BRANCA SE DEVOILE SUR SKY: "MARCO, QUEL EST TON OBJECTIF ?"

MILAN - Chaque semaine, un joueur de l'Inter est mis en vedette par l'intermédiaire de Skysport via l'émission "Spécial100one", qui est retransmise chaque vendredi à 18h30. Cependant l'invité de cette semaine n'est pas un joueur, mais Marco Branca, le Directeur technique de l'Inter Milan.

Internazionale.Fr, via Le Kid, a l'honneur de vous retranscrire en intégralité et en exclusivité française cet entretien.

Branca, est-ce que le transfert de Ricardo Quaresma à Chelsea vient du fait que ça n'a pas fonctionné pour lui ici à l'Inter ?

"Je crois que ce fût normal, Quaresma était déjà en négociation avec Chelsea cet été et je crois que la seule raison pour laquelle il a été prêté est dûe à une évolution technique - tactique de notre équipe dans laquelle il n'y a que peu d'espaces pour lui et pour Mancini."

"Quaresma était un joueur demandé par beaucoup de clubs cet été, il a voulu venir chez nous, nous l'avons accueilli avec plaisir et nous avons tenté de lui faire une place pour qu'il s'adapte correctement: avec le changement de mode de jeu de l'équipe, les possibilités de progression du garçon n'étaient plus aussi optimales, et par conséquent, en commun accord avec lui, nous avons décidé que pour son propre bien il devait continuer sa croissance dans une équipe qui pourrait l'utiliser d'une manière plus appropriée, pour qu'il se calme et qu'il reprenne la confiance qu'il avait ces dernières années, parce que nous n'oublions pas que c'est un joueur international Portugais qui a toujours bien fait ces dernières années."

L'Inter a confiance dans le fait qu'après son expérience Londonienne Quaresma puisse revenir avec une meilleure assurance, comme ce fût le cas avec Adriano ?

"Le fait d'avoir consenti momentanément au transfert de Quaresma à Chelsea, montre que nous avons confiance dans les qualités du joueur. Nous savons par expérience, et dans mon cas par expérience personnelle que le maillot de l'Inter est plus beau que tous les autres, avec plus de responsabilités et peut-être avec un plus grand poids en raison de notre histoire et de la façon dont la presse parle parfois de nous."

"Cependant, durant ces dernières années, en regard de la maturité de nos joueurs et de la direction de ce qui est devenue notre force: plus on nous attaque, plus les polémiques augmentent, et plus cela créé ce qui est désormais notre force."

Certains ont vu dans le prêt de Quaresma un pass pour le mercato de juin....

"Non, il est à Londres suite à un fort souhait de Chelsea d'avoir le joueur et cela confirme que ça a été techniquement et tactiquement un choix juste de notre part. Avec l'évolution tactique de l'équipe, nous ne voulions pas pénaliser un jeune talent."

"Nous avions seulement le désir de lui donner plus d'espace pour mûrir et l'année prochaine nous déciderons ensemble de ce que nous ferons pour la saison à venir."

Est-ce vrai qu'en novembre tu as rencontré Didier Drogba à Londres ?

"Je me souviens que sur votre chaine j'ai vu un beau film ce jour-là, mais je n'étais pas à cette réunion, il n'y en a jamais eue. Je me souviens que la personne responsable de notre secteur jeune, Peter Ausilio, m'a téléphoné ce jour-là, tout heureux de me dire que beaucoup de ses amis l'appelaient à ce sujet."

Pour clore le dossier Drogba: est-ce que l'ivoirien reste un objectif de l'Inter ?

"Il n'y a pas d'objectif, nous sommes à un stade de la saison où nous ne faisons pas de prévision. Nous savons qu'il y aura très probablement un ou deux renforts pour la prochaine saison, toujours de qualité comme les trois achats réalisés cette année."

"Pour l'année prochaine nous verrons, pour l'instant le club est concentré sur la situation actuelle, nous avons fait en sorte d'arriver où nous sommes et par conséquent nous voulons continuer ainsi et atteindre des résultats importants."

Le milieu de terrain est un rôle clé dans le système de jeu de l'Inter. Patrick Vieira, en juin, aura 33 ans, pensez-vous à son successeur ?

"Il n'y a pas de prototypes du prochain Vieira, la société peut penser à améliorer le secteur seulement s'il y en a la nécessité, parce que l'amélioration d'une équipe peut aussi s'expliquer par le fait de n'acheter personne si nous avons déjà quelqu'un de très bon, pour éviter les allusions de la presse, mais aussi pour le bien du joueur."

Vous avez voulu retenir Mario Balotelli: est-ce que ce choix à porté ses fruits ? Avez-vous noté le souhait du joueur de devenir un joueur de l'Inter ?

"Nous sommes convaincus que oui. Mario a vécu cette période durant laquelle beaucoup de gens l'ont flatté d'un côté, et lui ont peut-être dit d'autres choses d'un autre côté. Nous sommes au courant de son grand talent et aussi du fait qu'un garçon de dix-huit ans peut écouter les flatteries et être distrait dans son travail quotidien."

"Cette situation a été dirigée avec grande conviction par toute notre société et nous sommes convaincus de la réaction positive de Mario parce que c'est un bon garçon qui a la possibilité de montrer que tout ce qui a été dit sur lui est vrai."

Pour ce qui est des renouvellements, on parle de Cruz....

