Inter-Lazio aurait pu et aurait dû être un match déjà archivé, avec une nouvelle défaite au compteur de Luciano Spalletti. Mais le comportement du natif de Certaldo, en après-match, n’a pas plus. Outre Mauro Icardi, des piques ont bien été placées à l’encontre de la Direction.
Répercussions suite aux déclarations de Spalletti
"Vu comment il s’est comporté, Icardi se devait d'être écarté, c’est donc une décision juste que de voir les autres sur le terrain. Contre la Lazio, il aurait été capable de tenir une mi-temps, mais il était normal de l'écarter. Devoir passer par une médiation pour convaincre un joueur de l’Inter de porter le maillot de sa propre équipe est quelque chose d’humiliant pour tous les tifosi Nerazzurri."
Cette déclaration Spallettienne n’a pas plus au Club.
Pourtant, nombreux sont ceux à donner raison à Spalletti pour ce point de vue, en commençant par l’ancien Capitaine de l’Inter Beppe Bergomi qui s'est livré à Sky Sport :
"L’Inter n’a pas fait un mauvais match, elle a su se créer des occasions, mais on ressentait ce manque d’attaquant. Je n’ai pas vu, plus que d’autre cette présence d'un joueur imprévisible : Il y a eu tant de phases de jeu arrêtées, mais le manque de qualité a fait que la Lazio n’en a pas été impactée. Les Biancocelesti se sont bien défendus. Pour l’Inter, le seul qui aurait pu inscrire un but se nomme Vecino."
"Pour moi, Spalletti a raison dans son discours sur Icardi. Faut-il avoir besoin d’un avocat pour endosser le maillot ? La chose la plus importante dans un club est l’estime : Si les joueurs n’assimilent pas cela, nous n’irons nulle part. Il peut aussi y avoir des Capitaines sans brassard. A mon époque, Walter Zenga était Capitaine, Riccardo Ferri aussi… S'il lui a été retiré, c'est qu'il y a une raison."
Dans le clan opposé, on retrouve le Club qui n’a pas bien pris cette sortie par rapport au fait que le travail de médiation était long et complexe, non seulement pour Beppe Marotta mais également pour le Président Steven Zhang et l’ancien Président Massimo Moratti, qui ont tout fait pour atténuer les divergences.
Un avenir compromis
S’il est vrai que dans ce cas spécifique, Spalletti a raison, il faut également souligner que ces paroles ont été d’une intensité synonyme de critiques vis-à-vis de la haute Direction du Club, mais également du joueur. Marotta s’était pourtant aligné sur le discours de l’entraineur pour le conforter dans le choix de la non-convocation sur Sky Sport, en avant-match :
"J’estime énormément Nicoletti pour son grand professionnalisme, mais on ne peut prétendre qu’un avocat ait connaissance avant tous des noms des convoqués, c’est du Fantacalcio, voici ma réponse."
Quand allons-nous nous en sortir ?
"Nous sommes déjà sorti de cette situation, l’insertion d’Icardi sera graduelle. Il faut revenir sur un terrain difficile, c’est un rôle difficile qu’occupe Spalletti, et il faut reconnaître à l’entraineur son droit de choisir ses collaborateurs et les joueurs à aligner sur le terrain ou à les convoquer."
"L’obligation est de tenir élevées les valeurs du Club, que le Leadership de la Société soit représenté et sous ce point de vue, je n’ai rien à dire à Spalletti qui a agi de la meilleur des façons, en mettant en exergue le patrimoine technique du club. Il a agit pour le bien de l’Inter."
A présent Marotta ne peut pas ne pas être préoccupé des répercussions découlant des déclarations de Spalletti. Il est donc logique de penser que le futur de l’attaquant, mais également de l’entraîneur, sera loin de Milan. A la fin juin, ils devront partir ensembles, et avec eux, une bonne partie de l’Inter actuelle : Antonio Conte reste l’objectif numéro un, mais si l’Inter ne parvient pas à le convaincre, elle virera donc sur un autre entraineur, mais également un autre attaquant.
