Ces dernières heures, Marcus Thuram s’est livré à une belle et longue interview pour le compte de Cronache di Spogliatoi. Le joueur tricolore, Champion d'Italie en titre, s’est livré sur sa vie, sa carrière et aussi sur son refus d’entrée au Giuseppe Meazza !
Le Fils d’une Légende
"Je regarde toutes les rencontres avec mon père, après chaque match, je vais à chaque fois les revoir avec lui pour comprendre ce que je fais de bien ou de mal. D’un autre côté, je pense que mon père est allé trop loin pour s’équilibrer, parfois il a été plus dur qu'il n'aurait dû l'être pour équilibrer ce mode de vie, même si cela a marché."
En quoi était-il si sévère ?
"Sur des petites choses à la maison que je ne peux pas vous dire, ce sont des choses privées. C'était un père avec lequel il ne fallait pas plaisanter. Il fallait faire les choses bien et correctement: Il était dur."
Refoulé par un Steward du Giuseppe Meazza
"J’avais la conférence de presse la veille d’Inter-Mönchengladbach lorsque je jouais en Allemagne, j’avais tout oublié ce jour-là et j’avais surtout oublié le passeport. Je portais un masque car c’était lors de la période du Covid. L’entraîneur rentre et moi, j’étais dans un autre véhicule et je suis arrivé après lui."
"Lorsque j’ai voulu rentrer, on m’a demandé le passeport, j’ai alors retiré mon masque en pensant qu’il allait "forcément"me reconnaitre . Que dalle! il me regarde et me dit "Passeport" la seule chose qu’il me restait à faire était d’aller me rechercher sur Google."
L’enfance à Barcelone
"Quand tu es enfant et que ton père joue au football, tu rentres dans les vestiaires et tu vois Ronaldinho, Henry, mais comme t’es un gosse et que pour toi ils sont amis avec ton père, ce ne sont pas des joueurs super célèbres car tu les vois tous les jours: Mon père, je ne le vois pas comme "Lilian Thuram", c’est mon père. Si Messi me donne ses chaussures, pour moi c’est un ami de mon père qui m’a donné les chaussures."
"Je jouais une fois et là il me dit : "Garde-les pour la prochaine fois". Quand je suis allé à Paris et je suis allé à l’entraînement, j’ai mis ses chaussures et l’un de mes amis est devenu fou : "Tu as les chaussures de Messi !". Alors je lui ai dit : "Garde-les si tu les veux" et je les lui ai donnés. Quelques années plus tard, je lui ai raconté cette histoire et il m’en a renvoyé."
"Après coup, bien sûr, jouer au football et au tennis avec Ronaldinho en y pensant est quelque chose d’incroyable, mais quand j’étais petit, je le faisais sans comprendre ce qui se passait."
Buffon, Cannavaro...et Thierry Henry
"Buffon? Quand il était à Parme avec mon père, je voulais être gardien de but et je faisais semblant d’être Gigi Buffon. Ensuite, quand il était parti à Paris et que j’étais à Guingamp, j’ai joué face à lui."
"Cannavaro ? Il est très ami avec mon père. Nous nous appelons souvent, maintenant il est entraîneur, et il a gagné contre Milan !"
L’appelez-vous Nono (Grand-Père) ?
"Oh que Oui! (il se marre). Après chaque match où je marque des buts ou si je réalise des passes décisives, il m’écrit et me dit que je ne joue pas contre de vrais défenseurs, que si j’avais joué contre lui, je n’aurais pas passé. Je pense plutôt que si j’avais joué contre Fabio cela aurait été difficile pour lui."
Henry?
"Je lui parle tout le temps, sur le football, il est au même niveau que mon père."
Son Idole
"Benzema est encore l’un de mes joueurs préférés. Quand j’ai fait mon entrée en équipe nationale, il n’était pas encore là, puis il est revenu pour l’Euro 2021 pendant le Covid et j’étais toujours avec lui. Avant je jouais en tant qu’ailier et c’est ma troisième année comme attaquant."
"il m’a beaucoup aidé, il m’a aussi fait comprendre que je n’ai pas besoin de changer le joueur que je suis même si j’occupe à présent un autre poste, que je pouvais continuer de redescendre et de varier le jeu de gauche à droite... Et c’est plus facile d’avoir Lautaro avec moi car je sais qu’il sera toujours dans la surface : Si je joue seul en pointe et que je descends pour aller chercher le ballon sur l’aile, alors pour qui est-ce que je centre ? Je veux jouer comme lui dans le rôle du numéro 9."
