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Giuseppe Prisco aurait eu 93 ans aujourd’hui, il est mort le 12 décembre 2001. Le FC Internazionale tient à rendre hommage au Monsieur Giuseppe Prisco : passionné, compétent et interiste.

"Quand je serre la main à un milaniste, je me la lave. Quand je la serre à un juventine, je me compte les doigts”, phrase mythique !

 

A l’heure où le football italien est à nouveau mis sur le banc des accusés pour paris truqués et stades délabrés, FT tient à rendre hommage à l’une des personnalités les plus charismatiques qu’a connu le football italien, celui qui aurait su défendre les couleurs du calcio mieux que personne, le grand Peppino Prisco.

"A Milano ci sono due grandi squadre: l’Inter e le riserve dell’Inter."

"A Milan il y a deux grandes équipes: l’Inter et la réserve de l’Inter."

Giuseppe, dit Peppino, Prisco (Milan, 10 Décembre 1921- Milan, 12 Décembre 2001)

 

Du côté nerazzurro de Milan, quand on parle de l’Avvocato, on ne fait pas référence au mythique surnom de Gianni Agnelli, propriétaire de la Fiat et Président de la Juventus de 1947 jusqu’en 2003. Non, non, bien au contraire, les tifosi intéristes associent le terme “l’Avocat” à Giuseppe Prisco, l’une des personnalités les plus charismatiques du football transalpin, malheureusement méconnu de l’autre côté des Alpes. Vice-président emblématique de l’Inter pendant presque quarante ans de 1963 jusqu’à sa mort, Peppino reste, à dix ans de sa disparition, l’un des personnages phares du Calcio du XXème siècle.

 

Une vie dédiée à l’Interismo

Peppino Prisco naît dans la Milano de l’entre-guerre. Durant ces deux décennies, Milan est la capitale du sport italien. Au début du siècle, la Gazzetta dello Sport s’installe via Solferino, pas loin du quartier de la mode et du divertissement de la ville Lombarde. Elle soutient la création du Giro d’Italia, rend populaires les paris sur les courses de chevaux mais contribue surtout à rendre le football le sport le plus suivi par les italiens. En 1899, le Milan Football and Cricket Club est fondé près du siège de la Gazzetta. Neuf ans plus tard, l’Internazionale est créée par des rebelles du Milan voulant intégrer des joueurs non-italiens à l’effectif. Ces deux équipes permettent à la ville de rivaliser avec Turin pour la domination footballistique du pays.

A neuf ans, comme tous les gamins de son âge, Peppino doit donc choisir entre la foi nerazzurra et celle rossonera. Le choix est facile, l’Inter sera sa vie. Les couleurs sont “plus belles” mais surtout, les noirs et bleus gagnent plus que leurs cousins. Champions en 1930, 1938 et 1940 ils sont les patrons de la ville. Ils peuvent compter sur le meilleur buteur de leur histoire, Giuseppe Meazza, qui en plus ajoute une dimension glamour aux nerazzurri dont les milanistes ne peuvent se vanter. Prisco révèlera dans son autobiographie que son amour inconditionnel pour Meazza (qu’il qualifie comme « un Seigneur parmi des animaux ») l’avait définitivement convaincu à supporter l’Inter. Et c’est un amour qu’il revendique fièrement jusqu’à la fin : quelques jours avant sa mort, il annonce à la télé italienne avoir remplacé la photo de ses parents sur sa table de chevet par celles de Meazza et Ronaldo, ses deux idoles incontestables.

Alors que Prisco commence à cultiver sa passion pour les couleurs nerazzure, la deuxième guerre mondiale éclate. La Serie A est donc interrompue et Peppino part avec les Alpini affronter la Campagne de Russie. Seul parmi les trois officiers de son régiment à survivre au froid russe, il rentre chez lui en 1943 et en profite pour obtenir un diplôme en droit en 1944. Prisco s’inscrit à l’ordre des avocats, se marie et a deux enfants. Mais il lui manque encore un aspect fondamental pour se sentir satisfait de sa vie. Il faut qu’il se rapproche de l’Inter. Devenir dirigeant de son club, de l’équipe qu’il suit tous les weekends au Meazza et en déplacement autour de l’Italie. Finalement, en 1949 il devient secrétaire personnel de Carlo Rinaldo Masseroni, Président Intériste de l’époque. En 1963, il est nommé par Angelo Moratti vice-président du club, fonction qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort. And the rest is history.

