EXCLU. SNEIJDER: "JE N'AI JAMAIS ÉTÉ AUSSI BIEN QU'À MILAN"

NORDWIJK - Veni, vidi, vici. Comment pourrait-on mieux décrire la récente aventure nerazzurra de Wesley Sneijder? Le joyau hollandais a accordé une interview exclusive à la Gazzetta Dello Sport version papier dans son édition du 13 novembre. Sa vie à Milan, son intégration dans l'équipe, sa très bonne relation avec José Mourinho: vous allez tout savoir.

Internazionale.fr a le plaisir de vous offrir l'intégralité des déclarations du numéro dix hollandais.

La grandeur est le signe du succès. Il n'y a peut-être que Van Persie qui peut rivaliser avec le joyau hollandais de l'Inter. Wesley sourit et rigole beaucoup, il n'arrête pas de raconter combien Mourinho et l'Inter sont spéciaux, et il semble qu'il apprécie vraiment tout à Milan, même les médias qui font peur à beaucoup. Tout le monde dit que, à peine arrivés en Italie, les joueurs hollandais n'aiment pas les interviews depuis que Bergkamp a eu quelques problèmes et quelques déclarations perdues dans la traduction. Mais Wesley n'en a rien à faire. Actuellement, il ne parle pas un mot d'italien comme il le balbutie lui même dans une sorte d'italien étrange. Mais il n'en a pas énormément besoin, car il s'est adapté en un temps record à l'équipe, au jeu, à la ville, à la Serie A, mais surtout à la vision de Mourinho.

En Italie, beaucoup disent que l'Inter dépend de Sneijder.

"Ah oui? Je ne le savais pas".

Ça vous met de la pression?

"Pas du tout. Nous sommes en train de gagner et tout va très bien. Pourquoi je devrais ressentir de la pression?"

Van Basten connaît vos qualités, mais il est tout de même surpris de la vitesse avec laquelle vous êtes entré dans le cœur de l'Inter. Vous attendiez-vous à devenir un homme-clé en si peu de temps?

"Honnêtement, je ne sais pas si je suis l'homme-clé de l'Inter et je ne pense pas qu'une équipe doive dépendre d'une seule personne: ce n'est pas la bonne manière de construire les succès. Ça ne peut pas se produire à l'Inter, qui a beaucoup de joueurs de qualité. L'Inter n'est pas un ensemble d'individus: c'est un super groupe".

Un groupe fondé par Mourinho, je serais tenté de dire. Est-ce vrai que vous avez un feeling spécial avec votre entraîneur?

"Oui, et je pense que le secret est là: si j'ai réussi à comprendre l'Inter très vite, c'est grâce à lui".

Pourquoi la relation est-elle si spéciale?

"Car nous aurions pu être la même personne. Nous pensons de la même manière, nous nous comportons de la même manière. La façon qu'il a de voir le match, sa façon de fêter lorsque nous marquons, je fais pareil: Mourinho est une personne qui réagit aux émotions, qui sait transmettre la passion. Ça pourrait être mon père. Je dirais même que dans le foot, c'est une sorte de père pour moi".

C'est donc un amalgame parfait. La question Scudetto est réglée?

"Non. Nous avons une bonne marge d'avance, mais il y a encore les confrontations directes et beaucoup de matchs à jouer. Il y a la Juve et il y a le Milan".

Savez-vous que Inter-Juve est appelé Derby d'Italie? Sentez-vous la rivalité comme vous sentiez celle entre Barcelone et Madrid?

"Je ne saurais pas le dire, je n'ai pas encore joué la Juve en championnat. J'ai joué le derby de Milan et l'atmosphère était fantastique, mais à propos des matchs contre la Juve, je sais très peu de choses. A part que nous avons 5 points d'avance".

Diego vous plaît-il?

"C'est un joueur de qualité, il crée et marque beaucoup de buts. Un joueur dangereux. Mais je le répète, il n'y a pas seulement la Juve. Le Milan fait de mieux en mieux semaine après semaine et j'espère que mon ami Huntelaar ira aussi mieux. Ça me fait de la peine de le voir sur le banc: Klaas-Jan est un grand attaquant, s'il ne joue pas c'est un problème pour l'équipe nationale".

Vous rencontrez l'Italie, la dernière fois à l'Euro 2008 vous vous êtes baladé, par contre en 2005 en amical ce sont eux qui se sont promenés.

"Je suis curieux de savoir de quelle Italie il s'agît. Je ne l'ai plus vu jouer depuis que nous l'avons battu en Suisse (3-0 à l'Euro). C'est une des favorites pour le mondial, mais nous sommes aussi dans les favoris. Je ne met pas de limites".

C'est un moment en or pour vous?

"Oui. J'aime tout en Italie et je joue à ma place préférée. Je n'ai jamais été aussi bien qu'à Milan, je n'ai jamais eu de telles sensations".

Qu'est-ce qui vous manque de Madrid?

"Rien. Je n'ai jamais regretté Madrid. L'Inter est plus qu'un club, plus qu'une équipe, les gens sont amicaux et ça t'aide aussi à résoudre les petits problèmes".

Mais la vie, la ville, le Bernabeu...

"Regarde, à Milan tout est beau, mieux qu'à ce que je m'attendais. Et quand je dis tout, je veux dire vraiment tout: les coéquipiers, les adversaires, l'atmosphère. Et la ville qui me plaît beaucoup".

Donc la Serie A n'est pas un déclin comme le dit beaucoup de monde.

"Non... J'aime jouer en Italie. Chaque adversaire est difficile à jouer, et c'est stimulant".

Le coéquipier avec lequel vous vous entendez le plus?

"Je m'entends avec tout le monde, même sans parler italien. Chivu est mon traducteur, Stankovic aussi certaines fois, mais Chivu est mon traducteur numéro un".

Pouvons-nous vous demander ce que vous pensez de Balotelli?

"Pourquoi?"

Car il est critiqué pour son comportement et en général les hollandais tiennent au Fair-Play.

"C'est un jeune timide et sur le terrain il réagit un peu trop. Nous savons que quand il joue il est, comment dire, un peu fou. Mais il a un talent énorme. Balotelli est une ressource pour le football italien, pas seulement pour l'Inter".

Sneijder, vous disiez que vous ne mettiez pas de limite à l'aventure des Pays-Bas pour la Coupe du Monde. J'imagine avec l'Inter qui est en tête au classement...

"En championnat nous sommes bien et je sais combien la Champions League est importante pour le club, donc... Champions League, Scudetto, Coupe du Monde: si je gagne tout, j'arrête de jouer. Je prends un an de vacances aux Bahamas. Mais ensuite je reviens hein!".

Rédigé par Didju222 & Doun (Gazzetta Dello Sport du 13.11.2009)