MILAN - Beau football, sympathie et respect. Tels sont les maitres mots de Benitez. Pas de "guerre sainte", pas de "bruits de ennemis". Le football triomphe sur les mots. Rafael Benitez a expliqué quelle Inter il aimerait voir lors d’une interview accordée à la Gazzetta Dello Sport: des idées précises, pas de certitudes mais une conviction: "en jouant le mieux, tu peux gagner encore plus".
Internazionale.fr a le plaisir de vous faire découvrir les déclarations de l’entraineur nerazzurro :
Benitez, quel est le premier challenge à relever?
"De voir si cette équipe peut apprendre vite. Nous ne sommes pas encore au complet mais j’ai vu des joueurs qui ont montré de bonnes attitudes et de bonnes choses sur ce que je leur demandais."
A quoi ressemblera donc votre Inter?
"Nous allons essayer de mieux jouer avec une équipe qui joue plus haut et qui aura une plus grande possession de balle. C’est ça que je veux, mais ce ne sera pas une tâche facile. J’ai étudié et j’ai vu que cette Inter gagnait sans avoir forcément une grande possession du ballon."
Quel schéma envisagez-vous d’utiliser?
"Nous pouvons jouer en 4-3-3 ou en 4-2-3-1. J’aimerais faire jouer Cambiasso un peu plus haut car jouer avec deux milieux défensifs implique trop de distance entre les lignes et ce n’est pas bon. Cambiasso semble avoir une bonne qualité de passe et une habilité à pouvoir être à la base de notre jeu. Il me rappelle moi quand j’étais joueur, il aime parler et c’est un peu comme un entraineur sur le terrain."
Est-ce qu’Eto’o veut toujours se sacrifier comme il l’a fait la saison dernière?
"J’ai déjà parlé avec Samuel, c’est un grand professionnel et il m’a dit qu’il ferait tout ce qu’il faut pour l’équipe. Dans tous les cas, il jouera très haut et il n’aura que très peu de tâches défensives."
Comment aimez-vous diriger le vestiaire: avec des mots ou avec un fouet?
"J’aime enseigner le football et je parle beaucoup. Je veux que les joueurs comprennent ce qu’ils doivent faire."
Il y a encore des cas à résoudre: Maicon et Balotelli...
"Je me rappelle encore ce que Luis Molowny, un ancien entraineur du Real Madrid, disait: nous devons attendre et voir ce qui arrivera, sans acte instinctif. Les dirigeants s’occupent du marché des transferts, et moi je ferai les ajustements."
Vous n’avez pas peur que dans quelques années, on se rappelle de vous comme l’entraineur qui a laissé partir Balotelli?
"Je répète: je n’ai aucun contrôle sur le marché des transferts. Un joueur ne fait pas une équipe et l’Inter a beaucoup de bons joueurs."
La comparaison avec Mourinho sera inévitable et constante.
"Je sais mais je pense qu’on peut faire quelque chose de mieux au niveau du jeu comme je l’ai dit précédemment. Ce que je fais - et avec un président comme Moratti tout est possible - c’est de construire quelque chose de réel et de laisser des fondations solides pour le futur."
Dites-nous la vérité: vous avez hâte de rencontrer Mourinho en Champions League...
"Je veux gagner, peu importe contre qui. Je respecte ceux qui m’ont précédé, cela n’aurait pas de sens de jeter le travail qui a été fait par les autres. Mourinho est arrivé à l’Inter en trouvant ce que Mancini avait fait avant, et c’était pareil à Chelsea avec Ranieri."
Mourinho n’avait jamais juré une éternelle fidélité à l’Inter, il semblait toujours sur le départ. Nous avons le sentiment de n’avoir jamais entendu de mots intolérants envers l’Italie de votre part. Pas vrai?
"Un président qui veut construire sur le long terme peut rester longtemps, et dans ce contexte, je pense que je pourrais rester ici pas mal d’années, comme je l’ai fait à Liverpool."
Quelle est la différence entre l’Inter et Liverpool?
"Ce sont deux équipes qui se ressemblent, même leurs supporters. Nous avions l’habitude de nous battre contre tout et on retrouve cela dans la façon dont ça renforce la mentalité de ces deux équipes et cela nous rend plus forts. A Liverpool, je ne me suis jamais caché, j’ai été au front avec les supporters et je ferai la même chose à l’Inter si c’est nécessaire."
Mais?
"Mais mon approche sera toujours basée sur le respect des adversaires, notamment envers les entraineurs parce que je sais à quel point c’est difficile d’entrainer. Gagner et respecter les adversaires, c’est comme cela que je vois le football."
Quand avez-vous réalisé que vous alliez devenir entraineur?
"A l’âge de 13 ans. Je jouais avec un carnet sur lequel je notais les noms de équipes, les résultats et les statistiques. A 16 ans, je jouais avec mes amis et je les entrainais en même temps. Je jouais au milieu de terrain et je parlais tout le temps, je donnais des directives à mes coéquipiers, et mon père me disait "parle moins et marque"."
Qui étaient vos références?
"Au niveau des légendes du football, c’était Beckenbauer, et lorsque je suis devenu entraineur, j’ai beaucoup étudié le football italien vu que j’allais beaucoup à Coverciano. Je me suis beaucoup inspiré de Sacchi et son Milan, mais j’aime aussi Capello et Ranieri. Je me rappelle de Claudio à la Fiorentina, j’aimais beaucoup son travail."
Quel rôle auront les jeunes à l’Inter?
"Notre but est bien sûr de les intégrer. En fait, tout le monde parle de l’importance des jeunes mais ils veulent tous gagner gagner et encore gagner et au final aucun d’eux n’a le courage d’être patient."
En Espagne, vous pouvez accumuler les deux...
"Là-bas, c’est plus facile car la qualité des jeunes joueurs est très élevée. Mais à Barcelone aussi tu dois être patient, et à Madrid c’est encore plus dur. Par contre en Angleterre, ils sont plus patients. Mais un Raul, un Rooney ou un Gerrard, tu as un joueur comme ça tous les dix ans."
En Angleterre, vous aviez la réputation d’être un entraineur qui ne pouvais pas gagner la Premier League.
"Lors de ma première saison complète avec Liverpool, nous avions fini avec 82 points, un record pour les Reds. Trois saisons plus tard, nous avions fini avec 86 points, un autre record, mais malheureusement, Manchester United avait fini avec 90. Entre Manchester United et Liverpool, il y a une différence de 100 millions à dépenser tous les ans, et à Chelsea, il y avait un certain Abramovich. Qu’attendiez-vous de moi avec de telles différences?"
Qu’est-ce qui vous fait le plus peur en Italie?
"Je ne dirais aucun nom. A l’étranger, mon modèle est Barcelone. En Italie? Cela doit être l’Inter."
Quel est le joueur de l’Inter que vous avez toujours voulu entrainer?
"J’adore Milito, c’était déjà le cas lorsqu’il jouait à Saragosse. Mon assistant, Pellegrino, et moi, nous parlons tout le temps de lui."
Rédigé par p-h08 (Gazzetta Dello Sport)
Commentaires recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez commenter maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous possédez un compte, connectez-vous.