JOSE MOURINHO: "JE M'EXCUSE AUPRÈS DE L'ENSEMBLE DES TIFOSI INTERISTE"

APPIANO GENTILE - Josè Mourinho a rencontré, peu de temps après l'entrainement de ce matin les journalistes présent en conférence de presse au Centre Sportif "Angelo Moratti" dans le cadre du match qui opposera ce mercredi 21 janvier 2009 à 20.45 l'Inter à l’AS Roma.

Ce match, qui compte pour les quarts de finale de la Coupe d'Italie et qui se joue en une partie à élimination directe, se tiendra au "Giuseppe Meazza" de San Siro à Milan

Internazionale.fr a le plaisir de vous proposer l'intégralité de l'interview de l'entraineur lusitanien:

Mourinho, comment comptez-vous affronter une équipe aussi forte que la Roma peu de jour après la très mauvaise prestation de Bergame ?

"Je ne le sais pas."

"Pour moi une partie est toujours une partie, je ne m’intéresse pas à l’adversaire car je respecte et prépare mon équipe avec toujours la même intensité, dans le but de l’emporter. Je n’ai jamais travail différemment dans ma carrière selon le fait que l’adversaire est plus ou moins important."

"Si quelqu’un change d’attitude dans une partie contre une équipe qui a plus de qualité, je n’en sais la raison. Je n’agis pas de la sorte. Pour moi, toutes les parties sont égales et celle face à la Roma, je la préparerais de la même façon que j’ai préparé le match face à l’Atalanta."

En revoyant Atalanta-Inter, craignez-vous que les joueurs ont accusé quelques problèmes physique ?

"S'il y a un problème physique je n’en suis pas responsable."

"Mon équipe travaille très bien, selon une méthode scientifique correcte, et mon équipe doit toujours être dans une condition physique optimale afin de jouer trois matches par semaine : nous nous devons d’être toujours prêts à notre niveau."

L'exclusion de Maxwell de la liste des convoqués dépend de la partie de Bergame ?

"Je crois qu’il est opportun de changer de méthode. Samedi, au lieu de débuter la conférence de presse avec la liste des convoqués, je le ferais avec la liste des joueurs écarté, étant donné que vous en parlez toujours."

"Aujourd’hui, c’est Maxwell, la dernière fois c’était Balotelli. Peut-être que si je change la liste que je vous communiquerais, tout semblera logique....Il sourit."

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné dans la partie de Bergame ?

"Pour moi, une seule chose a fonctionné : l’équilibre psychologique, le mental, d'une équipe qui à la fin de la première période perdait trois zéro et qui dans la seconde période n’a pas perdu la tête en n’ayant aucun carton jaune ni d’expulsion."

"C’était une partie qui aurait pu finir différemment 3-2 ou bien 4-2 avec une seconde période d’une meilleure qualité vu les occasions. En effet, l'équilibre a fonctionné, personne n'a perdu la tête ou a demandé à sortir rapidement vu la situation suffocante qui s’était crée. Tout les joueurs qui ont tenté d’inverser le résultat en seconde période l’ont fait avec cette stabilité."

"En première mi-temps par contre, nous avons perdu le match, l’orgueil, tout ce qu’une équipe se doit d’avoir. A la reprise, nous avons continué à perdre le match, mais nous avons retrouvé l’estime de soi-même, l’image d’une équipe importante, ce que nous sommes."

"Le reste me semble totalement négatif en première période : l’attitude, la position sur le terrain, le rythme, l’intensité, la concentration, l’agressivité....Nous n'avons rien fait."

"Comme j’interprète le football ou le leadership, qui pour moi est un terme très similaire à la vérité, je n’ai pas peur de regarder les choses en face, la réalité, même si celle-là ne me plait pas. Pour moi c’est cela le leadership."

"Peut-être que certains aiment se cacher de la réalité, lorsque celle-ci n’est pas belle, mais je ne suis pas comme ça, je ne suis pas un entraineur qui mourra de cette façon."

Avez-vous discuté avec les joueurs après le match de Bergame ? Tous vous sont compris ?

"Je pense que pour vous les journalistes en général, il est plus facile de continuer avec vos sources."

"Vous savez absolument tout, c’était un "miracle" que vous connaissiez, quinze minutes après notre dernier entretien, l’équipe qui allait descendre sur le terrain, ou de savoir ce que j’ai dit en privé à mes joueurs, vous êtes vraiment bons."

"Mais si vous voulez savoir qu’est-ce que nous nous sommes dit hier, c’est mieux d’aller vous adresser à vos sources, je ne le dis et ne vous le dirais pas."

Mais votre avis ?

"C’est évident qu’après une telle partie, on doit parler de ce qu’il s’est passé et de chercher à trouver les raisons pour lesquelles nous n’avons pas bien joué."

"Après, il y a des situations plus spécifiques, celle de l’entraineur avec chaque joueur en particulier, et dans ce genres de cas, mon message est toujours très direct. Ils sont ainsi et je ne changerai pas. Je me suis comporté de cette façon hier et je le ferai toujours."

