Désormais entraîneur des U17 (Lega Pro) de l'Inter Milan, Benoit Cauet livre un petit entretien pour Goal.com assez intéressant où il s'exprime notamment sur les difficultés des jeunes pour s'imposer en A notamment.
Marseille, Caen, Nantes, PSG, Inter Milan, Torino, Côme, Bastia, CSKA Sofia, Sion... Benoit Cauet aura vu du pays pendant sa carrière qui s'est étendue de 1987 à 2006. Sans perdre de temps, le natif de Châtellerault est devenu consultant pour l'Internazionale après avoir raccroché ses crampons. Désormais entraîneur des U17 du club italien, l'ancien milieu de terrain apprend depuis 7 ans, les gammes du métier d'entraîneur avant de se lancer un jour dans le grand bain en reprenant une équipe première. Le Français jette un œil aiguisé sur le système italien qui n'aide pas les jeunes footballeurs à s’épanouir au plus haut niveau.
Comment cela se passe pour vous ?
"Aujourd’hui je suis au niveau des jeunes de l’Inter Milan, depuis sept ans maintenant. L’idée c’est d’aider à développer ces gamins. Je me sens bien dans ce rôle. Cette année je m’occupe de la génération 2000. C’est mon métier à plein temps, j’ai arrêté d’être consultant pour la télévision italienne. Je continue à apprendre à être entraîneur et éducateur à travers les jeunes."
Pourquoi avoir choisi de commencer à entraîner des jeunes ?
"Avant de courir, il faut savoir marcher. Il faut se structurer, se développer, avant d’aller plus haut. J’ai beaucoup joué au football, j’ai gagné des titres, j’ai appris beaucoup de choses, mais il faut aussi savoir s'occuper de la gestion humaine et cela passe par du terrain. Je ne voulais pas sauter les étapes. Je n’ai pas entraîné les tous petits mais j’ai commencé par les U14. J’aime cet aspect du développement d’un jeune joueur. Le fait de pouvoir l’amener tout en haut. Et on ne parle pas ici que de terrain. Il faut aussi éduquer ces jeunes pour qu’ils deviennent des hommes. C’est un métier où il faut être proactif et non pas réactif."
Vous faites ça à l’Inter Milan, une sorte de logique pour vous qui avez été joueur ici de 1997 à 2001...
"Cela fait longtemps que je suis là en effet. Je suis revenu en 2006 après avoir été joueur. J’ai d’abord été consultant pour l’équipe première puis je suis devenu entraîneur des jeunes. C’est un club très important dans ma vie. J’ai vu beaucoup de grands clubs dans ma carrière mais c’est ici que j’arrive à m’épanouir. Le fait d’avoir de nouveaux propriétaires n’a rien changé au club, il y a une continuité dans le fait de vouloir faire confiance à des jeunes joueurs. Nous avons toujours les mêmes personnes au club chez les jeunes et c’est rassurant pour nous. Avec cette base solide, on arrive à faire sortir pas mal de joueurs et on est fier de ça."
Entraîner un jour l’équipe première de l’Inter, ça vous fait rêver ?
Aujourd’hui, je suis au niveau des jeunes, mon objectif c’est d’aider ces joueurs. Après, entraîner une équipe première c’est un autre parcours. Comme tout le monde, on a toujours envie d’aller voir plus haut, donc oui c’est un rêve. Mais je ne suis pas là pour rêver."
On parle beaucoup en ce moment du système de formation en Italie. Pensez-vous qu’il est adapté pour faire éclore de jeunes joueurs ?
"Non, pas du tout, le système va à l'encontre de la valorisation de nos jeunes joueurs. On va avoir un premier changement à partir de la saison prochaine pour tenter de faire bouger les choses, mais ce n’est pas suffisant. Il faudrait qu’on prenne exemple sur ce qu’il se fait en France ou en Espagne. Les jeunes sont confrontés à des adultes en CFA ou CFA2. Cela permet de les juger plus facilement. L’écart est trop important sinon et souvent les entraîneurs ne prennent pas le risque de les faire jouer. On n’aide pas la formation ici. L’évaluation ne peut pas être faites avec des joueurs du même âge, j’ai besoin que mes joueurs se mesurent à des plus grands."
Quel est le défaut pour vos joueurs avec le système actuel ?
"Ils manquent d’expérience. Ils manquent de repère une fois qu’ils intègrent l’équipe première et cela demande donc plus de temps. À 17 ou 18 ans, on a besoin de juger un jeune à un niveau plus haut. Mais je suis confiant sur le fait qu’on y arriver. La saison prochaine, on va commencer à aller dans ce sens."
Par Loic Tanzi pour Goal.com
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