JOSE MOURINHO: "CRAIGNEZ-VOUS MILAN ?"

APPIANO GENTILE - Josè Mourinho a rencontré, peu de temps après l'entrainement de ce matin les journalistes présents en conférence de presse au Centre Sportif "Angelo Moratti" dans le cadre du match qui opposera ce samedi 07 février 2009 à 18. l'Inter à Lecce.

Ce match, qui compte pour la 23ème journée de Serie A Tim 2008-2009 se tiendra au Stade "Via Del Mare" de Lecce.

Internazionale.fr a le plaisir de vous proposer l'intégralité de l'interview de l'entraineur lusitanien:

Mourinho, Après Inter-Torino vous avez dit que le fait que l'équipe ne joue pas pendant une heure et se réveille seulement durant les dernières 30 minutes ne s'expliquait pas, maintenant savez vous le pourquoi de ce comportement?

"Oui"

Quelles sont-elles alors, pouvez-vous nous le dire?

"J'en ai parlé avec mes joueurs. Je ne le fais pas avec vous".

Patrick Vieira sera prêt pour le derby contre Milan?

"Aujourd'hui je ne pense pas au derby, mais seulement au match contre Lecce et Patrick ne sera pas disponible pour demain. Il a travaillé durant cette semaine, mais il faut encore du temps avant qu'il puisse jouer".

L'échec de Quaresma à l'Inter est-il plus du au fait qu'il ne soit pas arrivé à s'adapter au football italien ou plus du au fait qu'il y avait trop d'attentes par rapport au prix qu'il a coûté?

"Je pense que c'est plutôt un ensemble de choses, mais nous verrons avec le temps si ça a été ou non une bonne affaire pour l'Inter".

Quels sont les motifs qui ont poussé au prêt du portugais?

"Le mercato est terminé, je parle uniquement du match de demain... mais il n'y a aucune question sur Balotelli aujourd'hui?"

Qu'est-ce qui vous a poussé à le convoquer?

"Je peux dire que pour moi, il existe trois étapes dans l'évolution d'un joueur pour qu'il puisse avoir un bon rendement avec moi et mon travail: ne pas faire ce que je veux, le faire parce que c'est moi qui le dis et/ou le faire sans que je le dise. Mario est maintenant dans le second cas de figure: il fait ce que je veux parce que je le lui dis. S'il arrive à la troisième étape, ce sera parfait et ce sera le joueur que vous attendez et sur lequel nous sommes tous d'accord. Mais en ce moment, je suis déjà content que la première étape soit terminée et je suis déjà assez satisfait".

Selon vous, il manque à Balotelli les bases tactiques ou son problème est-il un problème de comportement qui se répercute sur son travail?

"Je pense que tous ceux qui sont autour de Mario sont responsables de ce qu'il y a de positif en lui mais aussi de ce qu'il y a de négatif. Nous sommes tous responsables, vous aussi".

"Selon moi c'est un jeune joueur, mais si les attentes à son sujet sont si hautes c'est qu'il en a la capacité. S'il n'avait pas le potentiel de devenir un très grand joueur, personne ne parlerait de lui. Le potentiel est là, ensuite il y a beaucoup d'autres choses, comme par exemple le professionnalisme et l'équilibre dans tous les moments de la vie".

"Cette semaine a été très positive car il a bien travaillé, mais il l'a fait d'une façon un peu guidée, il l'a fait parce qu'il a été, dans un certain sens, poussé à le faire et j'ai eu la sensation que si je n'avais pas été derrière lui, il aurait pu sortir du bon chemin".

"Pour moi, la satisfaction sera totale quand il pourra tout faire seul et qu'il n'aura besoin de personne pour le suivre constamment pendant l'entrainement. Mais je dois dire que cette semaine, il a bien travaillé".

Est-ce que la suspension d'Adriano lui a fait beaucoup de mal?

"Ca lui a fait mal et après, nous avons aussi été malchanceux car il a eu un problème à la cheville. Nous avions organisé un match amical pour lui, afin qu'il puisse jouer 90 minutes, il avait la possibilité de jouer avec la Primavera contre l'Atalanta mais il n'a pas pu le faire à cause de sa blessure. Bien sûr que cet arrêt a été un pas en arrière mais il a bien travaillé cet après-midi et il le fera de nouveau demain, dimanche il ira avec l'équipe du Brésil et s'il jouera mercredi, ce sera un bon avantage pour lui".

