BENITEZ : "UNE INTER QUI PEUT ENCORE GAGNER"

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APPIANO GENTILE - A la veille du match Inter-Udinese comptant pour la 2eme journée de la Serie A TIM 2010-2011, Rafael Benitez a rencontré les journalistes dans la salle de conférence du centre sportif "Angelo Moratti" pour la conférence de presse d’avant-match

Internazionale.fr vous propose de découvrir l’intégralité des déclarations de l’entraineur nerazzurro :

Benitez, selon vous était-ce la trêve la plus difficile à affronter puisque nous n’en sommes qu’au début de la saison, qui est une période pendant laquelle il est fondamental que l’équipe s’entraine tous ensemble, alors que là, le groupe était encore réduit à cause des convocations en sélections nationales?

"Je pense que ce n’est pas facile à gérer pour n’importe quelle grande équipe qui possède des joueurs sélectionnés dans leur équipe nationale. Non, ce n’a pas été facile de pouvoir s’entraîner tous ensemble à cause du Mondial qui a eu lieu cet été entre autre, mais nous savons qu’il faut faire avec, que nous avons besoin de temps et que, dans le même temps, nous voulons toujours gagner. Nous devons travailler, améliorer certaines choses, et ensuite gagner."

Comment avance le projet-Benitez avec un effectif qui n’a pratiquement pas changé, mis à part la venue de certains joueurs cet été?

"Nous avons attendu que certains joueurs arrivent à la fin du mercato. Ensuite, j’ai parlé avec le président Moratti et Branca et nous savons ce que nous nous sommes dit et ce que nous devons encore faire. Ça n’a pas de sens de parler de ce qu’on aurait pu faire auparavant, maintenant nous devons uniquement parler de ce qu’on pourrait faire dans le futur. L’équipe que nous avons là est une équipe très forte, une équipe de qualité, une équipe qui doit encore retrouver la mentalité qu’elle avait l’an dernier et qu’elle a démontré lors du match en Supercoppa contre la Roma et lors de la deuxième période face à Bologna. Avec cette attitude là, l’équipe pourra gagner, ce n’est pas un problème de qualité."

Quelle est la chose qui vous a le moins plu durant cette période à l’Inter?

"Ce qui ne m’a pas plu est de ne pas avoir tous mes joueurs à disposition pour pouvoir nous entraîner tous ensemble. En revanche, j’ai aimé la mentalité de l’équipe, ce sont de très grands professionnels qui veulent gagner et qui ont du caractère. Je répète, avec cette mentalité là et avec cette façon de travailler, nous pouvons gagner."

Aurez-vous besoin de l’entraînement de cet après midi pour savoir si vous pourrez convoquer Maicon ou non?

"Oui, nous verrons comment ça se passera. Santon s’entraîne bien et après cette session, nous déciderons qui sera convoqué. Nous avons deux matchs consécutifs qui arrivent, ce sera important de voir dans un premier temps comment nous allons gérer le match face à l’Udinese, et ensuite il y aura celui contre Twente."

L’arrivée de Zlatan Ibrahimovic et de Robinho au Milan et la campagne de recrutement de la Juventus pourraient-elles avoir réduit la suprématie de l’Inter dans le championnat italien?

"J’ai entendu cette semaine que le Milan était favori et qu’elle avait l’équipe la plus forte. Personnellement, ça me va puisque la situation était la même lorsque j’étais à Valence (ndlr: par rapport au Barça et au Real toujours favoris pour gagner la Liga) et ça l’avait aussi été à Istanbul: le Milan était favori jusqu’à la 45ème minute, puis vous savez ce qui s’est passé..."

Ensuite par contre, ils avaient pris leur revanche à Athènes...

"Le Milan est une très bonne équipe, c’est une évidence. Elle l’était déjà avant et elle pourrait l’être encore plus maintenant. Il faut quand même souligner que la saison est longue, il suffit de 45 minutes pour passer d’un 0-0 à un 3-0. Nous sommes une équipe qui aime combattre, nous avons du caractère et nous n’avons peur de personne."

