INTER CHANNEL : 90 MINUTES AVEC CAMBIASSO...

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APPIANO GENTILE - En exclusivité sur la chaîne thématique du club "Inter Channel", une émission a été dédiée à Esteban Cambiasso, protagoniste de nombreux succès Nerazzurri et auteur du but qui a qualifié l’équipe ce mercredi contre Twente. Le milieu de terrain argentin est fondamental pour l’Inter et est connu pour sa sage réflexion footballistique. Il s’est confié devant les caméras de la chaîne.

Internazionale.fr vous propose de découvrir les propos du milieu de terrain argentin:

Cambiasso, commençons d’abord par des félicitations: il y’en a eu des milliers en seulement quelques heures...

"Merci, mais j’ai seulement fait ce que je devais faire. Sincèrement, ce résultat nous donne beaucoup de sérénité et de confiance en vue des prochains matchs et des autres objectifs que nous avons en ligne de mire et qui seront très importants pour nous."

Il suffisait d’un bon ballon et d’un bon rebond: le football est aussi fait de ces petits détails...

"Nous nous sommes créés beaucoup d’occasions ces derniers temps et pas seulement hier soir, mais elles ne fonctionnaient pas. Toutefois, ce genre de situation favorable peut arriver pour sortir d’un moment malchanceux et au final, on arrive à trouver le but auquel tu ne t’attends pas forcément."

Un tifoso salue le futur capitaine depuis Palermo...

"J’ai toujours dit que je m’arrêterai avant Javier..."

Nous verrons. En attendant, notre ami de Palermo souligne le fait que ça vous faisait rire quand vous entendiez parler de Cambiasso à Manchester United: êtes-vous convaincu que non seulement vous finirez votre carrière à l’Inter, mais aussi que vous resterez pour toujours dans ce club?

"J’espère finir ma carrière à l’Inter, c’était mon choix il y a quelques années et j’en suis très content. Il faut comprendre pourquoi ils voulaient me recruter (ndlr, il sourit), j’ai toujours dit qu’il ne fallait pas seulement croire que l’on pouvait uniquement donner un coup de main ou être utile, mais il faut rester à l’Inter si l’on se sent réellement utile."

Revenons à la dernière saison: y’a-t-il eu un moment particulier au cours duquel vous aviez compris que vous alliez gagner la Ligue des Champions? D’ailleurs, beaucoup de personnes veulent que Milito garde le moral et qu’il marque un but décisif au Mondial des Clubs.

"J’ai compris que nous allions gagner la Ligue des Champions juste après que Milito ait marqué le deuxième but à Madrid... je suis une personne très prudente... Dans une analyse plus globale, je pourrais ajouter que c’est surement le match retour à Barcelone qui nous a donné des ailes et que tous les intéristes, ou même toutes les personnes qui vivent avec le football et les italiens, ont compris que la finale ne pouvait pas nous échapper. Ce match contre le Barça nous a donné beaucoup de force et d’énergie."

Nous pensions que Cambiasso allait dire Chelsea-Inter...

"A ce moment là, il y avait encore les demis à jouer et certains pensaient avoir des doutes sur nous, d’autant plus que nous devions jouer le match retour à Barcelone, ce qui n’est jamais une situation favorable pour n’importe quelle équipe. C’est pour cela que la conviction que nous allions réussir notre pari s’est confirmée après le match au Camp Nou."

Filippo Corvi veut souhaiter un joyeux anniversaire à votre fille et à votre épouse pour leurs anniversaires respectifs et vous faire des compliments pour votre intelligence tactique qui tient l’équipe unie. Et puis, vu que l’on parle avec un sud-américain, il vous demande de faire comprendre à toute l’équipe l’importance du Mondial des Clubs.

"En réalité, il me complimente sur un travail plutôt facile à faire, car l’équipe n’a pas besoin d’être unie, elle l’est déjà. Nous sommes conscients que l’objectif du Mondial des Clubs est important pour nous tous, mais c’est aussi vrai que pour un européen, la Ligue des Champions est très certainement l’objectif le plus primordial, alors que d’autre part, il est vrai que pour nous, sud-américains, l’ancienne Coupe Intercontinentale a beaucoup de tradition."

