MILAN - Chaque semaine, un joueur de l'Inter est mis en vedette par l'intermédiaire de Skysport via l'émission "Spécial100one", qui est retransmise chaque vendredi à 18h30. L'invité de cette semaine est Esteban Cambiasso et Internazionale.Fr, via Le Kid, a l'honneur de vous retranscrire en intégralité et en exclusivité française cet entretien.
Cambiasso: comment s'est passée la première nuit avac ton bébé à la maison ?
"A merveille, avec beaucoup de joie et d'émotions. (ndlr: il sourit) Cependant le travail le plus dur est pour ma femme en ce moment...".
Ta femme Claudia va maintenant se concentrer sur le nouveau membre de la famille...
"Je connais ma femme et je crois qu'avec l'arrivée de notre enfant, elle réussira à ne plus penser à mes problèmes et mes soucis: pour moi c'est impossible de ne pas y penser, mais maintenant ma fille sera la priorité."
Pourquoi avoir choisi Victoria comme prénom ?
"Nous avons cherché un nom qui aurait la même consonance en Italie et en Argentine. (ndlr: il sourit). Ici, par exemple, depuis 15 ans ils ne parviennent pas à prononcer le nom de Zanetti, Javier, correctement."
Pour un grand professionnel comme toi, donner son maximum n'est pas suffisant pour gagner en Champions League comme on a pu le voir mercredi, n'est-ce pas ?
"On essaie de faire le maximum à chaque match. Pour nous le premier objectif était la qualification et cela a été atteint. Contre le Panathinaikos nous n'avons pas réussi à faire tout ce que nous voulions. Les grecs ont joué avec valeur pour obtenir le résultat de l'autre soir. Ils avaient l'esprit clair dans le jeu et ont joué intelligemment."
Mais c'est un grand avantage de terminer premier de son groupe en Champions League ?
"Je ne crois pas. Les dernières années nous avons terminé en tête et en seconde place, tout dépend alors de l'équipe que l'on rencontre et de son état de forme à ce moment là. Tu peux être au sommet lors des poules et être moins bien en février, nous verrons ce qu'il en sera à cette période en fonction de notre adversaire."
Est-ce qu'il y a une compétition que tu préfères gagner cette saison? Par exemple la Ligue des Champions pour montrer quelque chose de plus par rapport à ce que vous avez déjà fait...
"Si nous faisons bien nous pouvons tout gagner, mais nous savons qu'il n'y a pas une autre façon de faire que de jouer chaque match. Je connais bien l'Italie, c'est comme l'Argentine dans ce sens: si tu n'as pas une bonne formation et si tu ne fais pas de ton mieux à chaque match, tu ne réussiras jamais à gagner. Il y a d'autres équipes qui ont un bon effectif, cependant un seul club gagne à la fin. Nous ne jouons pas pour prouver quelque chose, nous jouons pour faire bien et pour donner des satisfactions à nos tifosi et au président qui met beaucoup du sien. Jouer pour prouver quelque chose est une des erreurs les plus banales qu'une équipe puisse faire. Nous partons avec la volonté de tout gagner: nous avons commencé avec la Supercoppa, puis nous en sommes au championnat, la Ligue des Champions et la Coppa. Nous voulons gagner tous les matchs, mais il peut arriver un soir que l'on y parvienne pas."
Cette année le championnat est plus équilibré que les précédents...
"Certaines équipes ont fait des investissements importants. La Juventus a, par exemple, une ossature de base qui était celle qui a remonté l'équipe de Serie B. Dire que l'année dernière la Juventus a fait un résultat moyen ce n'est pas vrai, elle a fait ce qu'elle pouvait avec son potentiel.
Peut-être auraient-ils pu arriver en seconde position, mais ils se sont mis le frein de se convaincre qu'ils ne pourraient pas aller plus haut. Le Milan a aussi fait des investissements et ils voudront combattre jusqu'à la fin pour faire mieux que les dernières années. La surprise a été la Roma qui a mal débuté.