Message d’amour aux Tifosi ?
Tout semblait rentrer dans l’ordre, la gestion du Cas Icardi semblait être gérée avec son retour dans le groupe mais ce n’était pas sans compter sur un concept qui a fait en sorte que l’Inter n’a pas su profiter des faux-pas du Milan et de la Roma, à 9 journées de la fin de la saisons. Ce faux-pas est la non-convocation de Mauro Icardi par Luciano Spalletti. Encore une fois, l’entraineur est parvenu à capturer l’attention en après-match, en parlant d’une façon franche, clair, une déclaration qu’il n’avait jamais réalisé par le passé : Sans masque et sans filtre, il a vidé son sac avec lucidité.
Pour lui, c’est simple, la situation connue avec Icardi ne donne aucun droit à l’argentin, même pas celui de lever le petit doigt. Pour Spalletti, l’Inter passe avant tout : Le vestiaire est sacré et personne n’est autorisé à violer les règles mises en place. On retrouve cela dans l’ADN de chaque équipe qui veut faire respecter son blason historique, un blason qui est l’hérité de périodes bien plus glorieuses.
Cette cohérence de Spalletti consolide les objectifs du groupe qui évite de voir des objectifs individuels primer sur le collectif, cela va bien plus loin que trois points en jeu dans un match, même s’il s’agit d’un moment très délicat de la saison. En effet, la finalité de cette situation délicate est qu’au final, il y aura la projection d’un changement de mentalité important dans la durée. Ce qu’il s’est produit ici va bien plus loin que de simple rumeur, raison pour laquelle l’adjectif Humiliant a été cité pour résumer la médiation entre la Direction du Corso Vittorio Emanuele et Mauro Icardi.
Spalletti a également réagit en prenant position par rapport au club, reste à présent à savoir comment sa déclaration sera analysée dans les hautes sphères, lui qui, en début de rencontre se voyait conforter par Marotta. Avec son franc-parlé, Luciano Spalletti a encore démontré qu’il défendait en premier lieu l’Interiste, en étant totalement révolté pour le bien de la cause, vu que l’attachement au maillot était passé au second plan et que des paramètres légaux venaient d’être opérés dans une bonne partie de cette gestion.
Il n’est pas surprenant de voir une telle déclaration, un tel message d’affection adressé aux tifosi, lui qui sait que sa permanence à l’Inter prendra fin au premier juin. Vis-à-vis de ces derniers, Spalletti a voulu de la sorte exprimer son attachement, lui qui aura connu bon nombre de préjudices depuis son arrivée à l’Inter.
Un ami qui vous veut du bien
Aurelio Andreazzoli, actuel entraîneur d’Empoli, a travaillé avec Luciano Spalletti dans le passé, voici son avis sur le natif de Certaldo :
"J’ai commencé à travailler avec Spalletti à Udine, deux ans avant son départ à la Roma. Aller voir ce qu’il se passe ailleurs ne me plait pas, mais je veux donner un jugement externe. Je sais comment il fonctionne de l’intérieur, ce que l'on voit ne représente pas exactement la nature des problèmes derrière l’équipe. Un entraîneur doit principalement faire face à l’équipe, il doit faire face au monde extérieur, mais surtout il doit rendre des comptes aux joueurs. Dans un vestiaire, il existe des dynamiques et l’entraineur connait parfaitement la nature de certaines problématiques."
"S’il a pris certaines décisions, il ne l’a pas fait parce qu’il est masochiste, mais bel et bien pour l’intérêt de l’équipe, même si de l’extérieur, on peut trouver cela "lourd". Au final, on peut se voiler la face, mais la gestion regarde uniquement l’entraîneur, encore plus s’il s’agit d’un vestiaire important où les contacts avec les athlètes ne suffisent pas toujours, car, il y a aussi des intérêts personnels du Club en lui-même".
