BELGA - Le président indonésien de l’Inter Milan, Erick Thohir, a mis fin au mariage de raison avec son entraîneur Walter Mazzarri, licencié vendredi et probablement remplacé par Roberto Mancini.
Un simple tweet a sonné la fin: "L’Inter annonce que Walter Mazzarri a été relevé de sa charge d’entraîneur de l’équipe première".
Roberto Mancini, libre et déjà sur le banc "nerazzurro" de 2004 à 2008, avec trois titres de champion d’Italie à la clef, devrait le remplacer.
En 16 mois, Mazzarri, 53 ans, n’a atteint qu’un seul des objectifs fixés par Thohir: la qualification pour l’Europa League en fin de saison dernière.
"Je suis content pour Mancini, un très bon entraîneur, très travailleur", a dit l’ex-président de l’Inter, Massimo Moratti, confirmant l’arrivée de son ancien technicien.
"Ils ont choisi Mancini, a tweeté lui aussi l’ex-gardien de l’Inter Walter Zenga, j’étais également candidat, mon rêve était tout proche..."
L’ex et nouvel entraîneur devra commencer très fort, avec le derby contre l’AC Milan, le 23 novembre, après la trêve internationale.
La situation s’était trop dégradée pour Mazzarri. Sur le plan des résultats, son équipe n’est que 9e du Championnat d’Italie et manque de régularité. Depuis son arrivée en 2013, le technicien toscan n’a jamais réussi à remporter trois victoires d’affilée.
Dans le jeu son 3-5-2 fétiche n’a jamais vraiment décollé, et le divorce avec le public était profond. Le speaker du stade San Siro ne prononçait même plus son nom à l’annonce de la composition des équipes, pour lui épargner un concert de sifflets.
En 16 mois, Mazzarri, 53 ans, n’a atteint qu’un seul des objectifs fixés par Thohir: la qualification pour l’Europa League en fin de saison dernière. Il devait atteindre la Ligue des champions cette année.
Arraché à Naples en 2013 par Massimo Moratti, qui a vendu la majorité de ses parts au milliardaire indonésien, Mazzarri n’a jamais trouvé d’atomes crochus avec Thohir.
Malgré les investissements du nouveau patron, l’Inter n’a remporté depuis un an que quatre victoires en trois mois de championnat d’Italie, pour quatre nuls et trois défaites.
Mazzarri n’a pas résisté à l’ultimatum fixé par sa direction pour les deux derniers matches: il n’a obtenu que deux nuls, à Saint-Étienne en Europa League (1-1) et contre le Hellas Vérone en championnat (2-2), dimanche.
Le manque d’autocritique, du moins publique, a également conduit Mazzarri dans l’impasse. Après l’ultime contre-performance contre Vérone, il a expliqué que... la pluie n’avait pas aidé son équipe, rejointe de 2-1 à 2-2.
Depuis plusieurs années il est célèbre en Italie pour ses excuses de mauvais perdant. Des internautes se sont amusés à les répertorier et y ont même dédié une page Facebook.
Mazzarri a souvent répété: "A partir d’aujourd’hui je ne parle plus des arbitres", promesse jamais tenue.
Quasiment après chaque match il souligne les coups de sifflets en défaveur de son équipe, qu’il estime injustifiés. Même lors de la lourde défaite à domicile contre le Cagliari de Zdenek Zeman (4-1), il avait évoqué de peu évidentes erreurs d’arbitrage, alors que son équipe avait reçu une leçon de football.
Quatre jours plus tôt, il s’était disputé à l’antenne avec un chroniqueur après un Inter-Atalanta (2-0) où les décisions arbitrales avaient tourné en sa faveur. "Vous ne voyez que ce que vous voulez voir", avait-il tonné.
Mais Mazzarri se fâche quand on l’appelle "pleureuse" ("piangina", en dialecte milanais).
"C’est une offense incroyable, je ne la digère pas, avait-il tonné. Elle m’est attribuée par des adversaires, il ne m’est jamais arrivé qu’elle provienne de tifosi d’équipes que j’ai entraînées".
"Une fois, après une défaite, je voudrais l’entendre dire que son équipe a perdu parce que les autres ont été plus forts, avait dit son mentor technique, Renzo Ulivieri, patron du syndicat des entraîneurs italiens. Le jour où cela arrivera, je sablerai le champagne!"
Il faudra d’abord que Mazzarri retrouve une équipe.
©DHNET.BE
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