De quelque manière que ce soit, nos victoires ces dernières années ont été très belles, conserver notre titre a été incroyable. Ce n'est jamais facile de gagner tant de matchs d'affilés comme nous l'avons fait."
Quel est la force de cette Inter ?
"La mentalité, parce qu'elle ne s'est pas construite en un jour, cela prend du temps. La soirée de mercredi par exemple, il y a quelques années nous aurions été satisfaits d'être qualifiés, maintenant non car nous avons avant tout conscience d'avoir perdu le match."
Quel est le pourcentage d'impact d'un entraîneur dans une équipe de football ?
"Donner un pourcentage est impossible. Pour moi l'entraîneur peut changer quelque chose à la mi-temps et faire trois changements, mais il ne peut pas, comme dans le basket-ball, demander un temps mort et changer la stratégie. Le travail de l'entraîneur se voit dans la semaine et lors des sélections, moins dans le jeu. Même s'il réussit à changer la rencontre avec une substitution."
Est-ce que c'est vrai que Mourinho est très bon pour déresponsabiliser les joueurs du football ?
"Déresponsabiliser les joueurs du football est impossible parce que ceux qui entrent sur le terrain c'est nous. Nous devons écouter les consignes de l'entraîneur. Dans les victoires comme dans les défaites, il y a notre responsabilité et celle de Mourinho."
Qu'est-ce qui vous a le plus frappé chez Mourinho ?
"En premier lieu, qu'il se soit présenté à l'Inter lors de sa première conférence de presse entièrement en italien. Il aurait été plus facile pour lui de parler en anglais ou en portugais, mais il a choisi de parler italien car il avait déjà commencer à travailler de son côté."
Quand l'Inter a prit Mourinho, est-ce que tu as songé que ton rôle sur le terrain allait être quelque peu différent et que tu aurais peut-être moins d'occasions de but ?
"A ce moment, je n'ai pas pensé ce qui allait devenir de mon poste: les dernières années j'ai évolué dans des positions différentes, la chose la plus importante est la capacité à s'adapter et devenir utile à l'équipe. Marquer n'est pas le plus important, ce qui compte c'est le scudetto sur la poitrine."
Quel est de Zlatan Ibrahimovic ou de Zidane, le joueur le plus important avec lequel vous avez joué ?
"Pour moi Zidane est incomparable. Au delà du fait que j'ai eu la possibilité de jouer aussi avec Messi en équipe nationale. Zidane était ce genre de joueur capable de tout faire, quand tu pensais qu'il allait sûrement faire quelque chose, il l'avait déjà fait. Zidane avait tout."
Ibra est un grand attaquant, quel est son classement personnel ?
"C'est difficile de dire un chiffre, sûrement parmis les plus forts."
Tu penses au Ballon d'Or ?
"Le Ballon d'Or, pour un joueur qui évolue derrière les avants c'est un miracle. Vous avez vu ce qui est arrivé au mondial en Allemagne, l'Italie qui n'a pas eu de buteur marquant 5-6 buts, le trophé a été donné au capitaine... Mais quand je vois que Raul ou Maldini ne l'ont pas gagné, deux phénomènes, penser que je puisse l'avoir ne sert à rien."
Est-ce que c'est bon pour un argentin de battre des argentins qui jouent à Naples ?
"C'est bon de voir que les autres dimanches ils jouent bien. Une fois que notre match avec eux se termine, que nous soyons de Naples ou de Gênes, nous redevenons amis. Dans ce sens le match de dimanche est égal aux autres."
Que penses-tu de Lavezzi ?
"C'est un très bon joueur, il faudra le tenir à l'oeil. Il est difficile à marquer. Il faut être prudent avec lui parce qu'il est rapide balle au pied."
Est-ce qu'il réussira à convaincre Maradona de l'appeler pour faire partie du groupe qui participera au Mondial de 2010?
"La seule façon d'appartenir à l'équipe nationale est de faire de grosses prestations en club. Pour ma part, la seule recette que j'ai est de faire de mon mieux à l'Inter."
Rédigé par Le Kid (Inter.it)
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