Moratti s'est déclaré toujours plus enchanté de Mourinho.

"Je ne commente pas les déclarations du président ni ses impressions, quelles soient positives ou négatives. Je pourrais changer dans beaucoup de choses, mais pas dans celle là. Le président est le président et je respecte toujours ce qu'il dit".

Etes-vous aussi toujours plus enchanté de l'Italie et du championnat italien?

"J'aime bien l'Inter, j'aime bien le championnat, j'aime bien l'Italie et j'aime bien beaucoup d'autres choses que je n'ai pas".

Sans le match nul de Turin, l'Inter aurait déjà acquis une victoire mathématique...

"Si nous avions perdu contre le Torino, nous aurions eu quatre points d'avance au lieu de six, si la Juve avait gagné contre l'Udinese et Cagliari, elle serait à un point de nous, si le Milan ne fait pas match nul contre le Genoa et la Roma, il serait à deux points de nous. C'est le championnat, on ne peut pas regarder le passé ou parler avec des "si", la situation est comme elle est et en l'occurence très positive. Nous avons six points d'avance et je pense qu'autant la Juve que le Milan seraient content d'échanger leur situation avec la nôtre".

Que pensez-vous de Mario Beretta ?

"C’est un entraineur de notre championnat de qualité, il a eu la confiance de son club dans une période difficile et il les a remercié avec des victoires qui ont permis à Lecce de continuer à garder l’espoir de finir ce championnat en Serie A."

"Il est sympathique, je l'ai rencontré à la réunion avec les arbitres et les entraîneurs."

Quelqu'un a dit que l'Inter, lors de ces derniers matchs, est montée sur le terrain influencée par l’avantage considérable qu’elle a sur ses adversaires au classement. Cela va-t’-il changer demain ?

"La différence, en terme de points au championnat que nous aurons demain, est égal à celle de la semaine passée, soit six points. Lorsque nous avons joué face au Torino la différence était la même, elle n'a jamais été de 10, 11 ou 12 points."

"Elle a toujours été entre trois et six points."

Cet avantage enleve-t’il un peu de pression à l’équipe ?

"Cela dépend du point de vue et de l’interprétation de chacun. J'ai disputé tant de championnats et ma mentalité n'a jamais changée, avec dix ou avec un seul point de plus, voire en déficit, je prépare les parties pour les remporter. Ne me parlez plus de pression parce que je ne la ressens pas, et cela vaut aussi pour la sérénité."

"Selon moi, chaque match exige un minimum de tension, on ne peut pas jouer, ni avec un peu ni avec énormément de tranquillité, car dans un tel cas, on ne peut jouer correctement au football. La pression est une une bonne chose dans le football, c’est différent de la peur, qui pour moi, n’existe pas. Après une partie remportée je suis fier, sinon je le suis moins."

"Préparer toutes les parties de la même façon et les remporter de la même manière. Cela vaut aussi pour les joueurs qui ont besoin de jouer avec un minimum de tension, et c’est ce que j’attends toujours de l’équipe."

Y-a-t’il quelque chose que le groupe doit faire pour atteindre cet équilibre ou peut-il le trouver de façon spontanée ?

"Selon moi, c’est quelque chose de spontané. Le joueur qui ressent trop cette pression ne peut pas jouer dans un club de ce niveau ; si il est trop relâché par contre, il ne ressent pas cette responsabilité, il ne se concentre pas assez, c’est la même chose...."

"Nos joueurs sont exactement sont tel quel : Ils sont responsable, veulent la victoire, ils aiment vivre des moments importants et il n’existe aucun problème."

"Le problème est pour les autres qui sont derrière et qui doivent attendre en l’emportant à chaque fois et en espérant que nous allons perdre des points."

On parlait précédemment des trois paliers de Balotelli : arriver au second aurait été suffisant pour le convoquer au cas où votre effectif ne serait pas complet ?

"Cela n’aurait de toute façon pas été suffisant."

Il semble que l'Inter soit meilleure en déplacement. Cela dépend-il uniquement d’une façon différente d’aborder l’adversaire ou est-ce pour d’autres motifs ?

