Le report d'une partie de la dernière journée de championnat a provoqué de vifs émois, dans les journaux comme sur internet. Nous avons cependant collecté l'avis des principaux acteurs de la vie sportive sur cette décision de la Lega Calcio.
Gennaro Gattuso (entraîneur de Naples)
"Ce n'est pas correct malgré l'urgence sanitaire, soit tout le monde joue soit tout le monde s'arrête. Jouer dans deux mois change tout. Il vaut mieux le faire à portes ouvertes mais, si la décision est prise de jouer à huit clos, alors il faut jouer à huis clos. Il faut raisonner avec des critères".
Sebastiano Vernazza (journaliste Gazzetta Dello Sport)
"Juve-inter a été reporté avec 4 autres matchs. De fait, la Lega, la FIGC et le Coni ont annulé la solution "huis clos". Donc la semaine prochaine, soit on jouera tous les matchs autorisés à ouvrir leurs stades ou d'autres matchs seront encore repoussés. Dans le cas contraire où les huis clos de la semaine prochaine ne seraient pas repoussés, il serait autorisé de penser à de mauvaises choses".
Andrea Ramazzotti (Corriere Dello Sport)
"Il est indéniable que la décision devait être prise avec plus d'anticipation, pas à 4 ou 5 heures avant le début de certains matchs. Cela a créé des problèmes. Jeudi tout le monde parlait de huis clos, et en un peu plus d'un jour tout a changé. L'incertitude sur le déroulement des matchs est une mauvaise image. L'urgence sanitaire vient bien entendu avant tout, mais tout pouvait être décidé en amont".
Maurizio Pistocchi (Mediaset)
"Il y a tous les éléments pour dire que ce championnat n'est pas totalement loyal. L'unique voie possible, à mon sens était celle des matchs à huis clos, là tout de suite, il n'y avait pas d'alternative, aussi parce que le renvoi des matchs engendre un chamboulement dans le calendrier qui n'est pas supportable. Quel sens cela a de jouer à Rome où nous avons enregistré des cas de Coronavirus et de renvoyer les autres matchs ? Mercredi, il y a le retour de Coppa entre Juventus et Milan et il me semble que le match soit régulièrement joué (avec la seule présence des supporters Piémontais) et il y a une autre chose qui cloche : on se rend compte de la situation absurde ? Ce n'est pas possible de jouer un match à portes ouvertes dans le même stade dans lequel trois jours auparavant on a repoussé un match."
"Les institutions du football ne sont pas adaptées aux exigences de ce qui représente la 4ème entreprise du pays. Trop de petites guerres personnelles. Je pense par exemple à Atalanta-Lazio. Cela me déplaît de devoir le dire mais nous sommes encore dans un pays de clochers où tout le monde tire l"eau jusqu'à son moulin. Où personne ne cherche un intérêt commun qui est d'avoir un tournoi équitable et de vouloir voir nos équipes lutter à armes égales contre les adversaires Européens. L'Atalanta méritait d'être protégée. Au lieu de ça je vois Lazio Bologne avec une curva de la Lazio pleine, celle de Bologne pleine et je me demande pourquoi ces matchs sont reportés ? Quel sens à tout ça ?"
Enzo Bucchioni (Radio Sportiva)
"Décision ridicule, paradoxale, et par certains aspects complètement cosmique. La Fiorentina était déjà à Udine prête à jouer. Dans une situation d'urgence se révèle l'incapacité de direction de notre football. Priorité à la santé publique mais il y avait tout le temps pour trouver une solution juste sans faire de désordre. Le Scudetto est faussé parce que c'est une chose d'affronter certaines équipes à cheval entre février et mars, une autre de devoir jouer en mai".
Marco Castelnuovo (CorSera)
"Pourquoi reporter Juve-Inter et laisser ouvert un stade seulement pour les Piémontais pour Juve-Milan de mercredi ? C'est une urgence sanitaire ou un règlement de comptes ?".
Matteo Marani (Sky)
"Dès demain dans le Piémont, la vie reprend ses droits. Je veux dire qu'il est nécessaire d'avoir une stratégie de la part des institutions sportives. Il faut que les décisions soient anticipées. Le football ne peut pas rester suspendu, c'est un phénomène social le plus important du pays. C'est un business, de l'argent est en jeu comme l'ont confirmé les clubs. Je peine à trouver des explications à ces décisions, car en Série B les matchs se jouent dans les zones à risque. Peut être que se jouera la demi-finale entre Juventus et Milan, ouverte seulement aux piémontais, mais je ne comprends pas pourquoi. On a la sensation d'une situation non gérée et la situation actuelle le démontre. C'est ça qui me préoccupe le plus, il faut communiquer avant. La santé avant tout bien sûr, mais il faut de la transparence".
Alberto Brandi (Sport MediaSet)
"Pourquoi décider à la dernière minute de reporter ce match et les 4 autres ? Aucune explication. La protection de la santé et la sécurité publique évoquée dans le communiqué ne tient pas. Santé de qui ? Des joueurs entre eux ? Des dirigeants ? Des journalistes accrédités ? Seuls eux étaient présents, je ne veux pas y croire. Admettons, si nous essayons de mettre de côté les machinations, les côtés obscurs et les régurgitations d'un foot malade, seule une explication plausible aurait du subsister : le désir de ne pas montrer au monde un scénario apocalyptique d'une Italie en quarantaine, d'une nation dans laquelle le match de l'année, La Partita, serait déserte. Cette considération est acceptable et peut s'entendre, mais elle aurait pu être annoncée en début de semaine, et ne concerner que Juventus Inter."
"Au lieu de ça nous avons assisté à un bal de décisions-contre décisions qui semblait terminée jeudi quand la Ligue annonçait jeudi, après 1000 tourments, le maintien des matchs à huis clos. Ils ont réussi à se faire mentir en un jour et demi, avec les équipes qui avaient déjà un pied sur la pelouse. Cette incertitude, cette approximation, a mis de l'huile sur le feu des polémiques, et a mis le parfait engrais pour raviver certaines vieilles suspicions".
Fabio Liverani (Coach Lecce)
"Il n'y a qu'en Italie que l'on peut prendre des décisions insensées et sans logique. Retour du côté obscur du football que nous avons tenté de nettoyer. Une décision de ce genre protège seulement quelques équipes qui ont des intérêts particuliers. Les règles doivent être les mêmes pour tout le monde".
®Karon - internazionale.fr
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