Avez-vous parlé avec Milito? Est-ce qu’il va mieux?

"J’ai parlé avec lui hier. Il sait qu’il doit s’amélirorer mais je suis serein avec Diego car c’est un professionnel: il est intelligent et il travaille bien, aussi bien sur le terrain qu’à l’entraînement. Pour moi, ce n’est pas un problème, c’est juste une question de temps et il pourrait retrouver le chemin des filets samedi ou mardi, mais ce dont je suis sûr, c’est que Milito jouera bien car il a une bonne mentalité."

Après deux années consécutives de victoires pour les nerazzurri, quel est le travail à faire pour que le groupe réussisse à maintenir cette même envie?

"Pour travailler avec quelqu’un quand je suis loin de lui, j’utilise le téléphone. Par contre quand je suis ici, je parle avec les joueurs: nous parlons de tout mais surtout, nous nous entraînons avec une idée spécifique et avec une certaine intensité. Je l’ai dit aussi précédemment: les joueurs sont des professionnels et je suis content d’eux. Il faudra uniquement du temps pour revoir l’équipe au niveau qu’elle sait pouvoir atteindre."

Les prochains mouvements de mercato de l’Inter auront-ils lieu en janvier ou l’été prochain?

"Le futur, c’est demain. Nous devons penser au match de demain et savoir si l’on peut avoir Maicon, Santon et les autres joueurs à 100%. Ensuite, on en reparlera, le mieux serait en janvier plutôt que l’an prochain."

Devons-nous nous attendre à des surprises dans l’Inter qui affrontera l’Udinese demain? Deux jours d’entraînement suffiront-ils pour expérimenter quelque chose de nouveau?

"Ce n’est pas facile de faire des changements durant les premiers mois où l’on est au club. Contre la Roma, en Supercoppa, nous avions fait ce que l’équipe savait plus ou moins faire. Nous l’avions également fait contre l’Atletico Madrid en Supercoupe d’Europe même si là, ça s’était passé différemment. Demain, ça devrait être comme cela : nous ne pouvons pas changer quelque chose sans avoir le temps de nous exercer au maximum durant les entraînements, donc nous verrons."

Après un match nul lors de la première journée puis quinze jours sans jouer en championnat, le futur de l’Inter a souvent été discuté. Tous ces discours amusent-ils Benitez?

"Je vais être sincère: je ne lis pas souvent les journaux, mais je sais plus ou moins les thèmes qui y ont été abordés. On a beaucoup parlé du Milan en tant que favori, de l’Inter qui avait perdu deux points, mais il faut savoir être patient. Nous devons travailler, jouer de nombreux matchs et ensuite nous verrons où nous en serons, mais en ayant toujours confiance en une équipe qui a une très grande mentalité et du caractère pour être au top au classement."

Nous nous étions habitués à José Mourinho qui semblait jouer le match à chaque fois qu’il s’asseyait sur le banc. Benitez semble avoir un comportement plus normal...

"Qu’entendez-vous par plus normal?"

Plus discret. Cela vous dérange-t-il d’être étiqueté de cette façon là?

"Non justement, dans "plus normal" il y a normal, pour moi ça signifie donc que c’est mieux. Je pense que chaque match est différent d’un autre: dans un match on peut être énervé, dans d’autres on est plus tranquille. J’attends de voir le match et le travail de mes joueurs et si c’est nécessaire de devoir hurler un peu, je le ferai, ce ne sera pas un problème."

Croyez-vous que Santon puisse être un joueur sur lequel votre Inter pourrait donner une confiance toute particulière pour la prochaine saison?

"Davide est en train de s’entraîner, il n’est pas encore à 100% et il ressent encore une petite gêne. Cette semaine, il s’est très bien entraîné et petit à petit, il se sentira de mieux en mieux et pourra être disponible. Aujourd’hui, nous déciderons ce que nous allons faire, mais je peux déjà dire que sa condition physique s’améliore jour après jour."