Vous sentez-vous comme un entraîneur sur le terrain?

"Je pense que c’est surtout un discours par rapport à ma position. Il y a beaucoup de communication au milieu du terrain, aussi bien avec les coéquipiers qu’avec le banc, vu que c’est plus facile de se faire entendre par un autre joueur ou par l’entraîneur, sans pour autant hurler comme un fou comme doivent le faire les gardiens ou les défenseurs centraux."

Selon Cambiasso, l’équipe aura-t-elle la force physique et mentale pour être un protagoniste en tant que poursuivante et non pas comme leader dans ce championnat?

"Tout d’abord, il faut comprendre combien de temps cette situation va durer au classement. Ce n’est pas dit que nous devrons toujours poursuivre nos adversaires. Il y a quelques points de différence, mais nous sommes confiants: le championnat est long, et c’est un défi en plus pour nous aussi d’arriver de derrière et de grappiller des places."

Ce sera plus difficile?

"Si tout va comme prévu, nous serons contraints de suivre nos adversaires pour un bout de temps, car contrairement à eux, nous jouerons deux matchs en moins en décembre, nous avons un autre objectif à obtenir: le Mondial des Clubs."

Emanuele de l’Inter Club Taranto, vous complimente pour avoir pu supporter ces journées difficiles, malgré les agressions et les critiques.

"Cela peut arriver dans ce milieu. Nous devons nous défendre, mais pas nous surprendre. Nous savons ce que nous sommes, nous connaissons nos forces. De plus, nous savons également quels sont les points faibles sur lesquels les adversaires vont nous attaquer en profitant des mauvais résultats de nos dernières semaines. Tant que nous sommes forts, nous ne risquons rien. Je salue spécialement Emanuele et ses amis car ce sont les plus fidèles."

Un ami de Napoli demande si Cambiasso sera présent au rassemblement des clubs en Campania.

"Nous devons demander cela à Fausto Sala du Centre de Coordination, c’est lui qui organise tout. Cela dit, nous devons en premier lieu penser à gagner à Naples, vu que ça fait un peu de temps que nous n’avons plus remporté de matchs là-bas."

Lorsque vous marquez un but, réussissez-vous à observer les expressions des supporters dans les tribunes?

"C’est plus facile de les observer quand c’est un coéquipier qui marque. Quand on marque nous-mêmes, c’est un moment où l’on ne peut pas faire attention à ces choses."

Après le but d’hier soir, Michael s’est souvenu de votre but de la saison passée contre Chelsea, qui y ressemblait.

"Oui, il y a quelques similitudes. J’ai peut-être moins exulté que contre Chelsea vu qu’à ce moment-là nous venions tout juste d’encaisser le but de l’égalisation et beaucoup de gens avaient pu avoir de mauvais pressentiments à cause des nombreuses Ligues des Champions dans lesquelles nous n’arrivions pas à faire de bons résultats. C’était donc une libération pour tout le monde, pas seulement pour moi, mais aussi pour nos supporters. Hier aussi c’était important pour eux."

Domenico insiste sur le fait que vous êtes le meilleur milieu de terrain en activité. Il demande comment pouvez-vous expliquer que le président ait dit après Inter-Milan que l’équipe ne s’était pas donnée à fond pour l’emporter alors que Javier Zanetti a déclaré après Chievo-Inter que l’équipe se donne toujours au maximum dans chaque rencontre?

"On peut d’abord penser qu’il s’agit de deux déclarations différentes, et d’ailleurs il n’y a aucune relation directe entre les deux. Javier parlait d’engagement sur le terrain, alors que le président a déclaré que nous n’avions pas bien joué d’un point de vue footballistique. Un footballeur peut se donner à fond mais les choses ne marchent pas forcément et c’est ce qu’a surement vu le président. En revanche, Pupi a fait un commentaire sur l’envie de réussir. On veut toujours bien faire et on n’y arrive pas, peut-être est-ce à cause des blessures, mais notre équipe n’a jamais voulu trouver d’excuse. Ce n’est pas une caractéristique de notre groupe. Et, si l’on met à part les blessés, il y aussi d’autres joueurs qui jouent et qui ne sont pas à cent pour cent. Nous savons bien que nous pouvons avoir des difficultés, mais si les jambes ne suivent pas, le coeur doit être présent."

