DEJAN STANKOVIC: "ET MAINTENANT JE SUIS LE CHOUCHOU DE QUI?"

MILAN - Voici un interview réalisé par la Gazzetta dello Sport le 21 octobre dernier, dans lequel Stankovic nous fait part de ses sentiments par rapport à la saison passé.

Internazionale.fr a le plaisir de vous offrire l'intégralité de l'Interview du joueur serbe.

Dejan Stankovic: Que contenait le but que vous avez mis à Rome?

"Surtout la souffrance : pour toutes ces laides blessures de la saison passée. Les 1700 problèmes physiques que j'ai eu: presque jamais en forme pour les matchs, je ne réussissais plus à bien faire les choses que je sais faire".

Ceci est un peu de votre faute… Non ?

"Il ne me semblait pas que c’était une blessure aussi grave, peut-être une ou deux semaines, mais je me suis trompé: aujourd'hui je ne rejouerais plus sous la douleur. Et ce jour, à Parme, lors du coupe de sifflet final de l’arbitre, ça ne signifiait pas seulement la fin du championnat, mais aussi la fin d’un calvaire personnel".

"Je me suis toujours senti chez moi à l’Inter, ça me déplaisait d’entrer chez moi sifflé et de me sentir contester. Je voulais être à 100 %, mais j’étais à 50 % ou 60 % par rapport à il y a deux ans : que pouvais-je faire ?"

Et ensuite ?

"Cette histoire du chouchou de Mancini, même ma femme en avait marre figurez-vous. En juin elle me disait : j'espère que tu puisses rester à l'Inter, pour montrer qui tu es même sans Roberto. Nous avions joué ensemble, il avait été mon vice entraîneur et ensuite mon entraîneur : était-ce un délit d’être son ami ? J'ai été le fils de Zaccheroni, le fils de Mancini… Maintenant le fils de Mourinho ?"

Et dire qu'il y a quatre mois, on pensait que Stankovic ne pouvait même pas rentrer dans sa famille...

"Un peu. Le club me rassurait, mais je l’ai pensé. Et à un certain point je me suis dit : s'il doit se passer quelque chose, il se passera quelque chose, vu qu'ils ne me veulent plus."

La Juve vous voulait…

"Ils m'avaient mis dans le même bateau que Mancio et Mihajlovic, déjà vendu : j'étais déjà un ex de l’Inter, donc la Juve m’a vu sur le marché. Ensuite, il y a eu cette histoire de tifosi et ils ont allumé le feu pour rien. C'est aussi parce que…"

Parce que ?

"Parce que le 16 Juillet, premier jour dde la préparation d’avant saison, Mourinho m'a fait un discours très clair : Tu n'es pas un problème, mais une solution en plus, mon pari : je veux te voir redevenir celui que tu étais à la Lazio. Il ne m'a pas dit : je compte sur toi. Il m'a dit : tu es dans mon équipe. Pour moi, c’était suffisant… Je pensais que c'était comme si je partais 22ème sur la grille de départ d'un grand prix de Formule 1 mais enfaite, je partais de la même position que les autres"

La chose qui t’as le plus frappé chez Mourinho ?

"Sans vouloir offenser personne, il est différent des autres. Il sait comment te faire sentir important et, pour lui, il me vient trois adjectifs : perfectionniste, concret, direct. Le blanc est le blanc, le noir est le noir, et il te dit toujours tout en face: si ça te plaît, c'est bien, si ça ne te plaît pas, c'est comme ça. "

Et la position dans laquelle tu joues te convient-elle ?

"J'ai commencé en m'entraînant pour jouer devant la défense, je m’amusais beaucoup et cela m'a aussi servi pour l'équipe nationale. Maintenant je travaille pour comprendre qu'est-ce que veut Mourinho d'un milieu axial côte gauche ou droit, en appuie des attaquants, aide aux ailiers mais aussi aux autres milieux défensifs qu'il ne faut pas laisser seuls".

Et si tu pouvais choisir ?

"Ce serait l’idéal comme ça : nous sommes beaucoup à pouvoir jouer dans différents rôles, l’Inter est en mesure d'adopter des systèmes de jeu différents. L'important est que Mourinho ait de toute façon l'embarras du choix parmi les joueurs toujours à 100 %, même si on joue le mercredi et le dimanche. Depuis peu, on a un effectif comme celui-là".

Et jamais vu un Ibrahimovic comme celui de cette saison…

"Du jamais vu : peut-être à l’entame de la saison lors de sa première année. S'il est bien physiquement, il n’a pas d’égal".

Et pour le Milan? Y-en a t'il?

"A en regarder le classement, ce sont eux nos vrais rivaux: Juve et Rome sont un peu en crise, le Milan s'améliore. Mais le voyage est encore long. Et comme Mourihno l’a dit : ce qui s'est passé hier est déjà dans les archives. Il a également dit que le match contre l'Anorthosis est le plus important de la saison".

Par Krif ( Gazzetta.it )