Quand Benitez parle de l’Inter, il parle de cette équipe au passé. N’avez-vous pas de doutes sur le fait qu’ elle ne puisse plus être de la manière dont vous comptiez la rendre?

"Nous avons vu la même Inter que la saison dernière lors de la Supercoppa contre la Roma et après la mi-temps de Bologna-Inter. C’est une équipe qui a tout gagné l’an dernier mais elle l’a toujours fait en s’entraînant énormément pendant les deux dernières semaines de la saison. Cette année, ça sera peut-être la même chose, mais je pense que durant les deuxièmes mi-temps des matchs que je viens de mentionner, nous avions pu voir une Inter avec la bonne mentalité."

Comment devons-nous prendre le comportement très élégant mais également passif de la campagne de mercato de cet été qui ne vous a apporté aucun nouveau joueur à l’Inter?

"Je pense que tous les entraîneurs veulent toujours quelque chose. Le président Moratti le sait, Branca aussi, nous avons parlé après la fin du mercato, mais je pense qu’il est plus judicieux de parler de l’avenir plutôt que de ce qui a été fait. Pour moi, ça n’aurait pas de sens d’en parler maintenant, je suis conscient que le président Moratti a déjà fait des dépenses assez importantes pendant de nombreuses années et qu’il a changé d’idée cette année. Nous avons aussi parlé de cela hier, nous savons ce que nous devons faire pour le futur et c’est ça qui compte le plus pour moi."

Quelle envie a Benitez de démontrer qu’il peut laisser une empreinte qui soit sensiblement la même que celle qu’a laissé José Mourinho dans cette équipe? Quand verrons-nous l’Inter de Rafael Benitez?

"Mon opinion est que ça ne doit être ni l’un ni l’autre des entraîneurs qui mais le groupe en lui-même qui doit l’emporter. Quand j’étais à l’Extramadura, si je perdais contre Barcelone, c’était l’équipe qui perdait, pas moi contre Van Gaal. Je pense que l’équipe est plus importante que l’entraîneur. Ceci étant dit, c’est sûr que nous avons encore besoin de temps. Si nous gagnons demain, certains diront que nous sommes prêts, mais ce n’est pas pour cette raison que ce sera vrai. En ce moment, la difficulté est que nous devons dans le même temps l’emporter et s’améliorer chaque semaine. Je peux voir l’équipe, j’analyse ce qui a été fait l’année précédente et j’observe ce qu’ils peuvent encore apprendre. Le gros plus de cette équipe est qu’elle a la bonne mentalité, la capacité de se battre et ça doit rester comme cela. Par la suite, tout le reste pourra s’améliorer.

Quelle est l’approche de Benitez avec les joueurs par rapport à celle qu’avait Mourinho?

"Deux choses me plaisent énormément durant un entraînement: la première, c’est enseigner, la deuxième, c’est de convaincre. Je pense que la motivation est une chose intrinsèque et non pas extrinsèque: je peux donner une certaine pression à un joueur mais elle sera toujours faite dans un moment déterminé et qui peut très bien durer un jour, une semaine ou un mois. Mais si je suis convaincu que pour gagner, c’est plus facile de convaincre le groupe. Alors celui-ci sera convaincu qu’il doit gagner parce qu’il doit le faire pour toi, pour leur famille ou pour tout autre chose. Si cela est nécessaire de parler plusieurs fois à un joueur pour le convaincre, ce sera toujours limité dans le temps. Pour moi, le plus important est d’enseigner et de continuer à travailler. S’il faudra hurler, on le fera, mais le mieux est qu’un joueur ait déjà son idée, sa méthode de jeu et de travail précise, puis il faudra trouver la motivation nécessaire à n’importe quel moment."

Après deux mois à l’Inter, comment vous trouvez-vous?

