MILITO: "ON M’A APPRIS A CROIRE EN MOI"

FIFA.COM - Diego Milito n’est pas près d’oublier l’année 2010, la plus aboutie de sa carrière à ce jour. L’attaquant argentin a marqué de son empreinte chacun des cinq trophées remportés par l’Inter Milan au cours de cette année inoubliable pour le club lombard. En mai 2010 tout particulièrement, El Príncipe de Bernal, sa ville natale en Argentine, a été monumental, au point de décrocher une convocation inespérée avec l’Albiceleste pour la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010.

L’incroyable triplé championnat-Coupe-Ligue des champions de l’UEFA réussi par l’Inter de José Mourinho est déjà entré dans l’histoire. Il en est de même de la performance de Milito, auteur des quatre buts de son équipe dans les matches décisifs pour la conquête des trois trophées. Avant cela, l’ancien goleador du Racing Club s’était illustré en marquant dans toutes les compétitions, notamment à chaque tour de la Ligue des champions de l’UEFA.

Milito, c’est donc un total de 30 buts lors de l’exercice 2009/10, parmi lesquels on retiendra celui inscrit dans le froid de Kiev, alors que l’Inter était au bord de l’élimination en phase de groupes de l’épreuve suprême des clubs sur le Vieux Continent. L’Argentin trouve ensuite le chemin des filets en huitième de finale contre Chelsea, en quart face au CSKA Moscou, en demi-finale contre Barcelone et, bien sûr, en finale, où il signe un doublé mémorable face au Bayern Munich.

En décembre 2010 à Abou Dabi, Milito apporte encore sa touche personnelle, cette fois en Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. Le renard des surfaces se métamorphose en travailleur infatigable au service de l’équipe. Peu épargné par les blessures ces derniers temps, l’Argentin est de nouveau opérationnel. Dans un entretien exclusif accordé à FIFA.com, il revient sur sa formidable année 2010 et évoque ses ambitions pour 2011.

Internazionale.fr vous propose de découvrir l’interview de l’attaquant nerazzurro:

Diego Milito, la victoire sur le TP Mazembe, en finale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA à Abou Dabi, a été la cerise sur un gâteau délicieux pour l’Inter Milan en 2010... 

"Oui, car la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA était l’un de nos principaux objectifs cette année. Nous sommes donc très heureux de l’avoir remportée. Je pense que nous avons mérité cette victoire. C’est une compétition importante en soi, qui donne encore plus de valeur à tous les succès obtenus au cours de l’année 2010. En Amérique du Sud, la Coupe du Monde des Clubs est très suivie. J’ai pu m’en rendre compte quand je suis rentré en Argentine pour les vacances de Noël. Les clubs sud-américains qui participent à ce tournoi s’y préparent longtemps à l’avance. En Europe, cette compétition est peut-être un peu moins populaire, car elle tombe en plein milieu de la saison. Quoi qu’il en soit, la dernière édition de la Coupe du Monde des Clubs a clairement démontré que le football est devenu un sport mondial. Désormais, les équipes de tous les continents sont potentiellement dangereuses. C’est d’ailleurs pour cela que nous sommes fiers d’avoir l’écusson "champion du monde" sur notre maillot. Nous allons tout faire pour conserver ce trophée en 2011."

Au cours des derniers mois, vous avez un peu souffert sur le plan physique. Est-ce dû à tous les efforts consentis dans la première moitié de l’année 2010 ?

"Ce sont des choses qui arrivent dans la carrière d’un footballeur. Pour moi, l’important était d’être prêt à temps pour la Coupe du Monde des Clubs. À Abou Dabi, je n’étais pas à 100 %, mais mon but en demi-finale contre Seongnam, m’a fait énormément de bien. Il est venu récompenser tous les efforts que j’avais réalisés pour revenir. J’ai dû m’arrêter à nouveau après la Coupe du Monde des Clubs pour un problème physique qui n’avait rien à voir avec ma blessure précédente, mais aujourd’hui tout va bien. Je suis prêt pour la deuxième partie de la saison, au cours de laquelle les matches vont se succéder à un rythme effréné. Je voudrais ajouter que pendant tout le temps où je n’ai pas joué, les supporters et le club m’ont énormément soutenu. Je tiens à les remercier du fond du cœur."

