Arrigo Sacchi a accordé une longue interview pour le Corriere della Sera. Il y évoque Antonio Conte et les difficultés pour les clubs italiens de se renouveler.
"C'est une saison anormale. Les stades vides etc. Il y a énormément de rencontres et des joueurs manquent. Ils sont humains et ils en souffrent. Il faut être intelligent dans la gestion de cette situation. Nous sommes en dehors de la norme. Ce qui influencera et décidera de la fin de l'histoire ce sera la force politique et économique des différentes organisations, ainsi que des clubs."
Que pensez-vous de l'action de Conte ?
"Il a un plan à long terme mais la question est : Antonio a-t-il les joueurs qu'il faut ? C'est comme si le scénariste ou le réalisateur avait en tête une comédie mais que le producteur ne fait venir que des acteurs de films dramatiques. C'est un super entraineur. Il vit football et il a une certitude : on toujours faire mieux. Il cherche la perfection même s'il sait qu'il ne peut l'atteindre. Il demande le maximum et il le donne lui-même. Je pense qu'il a dû faire des compromis. Je refuse de penser que certains joueurs qui sont arrivés lui conviendront. Churchill disait : « changer ne signifie pas toujours s'améliorer, mais pour s'améliorer, il faut changer »."
C'est trop défensif selon vous ?
"Prenons Real-Inter, les nerazzurri avaient deux attaquants avec Lautaro et Perisic. Combien de défenseurs avaient le Real ? Deux en la personne de Varane et Ramos. En revanche il n'y avait que Benzema en face et cependant trois centraux côté Inter. De ce fait il a joué avec deux joueurs de moins dans le jeu. Dans le mouvement il doit y avoir un joueur supplémentaire. Pas dans le statique."
Que pouvons-nous attendre de ce championnat ?
"Ce sera comme d'habitude, en Italie l'accent est mis sur l'individu et peu sur l'équipe. Il faut tout centraliser dans les clubs pour avoir une équipe en capacité de prendre l'avantage et de surmonter différentes situations, qui ont été vues précédemment à l'entrainement."
Ce n'est pas seulement une question italienne, comment l'expliquez-vous ?
"Le Covid a tout bouleversé et le calendrier est devenu très chargé. Les grands joueurs jouent tous les trois jours. Lorsque vous jouez Liverpool, City ou Barcelone, l'effort est triplé lors de ces matchs. Il est difficile de faire des prédictions en Serie A, mais au final eux gagneront toujours."
Les divergences entre les directions et les techniciens ont toujours existé :
"Dans le football, on ne parle jamais de fonction à proprement parlé. En cyclisme, il y a des sprinteurs, en boxe des puncheurs, dans le football c'est différent. Qu'est-ce que cela veut dire ? Si je suis le manager d'un certain type d'équipe et que vous me donnez des joueurs avec d'autres caractéristiques..."
Quel est l'élément le plus important pour réussir ?
"Le club dans son global, avec son histoire, sa vision, son expertise et son style. Après il y a l'équipe et enfin les individus. Sans scénario ne règne que l'improvisation."
Vous parlez de l'histoire des clubs. La ligue se rééquilibra-t-elle ?
"Naples dans son histoire a remporté deux titres. La Juventus, le Milan et l'Inter ont toujours dominé. Pour sortir de cette situation il faudrait un demi miracle."
A quoi faut-il s'attendre ?
"Beaucoup de journalistes étrangers me demandent pourquoi il y a autant de buts et de contre performance. Mais combien de clubs ont une vision à long terme ? Très peu. Le credo devrait être : gagner, convaincre, divertir. Est-ce que quelqu'un a déjà mis les trois ensemble ? Avec nous il ne s'agit que de gagner et de cette façon il y a peu de routes."
®gladis32 - internazionale.fr
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