"Pour moi il n'y a aucun problème. Ils ne sont pas masochiste cependant, dans un certain sens, cette période négative que je vis n’est pas la pire possible vu que je suis encore premier au classement. Ceci est une fierté pour moi. Il n’y a pas beaucoup d’entraineurs dans l'histoire du football qui peuvent tenir un tel discours dans une période difficile."

"Quand mon équipe perd c’est un moment particulier, mais je ne suis pas susceptible, je suis honnête et je continue à dire que tous les adjectifs qui la critique peut utiliser, je les accepte volontiers."

"Je ne change pas parce qu'une des choses que j'ai dit à l'équipe, et que je peux dire ici et que votre source ne vous a pas dit, c’est que je suis un entraineur qui en neuf ans a connu très peu de défaites, je n’ai ressenti réellement qu’un sentiment négatif très fort qu’à deux reprises. L’une est une défaite, l’autre une défaite avec une très mauvaise prestation, et parmi elles figure celle contre l’Atalanta."

"Ce n’est évidemment pas la fin du monde. Je le répète, c’est une période négative, mais dans une période où mon équipe reste en tête au championnat, place que les 19 autres entraineurs voudraient occuper."

Quand aviez-vous connu pour la première fois ce sentiment négatif ?

"A mon arrivée à Porto en Janvier, j’avais perdu 3-0 à Lisbonne avec le Belenenses. Et il y a eu une année et demie écoulée avant que je perde un autre match."

Mourinho, devons-nous attendre à beaucoup de changement ?

"La Rome est une grande équipe et je suis dans le groupe ou peu de personnes à souligne la qualité de la formation même lorsqu’on disait qu’elle était en crise. Elle a encore un peu de retard en championnat, mais elle a beaucoup de qualité, que ça soit les joueurs ou l'entraineur. Mais en ce qui nous regarde, si vous regardez la liste des convoqués, il y a toujours les joueurs de base dans la liste."

"On jouera contre l’équipe que je considère la plus forte possible en ce moment parce que j’attends un grand match en coupe. Je jugerai mes joueur sur la base suivant, certains pourront améliorer leur performance et seront sur le terrain, et d’autres feront place à d’autres joueurs, voila s’est assez facile de voir comment je veux qu’on affronte cette rencontre, avec un maximum d’attention et avec un groupe qui a joué les derniers matches."

Dans les convoqués, on retrouve Balotelli, Amantino Mancini et Ricardo Quaresma, qu’attendez-vous d’eux ?

"J’attends d'eux quelque chose positif."

"Quaresma et Mancini pendant plusieurs jours ils se sont tus et ont très bien travaillé. Ils méritent d’avoir une opportunité."

"Mario c’est là même chose, il a amélioré un peu son mode de travail et comme tout le monde vous avez parlé de lui, et j’espère que sur le terrain il aura assez de force psychologique pour répondre d’une bonne manière. Même s'il aura des responsabilités, parce que lors de son absence on a beaucoup parlé de lui comme Maradona et Pelé il y a 20 ou 30 ans...."

"Cependant, samedi j’avais déjà souligné que Mario travaillait bien, et il ne pensait plus à un possible prêt, il a démontré qu’il voulait travailler et travailler pour rester dans ce groupe."

"Balotelli n’est pas dans la liste des convoqués parce qu’on a perdu contre Atalanta, mais parce qu’il a bien travaillé."

Vous vous êtes surement un peu énervé sur le carton jaune pris par Zlatan Ibrahimovic à Bergame qui lui fera sauté le match contre la Sampdoria ? Quelque fois l’entraineur s’énerve sur un carton jaune du pour une protestation et non pour une faute de jeu....

"C’est clair, qu’on parle d’un carton jaune qui ne doit normalement pas arriver, cependant s’est aussi vrai que après trois buts, un joueur qui n’aime pas perdre et qui n’a pas dans le sang la défaite, des mots peuvent facilement s’échapper."

"Mais ça ne change rien. Si il n’avait pas été averti dimanche, il aurait débuté sur le banc demain soir pour jouer contre la Sampdoria."

"Mais comme il doit sauter le match contre la Sampdoria, il jouera dés le début demain soir. Pour revenir à l'Atalanta, je veux rajouter que à la fin du match j’ai parlé avec l’arbitre et je lui ai fait mes compliments comme lui et mes joueurs. Il a géré de main de maitre la deuxième mi-temps qui aurait pu être risqué, et qui a cependant été équilibré."

Vous n’avez pas encore trouvé le joueur stable qui épaule Ibrahimovic sa pourrait être un message à la société pour avoir Didier Drogba ?

"Non, s’est un signal indirect, pour dire qu’on est trop."

"Je l’ai dit depuis le premier jour, pour moi l’équipe idéale est fait de 20 joueurs et trois gardiens. Si nous étions moins nombreux, sur le terrain et le banc les joueurs circuleraient et dans ce genre de groupe il y a toujours une forte motivation."

"Un joueur ne perd jamais confiance, il sait qu’il peut jouer bien ou moins bien, mais il sait aussi que ça se passera comme ça sur le banc ou le terrain. Ils n’auront pas d’autres type de pression."