As-tu compris pourquoi tu t’es blessé avec l’équipe nationale?

"J’avais disputé sept matchs d’affilée avec l’Inter lors desquels j’ai à chaque fois joué pendant 90 minutes, et ce tous les trois jours. Ensuite, j’ai dû faire ce voyage au Japon et le fait de devoir jouer un match trois jours après avec le décalage horaire n’est pas forcément évident à gérer. Ce sont des choses qui peuvent arriver, on ne peut pas se demander à chaque blessure s’il y a une explication scientifique à cela. Il faut aussi penser que tout cela peut être lié à la fatigue ou à un mauvais geste."

Tonino joue en CFA et est très ému à chaque fois qu’il marque. Il est curieux de savoir ce que vous ressentez lorsque vous marquez un but décisif comme celui d’hier soir?

"Quand on fait les choses avec passion, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de différences avec les sensations que l’on peut vivre dans d’autres moments. Quand on fait fait les choses avec passion, tu penses que tout ce que tu entreprends est fait au mieux et le contexte dans lequel cela est fait n’est pas important. Ce qui t’intéresse, c’est d’arriver à obtenir un bon résultat, et quand tu te donnes à fond, tu ressens une grande satisfaction."

Antonello, qui vient d’Ostuni, dit que Dieu existe vu que tu as fait taire tout le monde après les polémiques honteuses, surtout envers Rafael Benitez...

"Je pense qu’il n’a pas tout à fait tort dans ce qu’il dit. Quand une personne fait les choses bien et avec la bonne mentalité et qu’il est mis devant une situation embarrassante comme ça m’est arrivé, il y a toujours quelqu’un qui vient te féliciter à la fin. Dieu existe très certainement et les choses tournent très souvent de cette façon..."

"Sutrino affirme que vous seul auriez pu marquer le but de la renaissance...

(ndlr, il sourit)"Nous n’avons jamais été morts mais je le remercie infiniment en tout cas."

Alessio pense que Cambiasso a beaucoup manqué à l’équipe et il affirme que vous êtes l’âme de l’Inter...

"Ce qui est vrai, c’est que l’Inter m’a plus manqué à moi que moi à l’Inter."

Pensez-vous qu’il y ait une campagne médiatique afin de convaincre tout le monde que l’Inter est moins forte qu’auparavant?

"Nous ne pouvons pas faire de polémiques sur ce qui est dit autour de nous, la force que doit avoir le joueur de l’Inter est de réussir à s’isoler de ce que l’on peut dire, que ce soit en bien ou en mal. Même quand les choses allaient pour le mieux en Mai, nous n’étions pas le petit Jésus, nous étions uniquement des footballeurs qui avaient tout juste terminé une saison exceptionnelle. Il faut s’isoler de tout ce qui est extérieur au club et aux médias."

Est-ce vrai que Cambiasso se motive avec la chanson "C’è solo l’Inter"?

"Oui, mais on motive tout le stade avec ça, pas seulement moi."

Paolo d’Arese constate que nous avons gagné alors que Benitez a porté hier la cravate porte-bonheur...

"Benitez, comme nous, pense que le travail paie toujours. Les autres choses ne sont que des détails. Si je suis superstitieux? Dans certains petites choses, mais ce qui paye c’est de bien travailler et de se donner de tout son coeur."

Beaucoup de supporters aimeraient vous voir sur le banc de l’Inter dans quelques années...

