LUIS FIGO SUR INTER CHANNEL

APPIANO GENTILE - Luis Figo était l'invité cette semaine de l'émission d'Inter Channel "A tu per tu".

Voici ses déclarations qu'Internazionale.fr a le plaisir de vous livrer en intégralité :

Vous n'êtes plus qu'à 2 matches de votre 100ème apparition en Serie A avec l'Inter. Comment vous sentez-vous ? Un peu plus vieux ?

"Et bien, c'est vrai. C'est un moment important. J'ai déjà porté ce maillot à de nombreuses reprises et j'ai pour ambition de continuer à le faire. Je pense que c'est une marque importante, ces 100 matches."

Vous avez laissé votre empreinte partout ou vous êtes passé et vous êtes entré dans le coeur des supporters de l'Inter. Est-ce là le secret des grands champions ?

"Le secret viens du travail et je pense que chaque joueur essaye de rendre leur affection aux fans sur le terrain. Je pense avoir des raisons d'être satisfait. Beaucoup de choses dépendent de la personnalité de chacun, de ses qualités, de ce qu'il a gagné et son niveau de performance. C'est logique pour les fans de perdre confiance dans notre travail si les choses ne vont pas bien."

Quand on voyage à travers l'Europe avec Luis Figo, on réalise à quel point il peut être reconnu internationalement. Peut-on dire que vous êtes un footballeur moderne ?

"Après tant d'années de haut niveau - ça m'en fait 15 maintenant - je pense que c'est normal d'être reconnu internationalement. Le football m'a donné la chance de pouvoir aller partout. Si j'ai pu entrer dans le coeur de supporters dans des pays comme l'Australie ou l'Amérique, alors j'ai fait de grandes choses et c'est une satisfaction pour moi."

Nous nous rappelons cette récente scène à Manchester, lorsque le président de la FIFA Sepp Blatter attendait devant le bus de l'Inter pour vous féliciter en particulier...

"C'était un geste très gentil car c'était le président de la FIFA, une des plus grosses organisations de football, et aussi parce qu'il a montré ses valeurs humaines. Une marque d'affection d'une personne aussi importante que lui est toujours plaisante."

Votre avenir sera-t-il encore tourné vers le football ?

"Je vais certainement continuer à faire quelque chose. Je ne pense pas qu'on peut arrêter de travailler à 36 ou 37 ans. Après ma carrière de joueur, il y aura une opportunité de faire autre chose et j'espère avoir la chance de faire le bon choix."

Vous avez déjà décidé quand vous arrêterez de jouer ?

"Oui, mais je préfère ne pas le dire. Je pense qu'il y a des choses plus importantes que ça en ce moment et beaucoup d'autres choses encore à gagner."

Vous avez encore 2 objectifs à atteindre cette année avec l'Inter : le Scudetto et la Coupe d'Italie.

"Maintenant nous devons tous unir nos forces pour gagner ces 2 titres. Nous sommes clairement sur la bonne voie pour en gagner un. La Coupe d'Italie sera plus difficile mais il y a toujours un petit espoir et il faut y croire. Nous devons faire de notre mieux d'ici la fin de la saison."

Avec votre grande expérience, peut-on dire que vous n'êtes plus aussi jeune que çela ?

(sourire) "J'aimerais être éternel... Mais le temps pour arriver à maturité est différent suivant les personnes. Mes qualités ne sont clairement plus les mêmes qu'il y a 20 ans, mais je tente de faire ce qui est encore possible de faire."

Quelle joie ressentez-vous lorsque vous délivrez une passe décisive à l'un de vos coéquiers ? Certains disent que vos centres sont comme des touches.

"Beaucoup de mes centres sont précis mais beaucoup d'autres ne le sont pas. Cela dépend des jours mais c'est vrai qu'il y a de grands moments de joie. J'ai donné beaucoup de passes décisives dans ma carrière, mais il y en a eu beaucoup qui n'étaient pas précises. Un joueur se sent récompensé lorsqu'il soulève un ou deux trophées à la fin de la saison. C'est cela qui compte le plus dans une carrière car c'est ce dont on se souvient le mieux ensuite."

Pensez-vous la même chose que José Mourinho: l'Inter a besoin de 15 pts pour être champion ?

"Nous devons penser à nous-même et pas à ce que font les autres. Nous devons gagner. Nous avons 4 matches à la maison qui serons comme 4 finales. Nous devons prendre ces points pour remporter le Scudetto. Tout ça ne dépend que de nous et ça nous donne la tranquillité de ne pas dépendre des autres."

Croyez-vous que l'Inter éprouve moins de difficultés à l'extérieur car il y a plus d'espaces ?

"C'est peut-être une raison. Nos adversaires jouent plus regroupés à San Siro et je trouve que c'est normal. A l'extérieur, nous profitons mieux des espaces pour procéder en contre-attaque et nous marquons plus de buts."

Palerme va essayer de fermer le jeu demain. Est-ce que la solution serait de faire circuler le ballon plus vite que l'esprit ?

"Palerme a montré qu'il était un adversaire difficile à San Siro ces dernières années. Nous avons toujours gagné sur une petite marge. Je pense qu'ils sont vraiment une bonne équipe. Nous devrons trouver le bon rythme et rendre ce match facile pour nous. Je pense que c'est le meilleur moyen d'atteindre nos objectifs."

Palerme n'a rien à perdre en venant à Milan...

"Une défaite de leur part pourrait être un résultat normal. Ils n'ont rien à perdre, mais nous, nous avons un Scudetto à gagner. Donc c'est plus important pour nous d'aborder ce match avec la bonne mentalité."

Lors de ces 100 matches avec l'Inter, y en a-t-il un que vous voudriez oublier ? Peut-être un où vous vous êtes blessé.

"Non. Je pense qu'avec le temps on oublie toutes ces petites désillusions pour ne retenir que le choix qu'on a fait au début. Le bon choix d'avoir rejoint une bonne équipe qui ne gagnait plus depuis longtemps et avec qui j'ai gagné plus de titres ces 3 dernières années qu'en 10 ans en Espagne. C'est pourquoi mes souvenirs sont bons, en particulier ceux qui concernent mes rapports avec les gens."

Est-ce que le jour ou tout le stade chantait "Figo reste avec nous" est un de ces moments que vous n'oublierez jamais ?

(sourire) "C'était comme gagner un Ballon d'Or avec l'Inter..."

Rédigé par 100anni (inter.it)