"Ça signifie que nous avons pas besoin de conclure des opérations d’entrés pour le Mercato."

Les parties depuis la trêve sont-elles liées ? En somme, est-ce juste un simple moment ou une période difficile ?

"Je ne crois pas qu’elles soient reliées entre elles."

"Contre le Genoa, même s'ils ont été réduits à dix, nous avons disputé un match d’une grande intensité face à une très belle équipe : 120 minutes disputées et bien jouées. En effet, ma grande surprise a vraiment été de ne pas retrouver à Bergame, l'intensité et l'impact qui auraient par contre du s’avérer positif et découler justement du match face à Gênes."

"Je suis resté surpris de la façon dont l’équipe est montée sur le terrain, de la manière dont nous avons commencé à jouer, en somme de tout ce qu'il a eu de négatif et que nous avons déjà souligné."

Cela se dit perpétuer en italien ?

"Oui, voilà, alors je crois qu'on ne doit pas perpétuer cette période négative, la critique."

"On doit tourner la page et tout recommencer de zéro. En outre et je veux le souligner, si dans le jour de ma présentation, quelqu’un m’avait garanti que le 15 de janvier j'aurais été premier au classement, en quart de finale de la coupe nationale, en huitième de finale de la Champion’s League et avec la Super Coupe Nationale en poche, j’aurais dit de suite ok, je suis partant."

"Vous pouvez donc imaginer comment je considère négative cette période."

Y a-t-il une critique, après Bergame, que vous n’avez pas accepté ?

"Je n'ai pas lu beaucoup, je n'ai pas vu d’émission télévisée, cependant je ne considère pas négative une critique après le match de Bergame, et de toute façon, je dois l’accepter."

Depuis le match de Bergame, vous n’avez pas répondu aux questions sur l’absence de l’utilisation des plus jeunes, pourquoi ?

"Parce qu'il y a des sujets que je ne veux pas et que je ne dois pas affronter en public, avec la presse."

"Si je demande à un journaliste de me révéler la source d'une nouvelle anonyme, évidemment le journaliste va me répondre : "Excusez-moi Monsieur, mais je ne peux pas vous le dire car mes sources sont sacrées" Je fais de même sur certains sujets."

Cependant, il se dit que vous n'êtes pas d'accord sur le renouvellement des contrats biennaux de Julio Ricardo Cruz et Francesco Toldo....Est-ce vrai ?

"Ont-ils déjà été prolongés ? Je ne le sais pas...."

"Je ne peux donc pas commenter ce dont je n’ai pas connaissance."

Êtes-vous surpris de la façon dont s’est clôturé l’évènement Kakà ?

"Mon opinion est la même que précédemment, j’ai dit samedi que c’était au Milan et à Kakà de décider."

"Le City a fait une offre fantastique, s'ils l'ont présentée cela veut dire qu’ils en avaient les moyens, de ce que j’ai entendu sur la fin, c’était à Kakà à choisir, et il a choisi de ne pas changer."

"Cela me semble tout à fait normal."

Avez-vous lu les déclarations de Massimo Moratti après la rencontre de Bergame ? Vous avez toujours dit être en accord avec les déclarations du président ?

"J’ai toujours dit que je ne commenterais jamais ce que dit le Président."

"Je suis l’entraineur et je le respecte."

"Le Président peut commenter ce que je dis ou je fais, et non l’inverse. Je le ferais uniquement s’ils me le demande, en privé et j’exprimerais mon opinion. Je dis toujours tout à mon Président, je crois avoir la personnalité de pouvoir parler de façon clair avec lui."

"Toujours de façon éduquée, mais je suis une personne qui dit toujours ce qu’elle pense. Si j’ai dit publiquement que je ne commenterais jamais les déclarations de mon Président, je ne le ferais pas, et je continuerais à agir de la sorte."

Pour conclure, après Bergame, le soutien du public, demain soir, vous sera important ?

"Je dois être honnête."

"Contre l'Atalanta cet appui n’a pas manqué, ce n’était pas facile d’être présent à Bergame dans un dimanche froid. Ils étaient présents et je dois leur présenter mes excuses pour la prestation négative que nous leur avons proposés alors qu’ils recherchent du bonheur à travers l’équipe de leur cœur."

"Comme je le fais avec eux, je m’excuse aussi à l’ensemble des tifosi interiste."

"Pour demain soir, par contre, je vous déclare qu’il s’agira d’une tout autre histoire et que, même dans cette nouvelle histoire, c’est important que, durant le match, le public soutienne l’équipe."

"Et pour conclure, j’agirais comme toujours, si l’Inter l’emporte je serais le premier à quitter le terrain afin de laisser aux footballeurs des applaudissements mérité. Si nous perdons, je serais le dernier à sortir et je serais à disposition pour encaisser les sifflets."

"Mais j’espère évidemment que cela n’arrivera pas et j’espère pouvoir mériter la joie de nos tifosi."

Rédigé par Ibracadabra Il Genio & Antony (Inter.it), (Inter.it)