Weah ?
"Je l’ai peut-être rencontré quand j’étais enfant, mais je n’ai pas de lien direct avec lui, il était très fort, je sais que Khephren joue avec son fils."
Le joyeux luron de la Bande
"Oui c’est vrai, je suis souvent à là "Je le prends bien" j’essaye toujours d’être le joyeux luron du Groupe, mais je ne suis pas le seul à le faire : Nous sommes un très beau groupe de garçons qui aime vraiment joueur au football. Je suis né heureux et depuis ma plus tendre enfance, j’ai droit à une belle vie, je n’ai aucune raison pour ne pas être content, même s’il y a parfois certaines choses qui se passe dans la vie qui te font enrager, mais que tu ne peux de toute façon pas contrôler."
"Si je dois synthétiser ma vie ? : je dirais Bellissima.'
"Ma Famille ? Entre ma mère et mon père, la personne la plus joyeuse est maman. Que fait-elle ? Elle est à la maison, elle dort. Je suis comme elle, toujours avec le sourire et à rire fort, nous sommes pareils : Khephren est bien plus semblable à papa."
Son intégration à l’Inter
"Je ne pense pas qu’il soit si difficile de s’intégrer dans une équipe qui vient à peine de jouer une Finale de Ligue des Champions. Avant d’arriver en Italie, j’avais vu qu’elle n’avait pas remporté le championnat, mais lorsque tu voyais déjà le noyau de l’Inter, le jeu qu’elle propose, tu peux te dire , vu de l’extérieur, qu’elle est forcément la meilleure équipe italienne."
"Lorsque tu arrives dans une équipe comme celle-là, je pense même que tu peux arriver en étant con, plutôt qu’intelligent et savoir jouer avec eux: Je suis un gars tout simple, c’est positif pour s’intégrer dans le groupe : Je suis là, j’arrive, je rigole et je veux juste jouer au football, je ne demande pas grand-chose. Et si tu comprends même un tout petit peu le football, ce n’est vraiment pas difficile de jouer avec de tels footballeurs."
Lautaro
"Si je joue mieux avec un autre attaquant ? Oui c’est plus facile pour moi, surtout si c’est Lautaro, je ne sais pas si je ferais aussi bien avec un autre attaquant! Lautaro aime faire les choses que moi je ne fais pas et vice-versa. Avec la France, j’ai un peu plus de difficulté car nous avons une façon de jouer différente."
"En début de saison, j’étais bien plus dans la surface, je jouais en pur neuf, à présent, nous nous sommes un peu rééquilibré avec Lauti."
Kylian
"Mbappé ? j’aime beaucoup me moquer de lui, dès que je peux. J’étais à l’école de football de Clairefontaine. Je suis né en 97 et il est né en 98, il est arrivé quand j’étais en deuxième année. J’avais 14 ans, il en avait 13. Cette chose de se moquer de lui est toujours restée."
"S’il se moque de moi ? Nop: Il ne peut pas, j’étais en deuxième année, j’ai un an de plus, ce lien entre la première et la deuxième année est resté."
"Kolo Muani ? Après son erreur en Finale de la Coupe du Monde 2022, personne ne lui a rien dit : ça arrive de se planter, il n’y a rien à dire. Ce n’est pas comme s’il l’avait fait exprès. Je pense que quand on perd, parfois on a envie de tout jeter à cause de la tristesse, mais ça arrive à tout le monde de perdre."
Simone Inzaghi
"Est-ce que cela m’aide d’avoir un entraineur qui a été attaquant ? Cela m’aide car le fait qu’il a été attaquant peut te permettre de comprendre certaines positions que seul un vrai attaquant peut comprendre. En plus, il a toujours eu un lien spécial avec ses attaquants, avec lui, tous ont toujours fait de belles choses, même à la Lazio."
LA FESTA SCUDETTO
"Ce qui me vient en tête si je ferme les yeux en repensant à la Fête du Scudetto ? La Place du Duomo pleine, c’était si beau, nous y étions après plus de 7 heures de trajet avec le Car à faire le tour de Milan, nous étions fatigué, mais quand j’ai vu le Duomo plein, je me suis dit : Ok d’accord, nous avons fait quelque chose de spécial."
®Antony Gilles – Internazionale.fr
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