"Je peux dire que pour ceux qui sont ici à l'Inter, il n'y a pas de problèmes sur les renouvellements des contrats: cela suscite une collaboration raisonnable entre les parties mais je n'en ferais pas objet d'une discussion puisque ce sont des contrats de travail qui nécessitent un certain temps pour être discutés et satisfaire les deux parties."

Avoir découvert les qualités de Davide Santon rend moins nécessaire la priorité de retenir un joueur comme Maxwell ?

"Absolument pas, nous sommes absolument satisfaits de Maxwell, il n'y a pas de dévalorisation parce qu'un autre montre sa valeur. Maxwell est un bon joueur, il s'est toujours très bien comporté et quand la société est convaincue de cela, elle fait tout pour retenir le joueur."

"Il y a quelques temps, nous avons renouvelé le contrat de deux joueurs qui avaient souffert de rupture des ligaments parce que nous étions convaincus de leur valeur, et pour Maxwell c'est le même discours."

Si à l'Inter des offres de Manchester City étaient arrivées pour Ibrahimovic, comment vous seriez-vous comportés ?

"De manière plus directe, nous aurions remercié Manchester City de nous confirmer que nous avons le meilleur avant-centre du monde, mais que nous n'avons aucune intention de négocier."

Est-ce vrai que City t'a contacté pour être directeur sportif ?

"Ce n'est pas le cas."

Dans ta carrière, quel est le mercato qui t'a donné le plus de satisfaction ?

"Tous, vous ne faites pas de distinctions. Si je fais ce type de travail c'est parce que je le fais avec beaucoup de plaisir et je suis satisfait de toutes les opérations que j'ai conclues."

"Esteban Cambiasso et Julio César ont coûté zéro par exemple, mais je n'aime pas parler des cas particuliers, nous avons fait de belles opérations et quand nous avons dépensé de l'argent, comme ce fût le cas pour Ibrahimovic, ce fût pour des joueurs qui permettent à l'Inter d'être compétitif dans chaque compétition."

Et la négociation la plus difficile, qui est d'abord partie sur de mauvaises bases mais qui a finie par se réaliser ?

"Quand je pars pour une négociation je suis convaincu de parvenir à mes fins quelles que soient les difficultés, même temporelles, parce que je sais parfaitement ce que je dois faire si je veux atteindre l'objectif."

Le coup manqué ou celui que tu aimerais réaliser ?

"Vous voyez dans le monde du football, en dépit des grandes puissances économiques il y a aussi des valeurs qui tiennent compte de l'histoire et de la volonté des joueurs de changer d'équipe."

Cette référence peut être faite pour Lampard, par exemple....

"Je crois que Lampard a eu envie de venir à l'Inter, mais il a dû aussi prendre en considération beaucoup d'autres choses et pas seulement sportivement."

"Mais cela a été une négociation facile, il devait faire quelque chose, dire certaines chose, mais à ce stade de sa carrière il ne lui a pas été possible, dans sa conscience de joueur, de nous rejoindre."

En tant qu'ancien joueur de football quelles sensations t'ont procuré les derbys que tu as joués ?

"Je n'ai pas eu que des joies, mais il y en a eu - Un derby gagné 1-0 durant lequel j'ai inscris le but - mais je ne me souviens pas de l'année , juste que j'étais très heureux."

En tant que dirigeant, le meilleur derby gagné est le 4-3 ou le 3-2 avec les buts d'Adriano ?

"Il y a aussi celui avec le but de Cambiasso, quand vous gagnez vous avez des mouvements de joie, vous devez être présent et essayer de ne pas trop les laisser apparaitre, cependant lors de matchs de ce genre, avec les émotions que cela procure, c'est clair que tu passes du bon temps et que tu as une grande satisfaction intime."

Adriano: avez-vous peur que ce puisse être une autre récidive ?

"Je crois que la peur se cache derrière chaque jour de travail, il a bien travaillé après les vacances de Noël mais il avait déjà commencé à le faire pendant la pré-saison."

"Autour de l'histoire il y a eu tant de personnes, mais à la fin ce qui compte ce sont les priorités et les convictions. Adriano montre qu'il veut récupérer et redevenir déterminant, parce qu'il l'a déjà été, il n'y a pas si longtemps il était le plus grand avant-centre du monde, il est jeune et à tout le temps pour réussir."

Est-ce que ce pourrait être le bon moment ?

"J'ai la sensation qu'il veut revivre certaines choses et pour un dirigeant, pour une société, c'est une belle sensation."

Adriano est le futur de l'Inter ?

"Je ne parle pas des renouvellements qui sont en discussion actuellement, mais j'ai eu des retards avec certains."

"Notre monde va de parties en parties, la valeur, comme pour tout ceux qui sont à l'Inter, n'a rien à voir avec la discussion, sur ce point nous attendons son souhait, qu'il montre son envie de retrouver ses sensations."

"S'il y a cette envie alors il n'y aura pas de problèmes pour le renouvellement. Le désir, il se le montrera à lui-même et par conséquent à nous."

Quel est l'objectif de Marco Branca ?

"C'est le même que celui de l'Inter, essayer d'arriver au bout sur tous les fronts et gagner le plus possible."

Comment vois-tu l'été prochain ?

"Comme tous les autres: il n'y a jamais une période avec moins de travail, il y en a toujours autant mais je reste en forme."

Comme était votre relation avec Roberto Mancini ?

"Professionnelle, comme avec Mourinho, Zaccheroni, Cuper, tel fût mon rôle au début."

"Je suis très professionnel et dans le professionnalisme tout rentre en compte, la collaboration, la convenance, l'honnêteté intellectuelle."

Rédigé par Le Kid (Inter.it)