"C’est facile de dire que les résultats en déplacement semblent arriver avec moins de difficultés, mais il y a tant de facteurs qui peuvent être importants : l'attitude de l'adversaire, la façon de penser au jeu de l’équipe hôte, peut-être même notre façon de sentir la difficulté vu que nous jouons à l’extérieur, et lorsque c’est le cas, nous jouons toujours dans une atmosphère particulière, avec des stades complets, avec des tifosi adverses, cela peut aussi créer quelques problèmes."

"Mais la réalité est que si nous oublions la partie contre l'Atalanta, dans toutes les autres parties que nous avons remportés et les quatre matchs nul, nous avons toujours agit en ayant une attitude très positive."

"Il me semble que l’équipe aime jouer à l’extérieur."

En repensant aux difficultés rencontrées au match aller face à Lecce, vous sera-t’il plus ou moins difficile de jouer au Via Del Mare en regard à San Siro ?

"Nous verrons, j’ai lu une déclaration réaliste de mon collègue de Lecce, car il s’écrit tant de choses qui ne le sont pas, c'est que personne n’a signé pour jouer le match nul, ce sera surement une très belle partie."

"Ils veulent l’emporter et nous aussi, s’ils ne signent pas pour le partage de points, nous de même, ce sera une partie ouverte de la première à la dernière minute, avec deux équipes qui veulent uniquement l’emporter."

"Nous verrons s’ils agiront de cette manière."

L’emploi de Mario Balotelli en seconde pointe n’aurait-il pas pu développer au mieux ses aptitudes ?

"De ce que j’ai vu, lu et compris, sa croissance a toujours été une croissance avec laquelle il aurait du jouer. J'ai lu, par exemple, quelques déclarations dans une interview de Vincenzo Esposito, l'entraîneur de la Primavera, dans laquelle il dit exactement ceci, que Mario n'avait pas la maturité tactique et psychologique pour jouer partout et qu’il n'était pas un joueur qui pouvait faire un jeu d'équipe."

"J’ai compris en regard aux déclarations d’Esposito, que le système tactique pour faire jouer Mario était un système dans lequel il devait y avoir dix joueurs plus lui."

"Dans mon équipe ce n’est pas le cas, Mario a le potentiel physique et technique pour occuper plusieurs postes, il a tout: la vitesse, la qualité technique, il sait centrer, il sait réaliser de belles phases arrêtées devant le but."

"Pour moi, il a le potentiel pour jouer en attaque, derrière l’attaque, il a le potentiel pour être polyvalent, il faut améliorer sa responsabilité sur le terrain, et elle ne serait assurément pas améliorée dans un système tactique où dix joueurs jouent pour lui."

"Tout dépend de lui car il a un très grand potentiel et lorsque le potentiel existe, le niveau de diligence se doit d'être élevé, lorsqu'il est faible le potentiel le devient aussi."

Julio Cesar ne parvient pas à vivre sereinement après le but qu’il a encaissé lors d’Inter-Torino. Est-ce la bonne mentalité que doit avoir un footballeur ?

"Il y a peu de joueurs qui ont cette mentalité qui permet aussi d’affronter des périodes plus difficiles sans se cacher."

"Julio est ainsi, deux jours après le match, il nous tous parlé en ces termes, c’est la raison pour laquelle il a très bien travaillé et qu’il mérite de jouer, même si nous avons Francesco Toldo qui est en parfaite condition pour être dans les buts, mais lorsque quelqu'un a ce type d'autocritique, seul sans qu'il y soit poussé, c’est un pas important et c’est réellement une attitude qui me plait de voir."

Avoir une bonne attitude pour descendre sur le terrain est quelque chose qui peut s'enseigner ou est-ce quelque chose que les joueurs peuvent déjà avoir, ou quelque chose qu’ils n’auront jamais ?

"C’est une question difficile, comme équipe on peut apprendre tellement, mais cela dépend des individualités, de l’aspect culturel et aussi de l’habitat dans lequel se déroule cette "bataille"."

"Si tu entres sur le terrain et que tu sens déjà que l'atmosphère est lourde, il te sera difficile de prendre des points, cela peut changer ton comportement."

Avec toutes les qualités que dispose le Milan en regard à Pato, à Kakà et à Beckham, est-ce l'équipe que l'Inter doit craindre ?

"Milan est bien, Pato, Beckham et Kaka le sont aussi, c’est une équipe de qualité qui a six points en moins...."

Rédigé par Didju222 & Antony (Inter.it)