Le Parquet Fédéral italien est parvenu à un accord avec Nicolò Fagioli, qui sera sanctionné d’une période de 12 mois dont 5 avec sursis conditionné, et d’une amende de 12.5000€ pour violation de l’article 24 du Codice di Giustizia Sportiva qui interdit la pratique de paris sportifs dans les compétitions de football organisée par la FIGC, l’UEFA et la FIFA
En ce qui concerne le sursis, Fagioli est tenu de participer à un plant thérapeutique de minimum six mois et de participer à un cycle d’au moins 10 rencontres publiques, à tenir dans une période de 5 mois, auprès de l’Associazioni Sportive Dilettantistiche, des Centri Federali Territoriali, et des Centres de désintoxication pour la dépendance aux jeux de hasard, le tout, dans le respect des injonctions et du programme proposé par la Fédération Italienne de Football!
Tuttosport, qui est reconnu comme étant le quotidien sportif turinois par excellence a pu prendre connaissance des déclarations de Fagioli au Parquet: "Je ne parvenais plus à dormir la nuit, plus le temps passait, plus ma dette m’obsédait : Les sommes que je devais continuaient à augmenter et je ne pensais plus qu’à jouer pour parvenir à la rembourser."
Les menaces
"On m’a dit : Je te briserais les jambes" Ironie de la situation application que le joueur utilisait pour suivre anonymement les recettes des paris sur les différentes plateformes, qu'elles soient illégales ou légales se nomme "Treema", en italien Tremare veut dire Trembler, avoir peur. "A ce moment-là, même si je gagnais un paris, ma dette était tellement grande que je ne percevais rien." une déclaration faite en fin septembre au Procureur Fédéral Giuseppe Chiné ainsi qu’au Procureur adjoint Giorgio Ricciardi et au Substitut du Procureur Luca Scarpa "Le tout était fait pour parvenir seulement à faire diminuer la somme d’argent que je devais encore à ces plateformes."
Le rôle central de Tonali
"Un ami proche" selon Fagioli qui s’exprime sur le début de sa dépendance au jeu : "Au début, tu le fais car tu as beaucoup de temps libre, le matin c’est l’entrainement et ensuite tu joues pour vaincre l’ennui, ressentir cette ivresse. Lorsque nous étions en stage avec l’U-21 de la Nazionale, il m’a suggéré de joueur sur un site illégal, je l’avais vu jouer et je lui ai demandé ce qu’il faisait. Tonali m’a dit que je pouvais le faire car il n’y aurait aucune trace de pari, il m’a fait ouvrir un compte sur le site en question."
Sur la thématique des dettes, Fagioli n’a aucun souvenir qu’il lui en a parlé, ni même sur le type d’évènement sur lesquels pariait son équipier en équipe national, mais il se souvient bien évidemment de ses propres paris : "Les premiers paris que j’avais joué étaient sur des évènements tennistiques, ensuite est arrivé le football. Je parais sur des sites illégaux, je me souviens d’un site qui se nommait Betart et d’un autre qui se nommait Icebet. Il y en avait d’autres aussi, mais je n’ai plus en souvenir leur nom car ils se renommait tous les mois."
Descente aux enfers
"J’avais l’habitude de parier sur les matchs de football, sur les Casinos, au tennis à l’été 2021, lorsque j’étais en stage à Tirrenia avec les U21. D’autres le faisaient aussi et je ne me suis jamais demandé si ces sites étaient légaux ou pas, pour moi la différence entre le site légal et le site illégal réside dans le fait que dans le site illégal, il était possible de jouer à crédit, sans avancer les sommes : C’était divertissant, un passe-temps."
"Je misais surtout sur le tennis, durant une année, puis en janvier 2022, lorsque je suis arrivé à Turin, j’étais dans une situation stressante à cause des dettes que j’avais accumulé. En septembre de la même année, j’ai commencé à me mettre au le football en jouant des grosses sommes pour chercher à me refaire."
La Juve
"La Juve, depuis la section des Giovanili nous a informé sur le fait qu’il était interdit, pour nous, ses membres, de faire des paris sur des sites légaux et illégaux en ce qui concernent les matchs de football. J’ai misé sur des matchs aussi bien de championnats nationaux qu’internationaux, mais je n’ai jamais parié, ni sur la Cremonese, ni sur la Juve."
