurs?

"Je suis d’accord avec vous sur Marin, c’est un bon joueur, mais nous avons Wes qui est un champion. Demain, j’espère qu’on reverra notre Wes dans un meilleur jour. Je suis également d’accord sur le fait que Marin est un joueur de qualité, il peut jouer dans plusieurs rôles et il fait du bien à leur équipe. Aujourd’hui, je préfère Wes, car il joue pour notre équipe."

Pour la première fois de la saison, Amantino Mancini a été convoqué: est-il une option importante pour vous? De plus, au début de saison on a beaucoup parlé du fait qu’Eto’o joue plus proche des buts, mais samedi dernier, il y a Chivu qui s’est énervé et qui s’est plaint du manque de couverture de l’équipe. Est-ce possible de trouver une entente entre ce que veulent Chivu et Eto’o?

"En ce qui concerne Mancini, c’est un joueur d’expérience qui peut faire du bien. Après sa blessure, je pense que c’est important pour lui et pour nous qu’il ait une nouvelle opportunité, c’est un bon joueur. Je suis content aussi car il peut être une solution en plus pour l’équipe, il y a de nouvelles alternatives possible grâce à sa présence. En ce qui concerne l’équilibre de l’équipe, quelqu’un m’a dit qu’Eto’o pourrait être un problème, cela aurait été dit à la radio. Je pense qu’Eto’o est plus une solution qu’un problème... Il peut clairement faire la différence, il faut que l’on règle au mieux l’effectif pour voir ressortir le talent de chaque joueur. Je répète, Eto’o est un des joueurs qui peut faire la différence à lui seul."

En tenant compte des absences et de la condition physique de certains joueurs, le match de demain pourrait-il être le premier match de Coutinho en tant que titulaire?

"Oui c’est possible. C’est un très bon joueur, il est jeune mais il a démontré qu’il pouvait faire du bien à l’équipe, donc c’est une possibilité en effet. Nous verrons cela demain."

Cela vous est-il déjà arrivé de vous lever et de quitter une conférence de presse suite à une question qui ne vous aurait pas forcément plu?

"Disons que parfois, je ne comprends pas tout ce qu’on me dit (ndlr, il sourit.) En tout cas, la meilleure chose est de faire son propre travail sans que les autres ne le fassent à votre place, ça concerne des sujets variés. Nous avons du temps encore: si vous voulez, je peux rester...(ndlr, il sourit à nouveau). Je ne vais rien dire de plus."

Rédigé par BiscioneNerazzurro & p-h08 (Inter.it)