Parmi les buts que vous avez inscrits l’année dernière, lequel vous laisse le meilleur souvenir ?

"Je me souviens très bien de chaque but. Par conséquent, il m’est difficile d’en sortir un du lot. Maintenant, si je me place du point de vue de l’équipe et de l’importance de mes buts dans la chasse aux trophées, alors je retiendrai celui marqué contre Sienne. Ce jour-là, nous gagnons 1:0 après un match extrêmement difficile et ces trois points nous donnent le Scudetto. Je garde un bon souvenir également du but que j’ai inscrit à Rome, en finale de la Coupe d’Italie. Sans oublier bien sûr le doublé en finale de la Ligue des champions, à Madrid."

Comment vit-on les derniers instants d’une finale de Ligue des champions de l’UEFA quand on mène 2:0 et que le seul nom inscrit au tableau d’affichage est le sien ? 

"Même s’ils ont été très différents dans leur conception, les deux buts ont été difficiles à mettre au fond. Le deuxième nous assurait quasiment de la victoire. C’est pourquoi je l’ai célébré avec autant de passion. En le marquant, j’ai ressenti une sorte de libération. L’objectif était quasiment atteint. C’est pourquoi je ne suis pas près d’oublier ce but. Mais je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer l’intégralité de cette finale, de la première à la dernière minute."

Pendant longtemps, vous avez joué dans des équipes que l’on pourrait qualifier de "moyennes" et, à 31 ans, vous êtes champions d’Europe et du monde. N’avez-vous jamais perdu espoir de pouvoir aller aussi haut ?

"Honnêtement non, parce qu’on m’a toujours appris à croire en mes possibilités. Toute mon éducation a été basée sur un principe simple : pour progresser, il faut travailler quotidiennement. C’est la seule façon de pouvoir atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. Évidemment, il y a beaucoup de facteurs impondérables qui peuvent entraver l’émergence d’un joueur. Je connais moi-même beaucoup d’excellents footballeurs qui, de façon bien involontaire, n’ont jamais réussi à atteindre le plus haut niveau. Personnellement, j’ai été heureux dans tous les clubs par lesquels je suis passé et je crois avoir aidé chacun d’entre eux à grandir. Croyez-moi, ce qui me comble le plus dans le football, c’est de travailler pour l’équipe. "

Parmi les clubs où vous avez joué, justement, le Genoa est celui qui vous a permis d’éclater au grand jour…

"C’est vrai, j’ai vécu de formidables années au Genoa. Je m’y sentais comme chez moi et j’avais une relation formidable avec les supporters. Le Genoa restera à jamais le premier club européen qui a cru en moi et qui m’a permis de traverser l’Atlantique. Après une première expérience d’un an et demi entre 2004 et 2005, je suis revenu au Genoa en 2008. Toutes les sensations qui étaient nées trois ans plus tôt sont revenues instantanément, comme par magie. Dans l’intervalle, j’ai fait trois saisons en Espagne, au Real Saragosse. Je pense que j’ai laissé un bon souvenir là-bas également. "

Parmi les joueurs du passé, y en a-t-il qui vous ont inspiré ?

"Quand j’étais petit, mon idole était Enzo Francescoli. Ensuite, j’ai beaucoup appris en observant deux avant-centres argentins extraordinaires, qui ont tous les deux joué en Italie, Gabriel Batistuta et Hernan Crespo. Crespo joue et marque toujours. Il est d’un professionnalisme exceptionnel."

Retranscrit par p-h08 (fifa.com)