Milan – Lapo De Carlo, journaliste sportif italien et directeur de la radio "Milan Inter", s’est penché sur la situation actuelle de notre Beneamata.
"Cela fait 6 mois que l’Inter vit sous la direction de Spalletti (18 mois pour le Suning), avec une difficulté objective à façonner le présent et l’avenir de l’équipe et du club. Techniquement Spalletti a joué un rôle important. Il a évincé les problèmes de mentalité, il a été excellent dans ce domaine, du moins jusqu’en décembre."
"Un noyau pas assez large, peu de profondeur sur le banc, voilà ce qui peut résumer ce début de saison qui a tout de même une note positive, certes pas rassurante pour l’avenir, mais positive. Spalletti, quoique l’on en dise est le mieux placé et a peu donner son avis sur les investissements que le club peut faire."
"La meilleure surprise de cette saison se nomme Skriniar, qui a explosé et qui a été étincelant, même lors de ce périlleux mois de décembre où l’équipe n’était plus au niveau. Cancelo a été peu utilisé, mais il s’est révélé très précieux et très technique, il dispose d’une marge de croissance importante à un poste de latéral droit où trop de sacrifices ont déjà eu lieu. Les autres joueurs sont plutôt ordinaires : Borja Valero n’est pas un joueur d’exception, mais il cogite très bien. Vecino n’est pas Nainggolan mais sa présence est fondamentale. Dalbert lui ne répond pas aux attentes et Karamoh qui est encore trop jeune."
"Pour le reste de l’équipe, c’est simple, elle a suivi la ligne directrice de son entraîneur : un parcours mental, un jeu décent avec une organisation qui lui a permis de faire illusion face à la Sampdoria, l’Atalanta et le Chievo et une étonnante preuve de maturité face au Napoli et la Juve en parvenant à y réaliser deux matchs nuls. Mieux encore, l’équipe est parvenue à marquer le coup en l’emportant avec la manière face à la Roma et face au Milan."
Colosse aux pieds d’argiles
"Alors que l’équipe se voyait très (trop ?) belle, elle s’est écroulée physiquement et mentalement, en perdant tout le crédit qu’elle avait sût engranger jusque-là. Tout le monde savait qu’un jour l’Inter allait perdre « son » premier match, mais surtout tout le monde se demandait la réaction qu’allait avoir l’Inter et pour l’heure, elle ne s’en relève pas."
"Dans les faits, on peut constater que l’Inter ne gagne plus et qu’elle souffre, peu importe l’adversaire. On peut penser à juste titre à un facteur physiologique vu le manque de profondeur sur le banc, mais cette dernière suggestion a été démentie par Icardi en personne qui a révélé à la presse que l’équipe s’entraînait mal, qu’elle n’était plus aussi appliquée, moins motivée. Maurito lui-même n’a pas su donner la moindre explication à ce déclin inexplicable. Le fait de mal s’entraîner est une faute directe du joueur qui n’a pas le bon mental."
Un cercle vicieux
"Cela fait maintenant six ans que l’Inter se comporte de la même façon : des périodes très positives suivies de périodes outrageusement négatives. La raison est que les joueurs n’ont pas l’œil du tigre, les joueurs n’ont pas le mental pour atteindre des objectifs ambitieux. Certes, ce ne sont pas les meilleurs techniciens du monde, mais Brozovic, Handanovic, Santon, Joao Mario, Perisic, pour ne citer qu’eux, même si ce ne sont pas des "grands" joueurs, savent tout de même jouer des deux pieds et ont un physique qui en impose."
Corriger le tir
"Le Mercato de janvier est de type quantitatif, avant d’être qualitatif. Preuve en est avec les espoirs placés sur Lisandro Lopez et plus encore sur Ramires, dont tous espèrent qu’il sera le Blues de Chelsea. Ce mercato est le fils de la société qui la compose et qui n’est pas encore claire avec tout le monde. Depuis un an et demi le Suning est à la tête de l’Inter et nous ne connaissons pas encore qu’elle type de Présidence il va imposer."