"Je ne sais pas, on verra... . Il faut déjà que j’exerce mon métier de footballeur et après je pourrais penser à d’autres choses. Je fais mon métier avec amour car j’aime ce sport, qui est pour moi une passion. Pour devenir entraîneur il faut se préparer, comme pour n’importe quel autre domaine. Ce n’est pas dit qu’un joueur, même le plus intelligent du monde, sache gérer 25 têtes différentes qui ont chacune diverses ambitions et différentes personnalités. On ne peut donc pas sous-estimer la profession d’entraineur en disant que je le serai et que je l’exercerai dans un club tel que l’Inter, un des plus prestigieux au monde. Pour le moment, je profite passionnément de ce que je fais et peut-être que le jour où je raccrocherai mes crampons, je voudrai devenir entraîneur, mais je penserai surtout à me préparer car je n’aime pas sous-estimer une profession, en pensant qu’il faut uniquement avoir joué pour obtenir ce poste."

Si vous étiez l’entraîneur, où placeriez-vous Cambiasso?

"Toujours dans le onze de départ. Les choses se gèrent en observant les autres coéquipiers que tu as à tes côtés. En regardant le match d’hier, par exemple, on a du mal à dire qui est le plus offensif entre moi et Deki (ndlr: Stankovic), qui jouons ensemble au milieu de terrain. Nous tirons tous les deux au but, nous défendons tous les deux quand il faut le faire. Chacun de nous a ses capacités et l’autre bonne chose à faire est de se compléter. Si je devenais entraîneur, j’essaierai de comprendre quels joueurs j’ai à ma disposition, et je demanderai certaines tâches plus ou moins spécifiques selon les qualités de chacun dans l’équipe et pour l’équipe."

Etes-vous proches des jeunes de l’Inter?

(ndlr, rires) Les jeunes sont peu nombreux... Ce sont tous de grands garçons... Plus sérieusement, j’aime beaucoup être à leurs côtés, surtout les moins expérimentés. Je peux les aider à comprendre ce que signifie la responsabilité de jouer pour l’Inter, mais toujours le plus naturellement possible. Parce que quand un joueur est sur le terrain, il doit toujours rester tranquille et savoir qu’il peut toujours faire de bonnes choses. Il ne doit pas avoir le stress qui pourrait l’empêcher de moins bien réussir, nous avons tous cette tension en nous de toute façon. Le plus important, c’est qu’ils comprennent qu’ils peuvent réussir et que ce n’est pas de leur faute si les choses se passent moins bien, mais plutôt de ceux qui sont là depuis longtemps et qui ont plus d’expérience et plus d’histoire à l’Inter."

Davidone de Cologno Monzese dit qu’à la télévision, les commentateurs ont plusieurs fois remarqué que vous aviez reproché la prestation de Nwankwo durant le match...

"Ils peuvent dire ce qu’ils veulent à la télé. Celui qui affirme que j’étais en train de réprimander un coéquipier qui venait tout juste d’entrer sur le terrain dans un moment comme celui d’hier se trompe. J’étais en train de le motiver et de le mettre dans de bonnes conditions, il s’est très bien débrouillé. Car je sais que ce n’est pas facile d’entrer sur la pelouse en cours de jeu, dans un match aussi tendu et dans une position aussi difficile au milieu de terrain. Il faut le complimenter car jouer pendant dix ou quinze minutes, c’est parfois plus difficile que de jouer tout le match en entier."

Ricardo demande qui gagnera le Ballon d’Or. Selon lui, dans les cinq dernières années, Cambiasso aurait déjà dû l’emporter.

"C’est surement l’opinion d’un de mes fidèles supporters. Ce n’est pas une récompense qui m’intéresse principalement. Le fait qu’il manque dans la liste des prétendants le joueur qui s’est le plus donné pour l’Inter la saison passée et qui a permis au club de remporter chaque trophée, et qui a seulement perdu le Mondial avec la sélection nationale car il avait peu joué, c’est ça le plus inquiétant. Je pense à Diego Milito. Ce n’est pas un objectif que je souhaite obtenir particulièrement, je suis beaucoup plus attaché aux trophées de l’équipe et par chance, nous les avons presque tous obtenu et il y en a encore qui nous attendent et qui sont très importants. Qui gagnera le Ballon d’Or? Je ne sais pas, j’espère de tout coeur qu’un de mes coéquipiers l’emportera."

Que se passera-t-il au mois de Décembre?