Cette série d'articles nous rappelle les joueurs dont nous avons (peut-être) oubliés, qu'un jour, ils ont porté notre maillot noir et bleu. A travers eux on refait l'histoire, on discute et on dissèque leur temps à l'Inter ainsi que le reste de leur carrière. Retrouvez l'ensemble des articles de cette série ici : Les visages oubliés de l'Inter.
Comment un joueur qui a terminé finaliste du Ballon d'Or, vainqueur de la Coupe du Monde avec son pays et triple vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real Madrid a-t-il pu avoir un séjour si anonyme à l'Inter ?
Comme beaucoup de grands joueurs brésiliens, Roberto Carlos a commencé à exercer son métier dans son pays natal avec Palmeiras et l'Atlético Miniero. Ses performances en tant qu'arrière lui ont valu des honneurs nationaux, il faisait partie de l'équipe qui a terminé deuxième de la Copa America 1995.
Sur le papier, les statistiques de sa saison semblent assez solides. Sept buts en 34 matchs toutes compétitions confondues, plutôt correct pour un homme qui a joué arrière gauche, ailier gauche et milieu.
Cependant, c'est là que réside le problème. Octavio Bianchi ne devait rester que jusqu'au mois de septembre de cette saison et son remplaçant, la légende du club Luis Suarez, n'a occupé ce siège que pendant un mois. L'Anglais Roy Hodgson est arrivé après avoir dirigé la Suisse pendant la Coupe du Monde de 1994 et sa qualification pour l'Euro 1996.
Hodgson était extrêmement respecté en tant que manager, pour son travail avec la Suisse car il les a guidé vers leur premier tournoi majeur depuis 1966 et son travail en Scandinavie en général aux côtés de Bob Houghton lui avait valu un statut de légende.
Cependant, lui et Roberto Carlos ça n'a jamais collé selon le joueur.
Hodgson semblait déterminé à faire jouer Roberto Carlos plus haut sur le terrain, dans un rôle central ou sur l'aile, ce qui ne satisfaisait pas le joueur. Roberto Carlos a protesté contre le fait de jouer dans un rôle plus avancé car il ne voulait pas que son rôle dans l'équipe nationale soit compromis.
Il voulait être le premier choix à gauche avant la prochaine édition de la Copa America et de la Coupe du Monde. Hodgson a ammené l'Inter à une septième place en Serie A et aux demi-finales de la Coppa Italia, mais Roberto Carlos n'allait pas rester pour le prochain mandat sous la direction de Hodgson.
Le brésilien a quitté l'Inter après une seule saison, signant pour le Real Madrid, où il deviendra l'un des meilleurs arrières gauches de sa génération. Plus de 400 apparitions pour le Real, trois titres en Ligue des champions et quatre fois vainqueurs de la Liga pendant son séjour au club.
Depuis sa retraite, à la suite de séjours au Fenerbahce, Corinthians, Anzhi et Deli Dynamos en Inde, Roberto Carlos a expliqué très clairement pourquoi son passage à l'Inter n'a pas fonctionné.
Il a mené de nombreuses interviews où il a accusé Hodgson d'être lié à son départ et a demandé l'aide de Massimo Moratti pour partir du club (*). Carlos a affirmé que Hodgson "ne connaissait pas grand-chose au football" (**) et qu'il craignait de perdre sa place dans l'équipe nationale du Brésil.
Avec le recul, il est clair que le brésilien a poursuivi une brillante carrière à la fois pour son pays et au Bernabéu, ce qui témoigne de sa croyance en ses capacités à jouer comme arrière gauche. Cependant, Hodgson n'a pas quitté l'Inter en disgrâce. Il nous a menés à la finale de la Coupe UEFA que l'Inter a perdu lors d'une séance de tirs au but contre Schalke 04.
Au bon endroit mais au mauvais moment, peut-être ou aurait-il dû être plus compréhensif et respectueux des méthodes de ses managers ? Nous ne le saurons jamais.
(*) "J'ai joué ailier à l'Inter. Le problème, c'est qu'au cours des sept premiers matchs, j'ai marqué sept buts. Ils m'ont mis en avant et j'ai beaucoup souffert à cause de ça. J'ai parlé avec Massimo Moratti et je lui ai dit que je ne pouvais pas continuer à jouer car en trois mois, j'ai la Copa America et ce jour-là j'ai eu une réunion avec le président du Real Lorenzo Sanz et en 10 minutes c'était reglé. Je suis parti, direction Madrid. À cette époque, les choses se faisaient très rapidement."
(**) "Roy Hodgson m'a constamment aligné en tant qu'ailier et la Copa America était proche, je voulais être là à tout prix et je pensais que je ne serais pas appelé si je continuais à être utilisé comme attaquant, la Serie A était extrêmement populaire au Brésil et tout le monde regardait les matchs à la télévision. Ma mère m'a appelé une fois et m'a dit: "Pourquoi joues-tu en tant qu'attaquant? Tu es un arrière gauche", j'ai finalement appelé Massimo Moratti et je l'ai supplié de persuader Hodgson de me placer à ma position légitime, il m'a dit que j'attaquais trop et que les arrières latéraux en Italie sont généralement plus défensifs que moi, puis Je lui ai demandé de me vendre. Le lendemain, Capello a appelé Moratti pour lui dire qu'il me voulait au Real Madrid. Et Moratti était vraiment gentil de me laisser partir."
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