Toro-Milan
"J’avais l’habitude de parier sur des matchs de football en cours. Lors de ce match j’avais parié sur une victoire ou un match nul du Milan et j’avais perdu mon pari car le score final était de 2-1 pour le Torino."
Real-Inter en Ligue des Champions
"En ce qui concerne le reçu que je viens de vous remettre, j’avais parié aussi pour des matchs de Ligues des Champions sur Porto-Atletico Madrid et Real Madrid-Inter, j'ai parié qu'ils marqueraient moins de 3 ou 4 buts. À cette occasion également, il s'agissait d'une plate-forme illégale : Betart."
L’achat de montres
Alors que sur le terrain Fagioli commence à se faire un nom et fait rêver les tifosi de la Juve, sa situation s’enlise en privé: "En septembre 2022, j’avais déjà accumulé pour 250.000 euros de dettes et les propriétaires de sites illégaux commençaient déjà à faire pressions sur moi pour que je leur rembourse ces sommes. De temps à autres, pour restituer une partie de ce que je devais, j’achetais des montres de marque chez un bijoutier de Milan, je payais par virement bancaire. Parfois je livrais les montres et d’autres fois, les propriétaires de ces plateformes se présentaient à la bijouterie."
La Juve ne savait pas
"Dans la période suivante celle du mois de septembre, j’avais pris l’habitude de jouer de façon compulsive devant la télé lorsque je regardais les évènements sportifs et cela comprenait le football, la Serie B et la Lega Pro... Je parais avec une telle fréquence et même sur plusieurs évènements à la fois que je suis incapable de m’en souvenir." Fagioli était hors de contrôle sauf à celui de sa mère qui avait tenté de le diriger vers un Centre pour se soigner et qui avait un œil sur les comptes bancaires de son fils : "Je n’ai jamais parlé de mes partis aux Dirigeants et/ou aux joueurs de la Juventus , car je ne pouvais me fier à personne."
Les rôles de Gatti et Dragusin
"Je leur ai emprunté de l'argent pour payer des dettes de jeu. J’ai décidé de demander de l'argent à des amis et à un associé, à qui j'ai demandé 40.000 euros, en disant que j'en avais besoin pour acheter une montre et que ma mère avait bloqué mes comptes. Gatti m'a prêté l'argent, une somme que je n'ai toujours pas rendu et qu'il me réclame encore."
Si tout cela se passe en octobre 2022, Gatti n'est pas le seul à qui Fagioli demande de l'argent : "Un autre prêt m'a été fait par Dragusin", qui est actuellement au Genoa et qui a un passé important avec Fagioli, vu qu’ils se sont connus dans l'équipe des jeunes de la Juventus. "Un autre prêt par des amis de Piacenza. Toujours 40.000 euros, crédités également par virement bancaire à la bijouterie où j'achetais des montres de luxe à livrer aux responsables des plates-formes."
La dette colossale
"Je tiens à préciser que mon intention est de rembourser tous les prêts reçus de mes amis et équipiers qui ignoraient les véritables raisons pour lesquelles je leur demandais de l'argent."
Fagioli dévoile ensuite les chiffres réels et monstrueux de la dette accumulée, une somme qui s'élève à près de trois millions d'euros, principalement avec des "plates-formes illégales : betar. bet, specialbet.bet, bullbet23.com, avec lesquelles je n'ai aucune intention de régler quoi que ce soit, à la fois parce que j'ai déjà donné beaucoup d'argent et parce qu'il s'agit de paris nuls et non avenus, car ils violent la loi italienne."
Ses larmes lors de Sassuolo-Juventus
"Ma pire période se situe entre mars et avril 2023, lorsque j'étais tellement stressé et effrayé qu'au cours du match Sassuolo-Juventus, j'ai commis une erreur technique et j'ai été remplacé, mon erreur avait amené au but de Defrel qui a décidé du match, à un moment clé de la saison. Dès que j'ai quitté le terrain, j'ai commencé à pleurer devant les caméras, en pensant à mes problèmes de dettes de paris."
En raison de son comportement et de la sanction à venir, Fagioli sera suspendu pour une période de 7 mois et pourrait reprendre dès juin 2024 vu qu’il a accepté négocier avec les autorités et qu’il a décidé de payer sa dette à la Giustizia Sportiva.
On retrouve finalement dans ses paroles une lumière d’espoir "Je précise que j'ai arrêté de parier et que j'ai l'intention de continuer mon traitement."
Tonali, un ami qui vous veut du bien !
®Antony Gilles – Internazionale.fr
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