 

Son ironie

Né à Milan d’une famille originaire de Torre Annunziata dans la province de Naples, son caractère unissait parfaitement le sérieux milanais et l’ironie napolitaine. Avec son dévouement au club, il a su gagner la confiance des cinq Présidents intéristes qu’il a côtoyés tout comme le respect et l’admiration des supporters. Surtout, dans un football italien caractérisé par les polémiques, les tensions et les scandales, il apportait une légèreté qui faisait souffler tout le monde dans le milieu, faisant l’unanimité auprès de tous les supporters la Botte, même ceux ciblés par les taquineries de l’Avvocato.

Légendaires en effet sont ses phrases sur les cousins milanistes, notamment lors de l’épopée de Sacchi et Capello. Intelligemment, Peppino utilisait le seul moyen pour défendre son club des nombreux triomphes milanistes en Italie et en Europe: l’ironie. “Si le Scudetto ne peut être conquis par l’Inter, je supporterais sans aucun doute l’autre équipe de Milan: la Scarioni, dans laquelle j’ai moi-même joué” ou encore “Je suis contre toute forme de racisme, mais je ne permettrais jamais que ma fille épouse un joueur du Milan”. En 1982, alors qu’il vient d’être opéré d’une tumeur, il répond à un journaliste qui lui demande comment se passe sa réhabilitation, “Je vous avoue Monsieur, que regarder Milan-Cavese 1-2 à la télévision, avec nos chers cousins en Série B est quelque chose qui fait beaucoup de bien aux malades.

Son autre victime préférée est bien sûr la Juventus, avec son arrogance, son stade toujours vide et ses victoires douteuses. Même s’il concède que la Juve, par rapport à l’AC, est presque une équipe aimable, il n’épargne pas son humour aux bianconeri. En effet, pour Peppino, la Vieille Dame est “comme une maladie qu’on a dès sa plus jeune enfance. Après des années, on s’y résigne”. Souvent, il arrive même à se moquer des couleurs bianconere et rossonere avec une seule intervention: “Quand je serre la main à un milaniste, je me la lave. Quand je la serre à un juventin, je me compte les doigts”. Une ironie poignante, de temps à autres très dure, mais qui n’a jamais choqué. Au contraire, Prisco initiait des débats hilarants avec des comiques milanistes et juventins tels Teo Teocoli ou Giampiero Mughini. Parce que selon Peppino, le football est bien plus qu’une simple question de vie ou de mort, mais il faut l’affronter avec ironie et sarcasme. Le seul moyen pour éviter de rabaisser l’adversaire est de l’attaquer, de le chambrer et d’éviter le politiquement correct. Et l’Avvocato a toujours été loyal à cette philosophie.

 

Au revoir Peppino

Comme un symbole, Prisco devient Vice-Président en 1963 alors que laGrande Inter d’Herrera s’apprête à conquérir le monde et meurt soudainement d’un infarctus en Décembre 2001, avec son Inter première de Serie A. Une façon parfaite de fermer le cercle: d’un Moratti à l’autre, avec Angelo qui le nomme Vice-Président et Massimo qui pleure sa disparition. Le monde du football italien est ému par son décès, et la Fédé ordonne une minute de silence sur tous les terrains de la Botte. Du jamais vu pour un personnage si inextricablement lié aux couleurs d’une seule et même équipe. Dix ans plus tard, avant Inter-Fiorentina, les ultras de la Curva Nord déploient un immense tifo qui rend honneur à sa mémoire. Les caméras cueillent aussi une larme qui coule sur la joue de Moratti. Les joueurs intéristes l’ont bien compris, le meilleur moyen pour célébrer les 10 ans de sa disparition était de gagner le derby du 15 Janvier de la manière préférée par l’Avvocato. C’est-à-dire en souffrant tout le match, en marquant sur une erreur adverse (“grazie Abate”) et en laissant les Milanistes se convaincre qu’ils méritaient la victoire. Parce que pour Peppino, il n’y a rien de plus jouissif que de gagner un derby sans le mériter.

"La sua morte è un grande dispiacere perché, pur essendo un grande avversario, era difficile considerarlo tale. Nei nostri confronti era sempre molto spiritoso, ma era difficile arrabbiarsi per quello che diceva. Devo ammettere che vincere contro l’Inter non sarà più la stessa cosa"

Sa mort me remplit d’une grande tristesse parce qu’en dépit d’être un grand adversaire, il était diffile de le considérer comme tel. Lors de nos affrontements il était toujours très blagueur, mais il était impossible de se mettre en colère contre ce qu’il disait. Je dois admettre que désormais gagner contre l’Inter n’aura plus le même goût


Réactions & Commentaires

Commentaires recommandés

Il a raté 2010, mais au moins il aura échappé a la période actuel...

Merci pour l'article

Modifié par Juldo

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