LA GESTION SELON MOURINHO

SPORT.FR - Arrivé à l'Inter cet été, Jose Mourinho dispose d'un groupe étoffé et relevé. L'occasion de mettre en pratique ses principes de gestion qui peuvent parfois paraître sévères mais qui ne répondent qu'à une seule exigence: protéger son équipe. Après Adriano, Balotelli en fait les frais, le prodige d'origine ghanéenne étant écarté pour le déplacement à la Lazio samedi lors de la 15e journée.

Intransigeant, Jose Mourinho ?

Sans aucun doute. Mais pas buté, le Brésilien Adriano, longtemps écarté en début de saison avant d'être de nouveau aligné par le Portugais ces dernières semaines, peut en témoigner... Réputé proche de ses joueurs, l'ancien entraîneur de Chelsea se montre toutefois inflexible avec eux.

Une philosophie qu'il détaillait fin octobre, à la veille d'un choc contre la Fiorentina: "L'empathie, ce n'est pas seulement bisous-bisous. L'empathie implique une relation loyale, honnête et sincère. J'offre un maximum de protection à des joueurs qui ont mal joué, ça peut arriver à tout le monde, mais pourquoi, je vous le demande, ne devrais-je pas critiquer ceux qui ne font pas les efforts pour l'équipe ? La notion d'équipe est la chose la plus importante pour moi."

Tout est dit et voilà pourquoi Adriano, surpris par la presse italienne fin octobre dans une boîte de nuit de la capitale lombarde, a essuyé le courroux de Mourinho. Lequel a depuis une nouvelle tête de turc en la personne de Mario Balotelli, coupable à ses yeux de ne pas s'impliquer suffisamment à l'entraînement.

"Un garçon jeune comme lui ne peut pas se permettre de travailler moins que des gens comme Figo, Cordoba ou Zanetti", déclarait-il ce week-end après l'avoir écarté contre Naples.

"Je ne peux pas l'accepter de la part de quelqu'un qui n'est encore rien, qui n'est encore qu'un talent et une promesse. Il doit mieux travailler, comprendre que ce sont des choses importantes, pour moi comme pour lui. S'il s'entraînait ne serait-ce qu'à 50% (de ses capacités, ndlr), il serait déjà parmi les plus forts du monde. Mais malheureusement, il ne s'entraîne qu'à 25%."

Balotelli avec la Primavera

Révélation de la fin de la saison passée quand, lancé dans le grand bain à 17 ans seulement par Roberto Mancini, il a pris une part active au troisième scudetto d'affilée de l'Inter Milan, le prodige d'origine ghanéenne, l'une des belles histoires du football mondial, jouera une nouvelle fois avec la Primavera (la réserve de l'Inter) ce week-end lorsque l'équipe première se rendra à Rome pour affronter la Lazio lors de la 16e journée de la Serie A.

Et Mourinho de justifier cette nouvelle mise à l'écart: "Je veux que Mario arrive là où il doit arriver. Ce n'est pas assez pour moi s'il devient un joueur comme les autres parce qu'il a la chance de devenir un joueur à part. Ce qui lui arrive aujourd'hui peut être important à son âge s'il l'interprète positivement."

Balotelli, qui conseillait à l'époque Adriano à "s'entraîner comme il l'a toujours fait", sait ce qu'il lui reste à faire. D'autant que s'il n'offre "aucun privilège à personne", Mourinho assure être "prêt à oublier". Ricardo Quaresma, de retour samedi dans le groupe nerazzurro peut acquiescer en ce sens.

L'exemple Adriano parle aussi pour le Portugais. D'autant que le Brésilien n'a jamais remis en cause les décisions de "The Special One", unique jusque dans la gestion de son vestiaire.

Par LAURENT DUYCK de (Sport.fr)