"Il faut rester perplexe, entre le désir d’être aveugle face à des efforts qui sont entrepris et être reconnaissant pour l’Inter, qui ne possède toujours pas son propre stade. Nous pourrions aussi rester serein par le fait d’appartenir à un Colosse solide financièrement, ou inquiet à la vue des sujets de gestion contradictoires de l’Inter, qui sont suivis par de très long silences, entrecoupés de spots publicitaire vantant Steven Zhang, le rejeton de la famille et qui semble avoir, pour l’Inter, une idée bien plus réaliste. Mais ce dernier reste discret en laissant l’ambition du club à Piero Ausilio, qui s’est montré l’un des plus ambitieux lors de l’arrivée du Suning."
Résumons la situation
"Nous sommes en pleine séance de régime : Un régime imposé par le Fair-Play-Financier qui découle de la gestion de Thohir lorsqu’il était Président. Malgré cet accord entre Thohir et l’UEFA, le Suning a ouvert son portefeuille en faisant confiance à Kia Joorabchan et en lui offrant une enveloppe de 80M€ pour prendre Gabriel, présenté comme le futur Ronaldo, ainsi que Joao Mario. 30% de cette somme est partie également dans l’extra-sportif, à travers des investissements, des intermédiaires et la preuve que notre propriétaire voulait investir de l’argent, tout en respectant les paramètres du Fair-Play-Financier."
"De plus, le Suning a aussi dû faire face à l’une des plus graves crises récentes de l’Inter, avec le renvoi de Roberto Mancini, et l’arrivée de Frank De Boer. S’en est suivi une saison de disgrâce où le Suning a dû tout faire pour conserver son image intacte, vu le nombre important d’erreurs qui s’y sont déroulées, des erreurs inacceptables pour un club tel que le nôtre, même si nos tifosi ont fait part de leur soutien à notre extraordinaire propriétaire, qui est un monstre financier."
Paroles, Paroles, Paroles
"Depuis 2017, Steven Zhang est l’unique membre de la famille qui soit aussi proche de l’Inter, il ne parle pas encore l’italien, mais comprend parfaitement l’anglais. Son futur est promis de satisfaction, qui plus est, le Suning est très ambitieux. Beaucoup de paroles ont été dites pour prouver la solidité du Suning Group et beaucoup de monde y a cru, tout le monde même et ce jusqu’en juillet 2017. Dès le mois d’août, une fracture inattendue a fait irruption et s’est répercuté sur les actions de notre nouveau propriétaire."
Pourquoi ce changement de cap ?
"La réalité est que le gouvernement chinois a changé de stratégie sur les investissements à l’étranger. L’Inter est passée du rêve de recruter des grands joueurs à une cure d’austérité très dure, imposée par les décisions prises par le gouvernement chinois. Même Piero Ausilio se montre plus réaliste sur le présent, en ne s’exprimant pas sur le futur, mais en étant en étroite ligne avec la tendance générale du club et en suivant les résultats de l’équipe."
"Notre propriétaire a clairement fait savoir qu’il ne fera aucun effort sur ce mercato, et ce afin de respecter le principe imposé par le Fair-Play-Financier. La seule solution pour l’Inter est de gérer ses dossiers sur base de prêt sec, pour les six mois restant. Pourquoi ? Parce que l’Inter est monitorée par l’UEFA."
"L’année passée, l’Inter a terminé avec un exercice facturé à plus de 75M€, comparé à l’année précédente. Cette somme investie ne peut plus être déboursée actuellement. De plus sans stade, elle perd une partie importante de ses ressources financières. On ne sait pas de quoi l’avenir et fait et rien ne dit que dans un an et demi, l’Inter fera de nouveau d’importants investissements sur le Mercato."
"Pour l’instant, elle doit vivre au jour le jour, en espérant atteindre la Ligue des Champions, car si elle rate à nouveau ce train, elle risque de venir, pour longtemps, un club qui ne visera que la quatrième, la cinquième, voir la sixième place en Série A, des ambitions indignes du rang de l’Inter."
"L’Inter a d’autres ambitions, le Suning les connait et il faudra lui faire confiance....
Amala"
®Antony Gilles – Internazionale.fr
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