L’Élu
Pour Mario Sconcerti, Antonio Conte sera le nouvel entraîneur de l’Inter. Repris dans le Corriere Della Sera, voici son analyse sur les démarches à venir à l’Inter pour l’été :
"Nous parlons spécifiquement d’une méthode pour reconstruire l’Inter, et y penser rend le tout difficile. Je vous donne un exemple : Nainggolan est dehors, Icardi est perdu entre rester ou partir. Si Conte arrive, le premier joueur qu’il va exiger sera Nainggolan, le second Icardi. "
"Cela va justement conditionner les comportements de ceux qui gèrent réellement la Casa Inter. Nous sommes en avril, le Championnat se termine en mai : L’Inter connait déjà forcément l’identité de l’entraineur qui sera présent en juillet, tout comme l’équipe qui doit, en substance en avoir pris connaissance."
"Je pense que la période la plus compliquée reste la façon dont gérer la résistance actuelle, non sans développements. Les opinions des personnes importantes ne sont pas à contester. Le cas Icardi est un exemple : A qui plait-il ? A l’ancien entraîneur ou au nouveau ?"
Le saviez-vous ?
Lionnel Messi a également taclé dans la presse l’argentin de l’Inter :
"Je n’ai jamais compris ses déclarations. Personne n’a jamais été maltraité en Sélection. Je ne comprends pas à quoi il y faisait référence. Je pense avoir joué avec Icardi deux matchs, et lors de ceux-ci, je n’ai rien vu qui pouvait laisser croire que le groupe était biaisé. Chacun fait son propre groupe et si tu ne t’en rapproches pas, cela ne veut pas dire que tout est mauvais. Quand tu intègres un groupe, il y a des personnes plus grandes ou plus jeunes, je suis passé par là, mais cela ne veut pas dire que tu y es maltraité."
Wanda Nara réagi à la déclaration de Spalletti
"Tout dépend de l’entraineur. Vu de l’intérieur, la situation est différente, Mauro ne s’est pas exprimé, il s’attendait à jouer. Ce soir, il avait une caméra pointé sur lui. Si on l’aurait vu se morfondre, comme d’autres fois, la situation aurait perduré. Mauro tient beaucoup à ses équipiers, et il n’a pas à le dire publiquement. Regardez ces derniers jours, à la fête surprise de l’épouse de Gagliardini. Ils sont en attente de leur premier enfant et tout le monte était quasi là."
Les déclarations de Spalletti ?
'Un joueur de la trempe de Mauro est habitué à entendre beaucoup de choses en interne, il reste focalisé et concentré, il ne pense pas à polémiquer, il veut seulement marquer et aider l’Inter."
Si je rechanterai 'Nerazzurri nel cuore' ?
"Évidemment que oui."
S’il pourrait être convoqué pour le Genoa ?
"Objectivement…"
Sur la relation avec les Tifosi ?
"Je m’attends pour son retour, à de l’affection de la part des Tifosi, ils sont comme une grande famille. C’est quelque chose qui nous a manqué à moi et à Mauro"
Les déclarations de Batistuta ?
NDLR : Ce dernier a récemment déclaré qu’il ne mêlait pas son épouse au monde du football, mais qu’il demandait régulièrement des salaires à l’époque. Vu l’état de ses genoux, il considérait également que ce n’était peut-être pas une si bonne idée de rejoindre l’Inter avec la Roma à ce moment-là de sa carrière.
"C’est un athlète et une personne à qui on souhaite le meilleur en Argentine. Mauro, enfant, disait vouloir devenir comme lui."
Sur la thématique du Meazza
"Si possible, je choisirais de ne pas le démolir. C’est la première chose que je vois à chaque réveil."
Réponse de la Curva Nord
Wanda Nara espérait à un retour affectueux de Maurito sur le terrain...C'était sans compter sur la Curva Nord qui a démoli le joueur. Un traitement que même Mario Balotelli n'a pas connu: "Icardi, va t'en, tu n'es plus de l'Inter pour nous..."
®Antony Gilles - Internazionale.fr
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