Le jour de son 75ème anniversaire (hier), Massimo Moratti a envoyé un message aux intéristes, rappelant un peu le jour du Triplé il y'a 10 ans. Voici un extrait de la lettre publiée par Inter.it :
"Je n'ai jamais perdu le sommeil avant un gros match mais souvent, quasiment tout le temps même, l'Inter occupe mes pensées jusqu'au moment où je m'endors. De douces pensées, des fantaisies concernant le terrain : je crée des schémas de jeu, j'imagine des actions qui mettent en scène nos champions. Un truc de tifoso en somme, pour relâcher la tension. Le matin ensuite, on passe à la phase pratique, des choix, des décisions, des obligations.
Si je me suis énervé des fois? Des fois oui, je l'admets. Je pense que la plus grosse colère, celle où je me suis fait le plus entendre parce que je pensais que c'était ce qu'il fallait faire et c'était même indispensable, c'était lors de l'élimination contre Manchester United en Ligue des Champions en 2009. On peut accepter de ne pas gagner mais à un moment j'avais compris que nous pouvions faire un saut de qualité, franchir un palier.
Certains détails aident à progresser. Le derby d'août 2009 je m'en souviens parce au-delà d'une rencontre merveilleuse avec des buts magnifiques, c'était un match qui arrivait après des débuts difficiles : la défaite en Super Coupe, le nul contre Bari. C'était aussi la première de Sneijder. Je vis une équipe très forte avec la conscience d'avoir ce qu'il faut. Ce dont tout tifosi rêverait : un groupe conscient de sa propre qualité.
Kiev et Londres sont deux étapes fondamentales de cette chevauchée. Je n'étais pas du voyage en Ukraine. Nous avions en face ce Shevchenko qui nous avait toujours donné du fil à retordre. C'était important de ne pas refaire les mêmes erreurs qu'avant. Nous avions déjà subi une élimination à Kiev quelques saisons auparavant. Le final de ce match est mémorable avec la patte de Milito sur les deux buts. Quel joueur, ce Diego... Contre Chelsea cela dit, ce fut la vraie preuve de notre maturité.
De Barcelone-Inter, tout le monde se souvient de ma réaction, la célébration rapidement mesurée pour aller saluer le président du Barca.
Mais quelques minutes avant, il s'est passé des choses qui ne furent pas capturés par les caméras.
J'ai senti mon cœur faire des bonds dans ma poitrine.
Le temps s'est arrêté. Je n'entendais plus rien, j'ai vu l'arbitre faire un pas et indiquer un coup de pied arrêté. C'est là que le temps a repris son cours normal et j'ai repris mes esprits. A ma droite, Joan Laporta était debout, il exultait. Moi, j'étais assis. Je l'ai tiré par le bras pour le lui dire: "Ils l'ont annulé", je me souviens encore. Et oui, le but de Bojan avait été annulé.
Il y a 10 ans. Je faisais le voyage vers Sienne, le cœur plein d'espoir. Tout comme tous nos supporters. Je savais que ce serait une bataille, sur un terrain tout petit dans un stade que nous connaissions bien. Ce fut un bel anniversaire, rien à dire sur cela, plein de souffrance mais aussi d'enthousiasme. Et il fallait en plus planter la dernière banderille, celle de Madrid. Au coup de sifflet final au Bernabeu, je n'ai éprouvé que de la joie. Une joie pleine, totale.
Tout ceci s'est passé il y a 10 ans. Les souvenirs ne se sont pas évanouis, les émotions ne se sont pas effacées. A la tête de l'Inter, aujourd'hui il y a une famille qui a la même passion que la nôtre. Steven Zhang m'a répété maintes et maintes fois sa fierté d'être président de ce club. C'est un jeune, intelligent et sensible. Et c'est un interiste.
Il n'y a qu'un seul mot pour décrire les interistes. Amoureux. Nous en avons toutes les caractéristiques, les défauts comme les qualités. Notre amour est inconditionnel pour les couleurs nerazzurri.
A tout jamais.
Massimo Moratti"
®Samus - internazionale.fr
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