"Je suis content d’être ici. J’ai travaillé en Espagne et en Angleterre, mais ici un dirigeant peut parler de football car ils savent de quoi ils parlent. Durant la dernière année à Liverpool, on ne le pouvait pas car tout le monde savait tout et n’importe quoi. Ici, nous devons faire un travail différent."

Comment préparez-vous les matchs de poules de Ligue des Champions, sachant que l’Inter a toujours eu du mal à les passer ces dernières saisons?

"Nous devons bien commencer car la Ligue des Champions est une compétition toujours difficile et en plus, nous avons un groupe assez coriace. C’est un tournoi court, dans le sens où tout se décide en peu de temps et les premiers matchs sont fondamentaux."

Quel secteur de l’équipe voudriez-vous renforcer lors de la prochaine campagne de mercato?

"Aujourd’hui, nous sommes le 10 Septembre, nous avons du temps pour parler de ce que nous aurons besoin. L’équipe est forte, même si on peut s’améliorer. Nous avons beaucoup de jeunes, nous verrons si certains d’entre eux s’améliorent rapidement et nous changerons alors peut-être d’idée."

La blessure de Maicon est t-elle due au match de Montecarlo?

"Il a eu un problème pendant ce match en effet. En parlant avec le docteur, nous avons compris que ce n’était rien de grave, mais quand on ressent la douleur, c’est toujours difficile. Maintenant, je crois qu’il va mieux et on verra cela aujourd’hui à l’entraînement car on devrait voir la différence après ces deux jours de physiothérapie."

Est-ce vrai que l’Inter a fait une tentative pour recruter Inler, le joueur de l’Udinese?

"Je ne parlais pas de ce sujet là avant, je n’en parlerais pas non plus maintenant et encore moins aujourd’hui car on parle d’un joueur qui sera notre adversaire demain. C’est un bon joueur, mais je n’en dirais pas plus."

Selon vous, quelles équipes sont favorites pour la Ligue des Champions? Le Milan sera-t-il aussi favori?

"Ce n’est pas facile de dire quelles équipes peuvent être les meilleures sans que l’on voit ce qui se passera sur le terrain. Avec Burdisso et Borriello, la Roma pourrait être plus forte que l’an dernier, le Milan aussi, la Juve a fait beaucoup d’achats. Je pense que toutes les équipes se sont renforcées. Même Palermo a très bien joué en Europa League."

Combien de temps faudra t-il pour transformer cette Inter en celle que vous avez en tête?

"Ce n’est pas évident après que les joueurs aient joué deux matchs avec leurs sélections nationales. Après s’être entraînés deux ou trois semaines ensemble, je pense que ça sera déjà plus facile de comprendre ce que nous voudrons. Le temps dépend toujours de la façon par laquelle le message est transmis par l’entraîneur à ses joueurs, mais nous aurons besoin d’au moins trois semaines."

Que pensez-vous de la grève des joueurs proclamée aujourd’hui par l’AIC (ndlr, Association Italienne des Footballeurs) ?

"C’est une question délicate, car quand quelqu’un veut faire la grève, c’est qu’il y a un problème. Toutefois, je m’attends à ce qu’il y ait une solution de trouvée avant la date prévue pour la grève. Je suis confiant, tout ira bien."

Quel effet cela vous ferait d’entraîner Ricardo Kakà?

"Je ne parle pas d’un joueur qui joue dans une autre équipe. C’est un bon joueur, mais je le répète une nouvelle fois, nous avons une très bonne équipe et nous avons du temps pour travailler jusqu’en janvier et nous verrons où nous en serons."

Vous avez surement lu les scandales qui ont touché certains joueurs anglais. La presse anglo-saxonne ne changera jamais sur ce point de vue là?

"Pour le moment, je suis ici et je me dois de comprendre vos questions. C’est important pour moi de me concentrer sur cela. Je suis toujours un peu le championnat anglais car j’ai beaucoup d’amis là-bas, mais je préfère me concentrer sur cette nouvelle expérience ici."

Rédigé par BiscioneNerazzurro & p-h08